Lot 27: Important bronze représentant le Dieu Fleuve Nil France, fin XVII e / début du XVIII e siècle, d'après un modèle de Jacques Buirette (1631- 1699) , A fine French late 17th /early 18th century bronze of the Rivergod Nil, after the model by Jacques

sa tête coiffée d'une couronne de roseaux, l'homme barbu est allongé en s'appuyant de son coude sur le dos d'un sphinx, son corps nu partiellement recouvert d'un drapé; il tient une corne d'abondance à la main bronze à belle patine brune, sur un socle en marqueterie et bronze doré du XIX e siècle;

measurements haut. 20 cm; larg. 51,5 cm; prof. 23,5 cm alternate measurements height (bronze) 7 3/4 in; width 27 1/3 in; depth 9 1/4 in; socle

- Alan Gibbon, Bronzes Français du Grand Siècle, Paris, 1985, p. 72, fig. 93.
J.M. Humbert, L'Egyptomanie dans l'Art Occidental, Paris, 1989, p. 193 (ill).

Références bibliographiques:
Knoedler, The French Bronze 1500 to 1800. New York, 1968, n° 29.
F. Souchal, The French Sculptors of the 17th and 18th centuries. The reign of Louis XIV, Oxford, 1977, p. 77 et 78.
R. Wenley, French Bronzes in the Wallace Collection, Londres, 2002, p. 38 - 40.

Vente Paris, Collection d'un grand amateur, Hôtel George V, le 15 nov. 1983, lot 25.
Vente Christie's Londres, le 12 juin, 1987, lot 20.
Anciennement Galerie Daniel Katz, Londres

Le marbre antique du Nil a été découvert en 1513 à Rome, et fut installé comme fontaine dans la cour du Belvédère (Vatican), pour faire face à son pendant le Tibre (Louvre). Le Dieu fleuve est personnifié par un homme barbu allongé, s'appuyant de son coude sur le dos d'un sphinx, une corne d'abondance à la main, symbolisant la fécondité de l'eau. A la demande de Louis XIV, vers 1687-92, Lorenzo Ottoni (1648-1736) réalise une copie d'après l'antique en marbre grandeur nature pour le placer vers 1715 dans les jardins de Marly et ensuite aux Tuileries.
Ces allégories de fleuves étaient très prisées et dès la fin du XVIIe siècle des réductions en bronze ont été réalisées dans deux tailles différentes : l'une, plus petite (larg. entre 40 et 50 cm) attribuée à Jacques Buirette (1631-1699) et la plus grande (larg. 70 cm) par Martin Carlier (1653-1704). François Girardon possédait dans sa collection plusieurs Dieux Fleuves visibles sur la gravure de sa galerie (photo ci dessus). La version plus petite y figure seule, comme la nôtre, et non en paire, et fut décrite comme 'Le Nil, figure de Bronze copiée à Rome d'après l'Antique par Buirette'. La version plus grande apparaît dans la galerie de Girardon avec son pendant le Tibre (larg. 70,5 cm) et est attribuée à Martin Carlier, comme les bronzes de la Wallace collection (inv.nos. S179 et 180). D'autres exemplaires existent à Dresde, acquis en 1715 pour Auguste le Fort, et à la Huntington Library de Los Angeles (larg. 73 cm).
Des bronzes figuraient dès le XVIIIe siècle dans des collections privées prestigieuses, comme la paire appartenant à Blondel de Gagny (sa vente 1776, lot 477), la paire du cabinet M. Poullain (sa vente 1780, lot 1590), celle du comte de Luc (sa vente le 22-23 déc. 1777, lot 14), la paire du Baron Achille Seillière (ventes en 1890 et 1911), ou encore la paire de la collection Marcel Zambaux (sa vente le 26-27 oct. 1933, lot 83). Une figure du Nil seul figurait dans l'ancienne collection Félix Doistau (sa vente le 9-11 juin 1909, lot 266) et fut exposé à l'Exposition Centennale en 1900 à Paris (larg. 50 cm), un autre bronze proche du nôtre (larg. 44,5 cm), a été présenté à la galerie Knoedler à New York en 1968.
Sculpteur sous le règne de Louis XIV, Jacques Buirette devint académicien en 1663 et travailla dans l'entourage de Tuby et Sarazin pour les jardins de Versailles. L'exemplaire présenté ici se distingue par sa belle patine brune et l'acuité de la fonte rendant avec soin le modelé du corps et chaque détail avec précision.