Lot 33: RARE PENDULE à L'éLéPHANT Par Jean-Joseph de SAINT-GERMAIN (1719-1791) Reçu Maître Fondeur Ciseleur en 1748 Et par Jean MOISY (1714-1782) Reçu Maître Horloger en 1753 Paris, époque Louis XV, vers 1755 Matériaux Bronzes dorés et émail Inscriptions :

RARE PENDULE à L'éLéPHANT Par Jean-Joseph de SAINT-GERMAIN (1719-1791) Reçu Maître Fondeur Ciseleur en 1748 Et par Jean MOISY (1714-1782) Reçu Maître Horloger en 1753 Paris
époque Louis XV
vers 1755 Matériaux Bronzes dorés et émail Inscriptions : MOISY/A PARIS sur le cadran MOISY/PARIS/N°512 sur la platine h. 50 cm

PROVENANCE Probablement le marchand mercier Lazare Duvaux en 1757 Probablement acquise par Madame Pâris de Montmartel le 15 Décembre 1757 Certificat de Monsieur Jean-Dominique Augarde en date du 24 Juin 1989 Certificat de Monsieur Jean-Claude Sabrier en date du 15 Avril 1989

Cette pendule a fait l'objet d'un article rédigé par Patricia Lemonnier dans la revue L'Estampille-L'Objet d'Art, numéro 230, novembre 1989, fiche 230 C (reproduite en couleur). Cette notice est un extrait et une compilation des documents qui viennent d'être cités. Sous le règne de Louis XV, le monde animalier donna aux artistes, notamment aux bronziers et sculpteurs, une immense source d'inspiration et agrémenta nombre d'objets d'art comme les pendules et les chenets. Les animaux exotiques, éléphants, lions ou rhinocéros, et domestiques comme le sanglier et le taureau vont alors peupler les créations d'artistes tels que Caffiéri ou Jean-Joseph de Saint Germain, l'auteur de notre aeuvre. L'éléphant, figuré en train de barrir, est posé sur une terrasse d'inspiration rocaille, faite de fleurettes, d'acanthes et d'enroulements. Sanglé sur son dos, le cadran circulaire en émail indique les heures en chiffres romains et les minutes en chiffres arabes. Il est bordé de feuillages. Au sommet trône un putto qui tient dans sa main une tablette gravée de signes mathématiques. Cette superbe pendule, de grande taille, fut réalisée par l'un des meilleurs bronziers de l'époque, Jean-Joseph de Saint Germain qui se présentait ainsi dans son annonce : « Saint-Germain, maître fondeur, ciseleur et modeleur fait et vend toutes sortes de boetes pour dorer en or moulu ou en couleur d'or, comme bronze..., boete elephantes, à lion, à taureau et autres, fait les desseins, et modelles en cire, le tout à juste prix. » Actif entre 1741 et 1766, il conçut le modèle de notre pendule avant 1747 et en exécuta plusieurs exemplaires. La grande rareté de notre aeuvre tient au fait que celle-ci est entièrement réalisée en bronze doré. Généralement, l'éléphant est figuré en bronze patiné comme le montre l'exemplaire signé de la main du Maître et reproduit dans l'ouvrage de Hans Ottomeyer et Peter Pröschel , Vergoldete Bronzen, vol. I, éd. Klinkhardt et Biermann, 1986, p. 123, fig. 2.8.3 . Une autre appartint à la grande collection Bodenstein accompagnée d'une boîte à musique (vente, Berlin, 6-7 avril 1909, lot n°79) . Ces dernières, aux dimensions presque similaires à celle que nous présentons, s'accompagne également d'un cadran signé de Moisy. L'horloger est signalé Quai Malaquais en 1756. Il est décrit comme « Compagnon chez les meilleurs horlogers de Paris où il s'est perfectionné au point de se faire préférer à tous les autres ouvriers pour les ouvrages d'horlogerie destiné à Sa Majesté, de Sa Maison royale et de principaux seigneurs de la Cour ». L'OEuvre de Moisy fut toujours d'une très belle qualité, tant du point de vue des mouvements que des caisses que lui fournissaient les meilleurs bronziers de l'époque comme Saint-Germain, Caffiéri, Latz, Foullet ou encore Osmond. Il avait souvent une clientèle de marchands merciers comme Simon de la Hoguette mais surtout le grand Lazare Duvaux. Ainsi, la qualité de ciselure et de dorure de notre oeuvre, ainsi que le sujet qu'elle aborde permettent de la rapprocher de celle figurant dans le Livre-Journal de Lazare Duvaux, le 15 Décembre 1757, sous le n°2952 et d'en déduire l'éventuelle provenance : « Vendue à Madame de Montmartel - une pendule en bronze dorée d'ormoulu, dont le mouvement à sonnerie, de Moisy, est portée sur un éléphant - 600 livres ». Cette dame était l'épouse de Jean Pâris de Montmartel (1690-1776), Trésorier Général des Ponts et Chaussées, Secrétaire du Roi depuis 1721 et Conseiller d'Etat à partir de 1762. Ce grand personnage était en outre un ami proche de Louis XV et de la Marquise de Pompadour dont il était le parrain. Il se fit notamment portraiturer par Maurice Quentin de la Tour (1704-1788). Notons que cette pendule ne figure pas dans son inventaire après décès rédigé le 23 Septembre 1766 car sans doute vendue entre-temps.