Lot 3: FUCHS, LEONHART

FUCHS, LEONHART DE HISTORIA STIRPIUM COMMENTARII INSIGNES, MAXIMIS IMPENSIS ET VIGILIIS ELABORATI, ADIECTIS EARUNDEM VIVIS PLUSQUAM QUINGENTIS IMAGINIBUS, NUNQUAM ANTEA AD NATURÆ IMITATIONEM ARTIFICIOSIUS EFFICTIS & EXPRESSIS. BÂLE, MICHAEL ISINGRIN, 1542. édition originale. In-folio (381 x 245 mm) de (14) ff., 896 pp. et (2) ff. illustration : 509 planches gravées à pleine page sur bois, en premier tirage, coloriées à l'époque. reliure de l'époque. Peau de truie estampée à froid, dos à cinq nerfs, coins métalliques cloutés, traces de fermoirs .

Printing and the mind of Man, n° 69. -- Horblit, One hundred books famous in science, n° 33b : « The most celebrated herbal ». -- Norman, One hundred books famous in medicine, 1995, n° 17. -- Hunt, Catalogue of the botanical books, 48.

L'ouvrage s'inscrit dans le grand mouvement scientifique qui anime les années 1542-1543, marquant pour les sciences naturelles la même rupture que celle opérée par Copernic en astronomie et par Vésale en anatomie.
Originaire de Bavière, le professeur de médecine Leonhart Fuchs (1501-1566) livre ses observations personnelles pour mieux s'affranchir de la tradition de l'herbier médicinal. Il classe les plantes par ordre alphabétique de leur nom et accompagne son texte d'un glossaire des termes techniques. Il recense plus de 400 plantes d'Allemagne. Une centaine sont exotiques, tels le poivre, le maïs américain, ou la courge (cucumus turcicus) ; il en donne les plus anciennes représentations figurées.
Si le traité est original, c'est qu'il est en outre muni de planches qui visent à l'exactitude.

L'iconographie de l'Historia stirpium fait date dans l'histoire du livre illustré au point d'être un des plus somptueux livres scientifiques jamais édités.
En tout, 512 plantes auxquelles s'ajoutent le portrait de l'auteur et celui des trois collaborateurs. Les plantes sont dessinées d'après nature et en entier, de façon à permettre l'identification immédiate. La pureté des compositions gravées au simple trait répond au souci exprimé par l'auteur de ne pas trahir la forme naturelle de la plante par des ombres « et autres procédés encore moins nécessaires » et parce qu'il avait prévu que certains exemplaires seraient coloriés, comme celui-ci.
En fin de volume, il accorde une place exceptionnelle aux trois artistes qui ont œuvré sous sa direction. C'est ainsi que figurent les portraits de Albrecht Meyer à qui on doit les dessins, de H. Füllmaurer qui les transposa sur bois, et de Veit Rudolph Speckle, graveur et père du célèbre architecte de l'hôtel de ville de Strasbourg.

Brillant exemplaire dont toutes les figures ont été finement coloriées à l'époque, conservé dans sa première reliure en peau de truie, grand de marges. Restauration sur une vingtaine de feuillets et pour un feuillet déchiré. Mouillure marginale et légères rousseurs. Petit manque de peau en pied du premier plat dont le repli a éclaté, restauration très ancienne en pied du second plat.