Description
Robert DESNOS.
Les Sans Cou. Etchings by André Masson. Paris, 1934.
Small in-4, paperback.
First edition, printed in an edition of 113 copies.
One of 10 copies on Navarre-coloured vellum paper including the two etchings by Masson. The copy is neither numbered nor signed by the poet and the painter - probably the one sent to Lucienne Salacrou (cf. attached letter described below).
The illustration includes two large original etchings by André Masson.
The book, with a format and layout very similar to those of Daniel Henry Kahnweiler's editions, was edited - and probably financed - by Armand Salacrou, a close friend of Desnos. (Kahnweiler had published in 1924 Le Casseur d'assiettes by Salacrou and, in 1926, C'est les bottes de 7 lieues by Desnos, illustrated with etchings by Masson.)
Enclosed is a long and famous letter from Robert Desnos addressed to his patron and friend
Armand Salacrou.
"Les Sans Cous are published and signed", he announces at the outset, explaining to Salacrou that he has not yet sent him his copy, but that he has sent one to his wife Lucienne, "so that you can see how successful it is. I am extremely happy and grateful to you for this joy". (This is probably the present copy, unsigned and unwarranted, offered as a witness to the result - awaiting the promised "good" copy.)
He reports having met the Fraenkel's at the Masson exhibition at the Kahnweiler gallery, "a great thing, a date for him. It is a crossroads of his inspiration. There are paintings there whose beauty cannot be imagined. I am not talking about the etchings in my book, which are among the most beautiful. By the way, I wish you would tell me to whom you wish me to send copies of the books." Then he received Masson for lunch the day before.
He then mentions his publicity work on behalf of products belonging to Armand Salacrou: "Yesterday I recorded the texts "Marie Rose" with Carpentier. I would like you to hear them. I took it upon myself, given the modest difference in price (about a hundred francs and even less, I think) to record six of them.
1º - The doctor.
2nd - The fine comb (ah vous dirai-je maman) 3rd - The King of Yvetot (I think I have lice under my crown) 4th - The train (ah vous dirai-je maman) 5th - Berenice's hair - Werther's moonlight 6th - The Eskimo - Marie Rose's cannon on Frère Jacques
I think you're in for a pleasant surprise. Lastly, I re-recorded "worming the moon" for 12 ½ pm Thursday and Sunday. Very simple with "The Soup" bugle call at the end.
I think it's good. [...]"
He was worried about an upcoming advertising battle and asked Salacrou to decide how many ads for the Marie Rose; if he wanted only four, let him choose from among those recorded.
In 1932, Salacrou had had Robert Desnos hired by Paul Deharme, the head of the Information et Publicité advertising agency, which held a monopoly on "advertisements" on the main commercial stations. Salacrou was the owner of the pharmaceutical products developed by his father, whose Marie Rose against lice made him a fortune - thanks to the radio advertisements and slogans created by Robert Desnos with Alejo Carpentier. He also produced, with equal success, the deworming product Lune or the Vin de Frileuse.
Desnos is said to have invented more than a hundred advertising slogans.
Les Sans Cou. Eaux-fortes d'André Masson. Paris, 1934.
Petit in-4, broché.
Édition originale, tirée à 113 exemplaires.
Un des 10 exemplaires sur papier vélin pur fil teinté Navarre comprenant les deux eaux-fortes de Masson. L'exemplaire n'est ni numéroté ni signé par le poète et par le peintre - sans doute est-ce celui envoyé à Lucienne Salacrou (cf. lettre jointe décrite ci-après).
L'illustration comprend 2 grandes eaux-fortes originales d'André Masson.
L'ouvrage, d'un format et d'une mise en page très proches des éditions de Daniel Henry Kahnweiler, a été édité - et sans doute financé - par Armand Salacrou, proche ami de Desnos. (Kahnweiler avait publié en 1924 Le Casseur d'assiettes de Salacrou et, en 1926, C'est les bottes de 7 lieues de Desnos, illustré d'eaux-fortes de Masson.)
On joint une longue et fameuse lettre de Robert Desnos adressée à son mécène et ami
Armand Salacrou.
"Les Sans Cous sont parus et signés", annonce-t-il d'emblée, expliquant à Salacrou qu'il ne lui a pas encore adressé son exemplaire, mais qu'il en a envoyé un à sa femme Lucienne, "pour que vous voyez combien c'est réussi. Je suis extrêmement content et te suis reconnaissant de cette joie". (Il s'agit sans doute du présent exemplaire, non signé ni justifié, proposé comme témoin du résultat - dans l'attente du "bon" exemplaire promis.)
Il rapporte avoir rencontré les Fraenkel à l'exposition Masson de la galerie Kahnweiler, "une grande chose, une date pour lui. C'est un carrefour de son inspiration. Il y a là des toiles dont on ne peut se figurer la beauté. Je ne parle pas des eaux-fortes de mon livre qui sont parmi les plus belles. A ce propos, j'aimerais que tu me dises à qui tu désires que j'envoie des exemplaires des livres." Puis il a reçu la veille Masson à déjeuner.
Il évoque ensuite son travail publicitaire pour le compte des produits appartenant à Armand Salacrou : "J'ai enregistré hier avec Carpentier les textes «Marie Rose». Je voudrais que tu les entendes. J'ai pris sur moi, vu la modique différence de prix (une centaine de francs et même moins je crois) d'en enregistrer six.
1º - Le docteur.
2º - Le peigne fin (ah vous dirai-je maman) 3º - Le roi d'Yvetot (je crois que j'ai des poux sous ma couronne) 4º - Le train (ah vous dirai-je maman) 5º - La chevelure de Berenice - clair de lune Werther 6º - L'esquimaude - canon Marie Rose sur Frère Jacques
Je crois que tu auras une bonne surprise. Enfin, j'ai refait l'enregistrement «vermifuge Lune» pour midi ½ jeudi et dimanche. Très simple avec sonnerie de clairon «La soupe» à la fin.
Je crois que c'est bien. [...]"
Il s'inquiète d'une bataille publicitaire à venir et demande à Salacrou de décider du nombre de publicités pour la Marie Rose ; s'il n'en souhaite que quatre, qu'il choisisse parmi celles enregistrées.
En 1932, Salacrou avait fait embaucher Robert Desnos par Paul Deharme, le patron de la régie publicitaire Information et Publicité qui détenait le monopole de la "réclame" sur les principales stations commerciales. Or Salacrou était propriétaire des produits pharmaceutiques mis au point par son père, dont la Marie Rose contre les poux lui assura la fortune - grâce aux publicités radiophoniques et aux slogans créés par Robert Desnos avec Alejo Carpentier. Il produisit aussi, avec un égal succès, le vermifuge Lune ou le Vin de Frileuse.
Desnos aurait, dit-on, inventé plus d'une centaine de slogans publicitaires.