Lot 90: POLIDORO CALDARA, DIT POLIDORO DA CARAVAGGIO (CARAVAGGIO 1497-CIRCA 1543 ME

POLIDORO CALDARA, DIT POLIDORO DA CARAVAGGIO (CARAVAGGIO 1497-CIRCA 1543 MESSINE) Femmes assises, étude subsidiaire de tête traces de pierre noire, plume et encre brune, traits d’encadrement à la plume et encre brune 22,5 x 18,1 cm.

PROVENANCE: Peut-être Pierre Crozat (L. 3612) avec son numéro associé ‘43’ (sur le montage bleu). Galerie de Bayser, Paris, 1985. EXPOSITION: Caen, Musée des Beaux-Arts, L’OEil et la passion, Dessins italiens de la Renaissance dans les collections privées, 2011, p. 58, no 6 (notice par D. Cordellier). BIBLIOGRAPHIE: P. Leone de Castris, Polidoro da Caravaggio. L’opera completa, Naples 2001, p. 171, no 16. Récemment publié par Dominique Cordellier (2011), ce dessin de Polidoro da Caravaggio représente deux études de femmes, l’une assise et regardant vers la droite, l’autre derrière elle, étudiée au moment où elle pose sa tête sur l’épaule de la première. En haut à gauche fgure une reprise du visage de la femme du premier plan. De légères traces de pierre noire sous-jacentes sont visibles, peut-être une étude de draperie pour une fgure debout. Avec une impressionnante économie de moyen et une grande vivacité, Polidoro, dans cette esquisse probablement réalisée d’après nature, trace rapidement les contours des fgures qu’ils ombrent avec force à l’aide de réseaux de hachures parallèles et croisées à la plume et à l’encre brune. La feuille constitue un ajout exceptionnel à l’oeuvre dessiné de Polidoro et notamment au corpus des scènes de genre, la plupart illustrant des instants de vie du quotidien des femmes, très analogues à son Groupe de femmes assises avec des livres, aussi connu sous le titre: La Classe des femmes, conservé au British Museum, Londres (Fig. 1 ; inv. 1957,0413.1 ; voir Leone de Castris, op. cit., no 137). Ce célèbre dessin à la sanguine présente à sa droite une femme assise lisant, qui ressemble de manière frappante par son visage et sa coifure à la femme de notre dessin. Une deuxième feuille d’études du British Museum qui comprend une autre maîtresse d’école avec ses élèves, semble être pareillement comparable à notre dessin, par son traitement expressif et fuide à la plume et à l’encre (ibid., p. 159, fg. 192) (comme Maturino). Polidoro réalisa ces dessins vers 1524-25 (inv. 1946, 0713.463 ; ibid.), alors qu’il travaillait encore à Rome, avec son associé et collaborateur le Florentin Maturino, artiste également attiré par le caractère réel des tranches de vie du quotidien des femmes, comme en atteste son étude à la plume et encre pour Six femmes tricotant conservé au Musée du Louvre, Paris (inv. 7127 recto ). Malgré son thème inscrit dans la réalité, il se pourrait que l’artiste se soit ici servi du présent dessin comme une étude de fgure détaillée pour une scène narrative plus grande. La pose dramatique de la femme penchée sur l’autre, rappelle par exemple certaines fgures préparatoires au projet resté inachevé de Polidoro, connu comme La Peste ou Le Déluge : datant de ses années romaines, cette composition est connue par un dessin du Louvre (inv. 6084 recto ; ibid. pp. 224-247, note 45, p. 277, note 20, no 222), qui représente au premier plan un groupe de femmes étudiées au moment où elles se penchent vers leurs enfants ou bien s’embrassant les uns les autres. Suivant une méthode de travail dérivée de celle de son maître Raphaël, Polidoro a bien souvent adopté l’utilisation de la plume et de l’encre pour des études de fgure isolée et employé la sanguine pour des compositions graphiques plus grandes. Nous remercions Pierluigi Leone de Castris d’avoir confrmé l’attritution après examen photographique de l’oeuvre et d’avoir suggéré une datation vers 1524-1525Fig. 1 .