Lot 15: PIEYRE DE MANDIARGUES, André. Certains visionnaires . Manuscrit autographe signé "André Pieyre de Mandiargues" en lettres capitales. Sans date, vers 1960. 9 feuillets in-4 (270 x 210 mm). Stylo à bille noir sur papier bleuté, au recto

PIEYRE DE MANDIARGUES, André. Certains visionnaires. Manuscrit autographe signé "André Pieyre de Mandiargues" en lettres capitales. Sans date, vers 1960. 9 feuillets in-4 (270 x 210 mm). Stylo à bille noir sur papier bleuté, au recto seulement, ratures et corrections.

"L'IMAGE N'A PAS BESOIN D'ÊTRE FIGURATIVE POUR TÉMOIGNER D'UN VERTIGE CHEZ LE CRÉATEUR OU POUR EN PROVOQUER CHEZ LE SPECTATEUR"
Publié chez Grasset, en 1962, dans Deuxième belvédère (dans la partie intitulée "Point de vue", pp. 121 à 137), ce texte est principalement consacré à Jérôme Bosch, Edvard Munch, Chirico et Max Ernst que Pieyre de Mandiargues juge "singulièrement visionnaires" et qui "nous ont donné des images qui par leur étrangeté nous bouleversent et qui pourtant ne nous sont étrangères en rien [...]". À coté d'eux se distinguent les Ferrarais et leur "fascinant mélange d'érotisme plus lascif que sensuel" ainsi que Matthias Grünevald pour son Retable d'Issenheim "dont le souvenir persiste à travers l'oeuvre de Max Ernst". Mais "le maître de la vision fantastique, le montreur de prodiges par excellence" reste Jérôme Bosch suivi de près par Edvard Munch dont l'art est un "miroir qui réfléchit des images extatiques ou terrifiantes que l'on voit s'emparer du spectateur et le jeter en plein dans le cauchemar".
L'écrivain poursuit en évoquant Chirico et le "mystère de la ville" et surtout Max Ernst dont il loue l'Oedipus Rex. "Par ce magistral coup de pointe [...] Max Ernst a fait triompher le surréalisme visionnaire [...] Miro [sic], ni Lam, ni Matta, grands peintres tous trois, ne veulent être précisemment visionnaires. Les images de Magrite [sic] sont avant tout des constructions de l'esprit. Celles de Dali ne sont qu'illustrations artificielles, et elles sont incapables d'émouvoir parce qu'aucune émotion profonde ne préside à leur création. Brauner seul dans une ancienne période pendant laquelle son art était tragiquement le reflet de sa vie assiégée ou envahie par des forces démoniaques, peignit une série de tableaux images dont la puissance magique fut plusieurs fois constatée [...]".

IMPORTANT AUTOGRAPH ARTICLE PUBLISHED IN 1962 IN DEUXIÈME BELVÉDÈRE MAINLY DEVOTED TO JÉRÔME BOSCH, EDVARD MUNCH AND MAX ERNST.