Lot 2: PIEYRE DE MANDIARGUES, André. [ Enrico ] Baj . Manuscrit autographe signé "André Pieyre de Mandiargues" en lettres capitales. Sans date, vers 1962. 4 feuillets in-4 (268 x 210 mm). Stylo à bille noire sur papier bleuté, au recto seulement,

PIEYRE DE MANDIARGUES, André. [Enrico] Baj. Manuscrit autographe signé "André Pieyre de Mandiargues" en lettres capitales. Sans date, vers 1962. 4 feuillets in-4 (268 x 210 mm). Stylo à bille noire sur papier bleuté, au recto seulement, avec quelques corrections, ajouts et indications de l'imprimeur au crayon gras avec mention d'un tirage à 3000 exemplaires (agrafe enlevée, légèrement insolé).

BAJ "EST UN HOMME EXCEPTIONNEL, UN PEINTRE EXCEPTIONNEL AUSSI, L'UN DES TROIS OU QUATRE QU'EN ITALIE NOUS CONNAISSONS DE LA SORTE".

André Pieyre de Mandiargues débute par une critique acerbe sur les artistes contemporains "qui gagnent leurs Rolls à découper le néant en morceaux toujours plus insignifiants et plus nuls". Pour lui, Enrico Baj sort la tête haute et "parfois la règle cède à l'exception, et alors l'ennui est battu en brèche comme un mur et le plaisir paraît dans sa nudité triomphante". C'est surtout grâce à l'originalité de ses oeuvres que Baj se fit une place importante. "L'une des règles les plus respectées dans le domaine de la peinture moderne [...] est celle de l'uniformité [...], dont l'avantage est de permettre un jugement rapide et de ne pas fatiguer les esprits. Cette règle-là, Baj l'ignore délibérément, et après Picabia, Max Ernst et Jean Dubuffet, je ne pourrais citer aucun artiste vivant qui ait montré à son égard autant d'insubordination". Il insiste longuement sur les techniques utilisées par Baj, notamment sur les miroirs (avec collage, peints, ou même cassés) ainsi que la passementerie, les fleurs artificielles ou les décorations militaires. "Enrico Baj, c'est la récente apparition d'une curieuse 'beauté provocante'". Ce texte fut publié chez Grasset, en 1962, dans Deuxième belvédère (pp. 211 à 216).