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Eugène Guillaume Sold at Auction Prices

Sculptor, b. 1822 - d. 1905

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        • Eugène Guillaume (1822-1905).
          Jun. 06, 2024

          Eugène Guillaume (1822-1905).

          Est: €400 - €600

          Allégorie de la musique. Esquisse en terre cuite. H. 24,3 cm sur une base en marbre jaune de sienne H. 1,8 cm.

          Alde
        • Eugène Guillaume (1822-1905).
          Jun. 06, 2024

          Eugène Guillaume (1822-1905).

          Est: €600 - €800

          Castalie ou Source de la Poésie. Esquisse en terre cuite. H. 17,4 cm sur une base en marbre rose H. 2 cm. Œuvre en rapport : Eugène Guillaume, Castalie ou Source de la Poésie, 1883, marbre, H. 76,5 cm, Lyon, musée des Beaux-Arts, n°inv. 1997-10.

          Alde
        • Eugène Guillaume (1822-1905).
          Jun. 06, 2024

          Eugène Guillaume (1822-1905).

          Est: €400 - €600

          L’Education. Esquisse en terre cuite. H . 21 cm sur une base en marbre vert de mer H. 1,8 cm. Légers accidents notamment au nez de la mère.

          Alde
        • Eugène Guillaume (1822-1905).
          Jun. 06, 2024

          Eugène Guillaume (1822-1905).

          Est: €400 - €600

          Femme et enfant assis. Esquisse en terre cuite. H. 23 cm et sur une base H : 1,8 cm. Œuvre en rapport : Eugène Guillaume, Femme et enfant assis, terre crue, vente Artcurial, ancienne collection de la famille Lefuel, Paris, du 22 février 2022, lot 23. Eugène Guillaume dans son atelier, vers 1885-1890, photographie anonyme, New York, Frick Collection.

          Alde
        • Eugène Guillaume (1822-1905).
          Jun. 06, 2024

          Eugène Guillaume (1822-1905).

          Est: €400 - €600

          Femme assise sur un trône ailé. Esquisse en terre cuite. H. 24 cm sur une base en pierre noire H. 2 cm.

          Alde
        • Eugène Guillaume (1822-1905).
          Jun. 06, 2024

          Eugène Guillaume (1822-1905).

          Est: €500 - €700

          Poète et sa muse. Esquisse en terre cuite. H. 32 cm sur une base en marbre blanc H. 1,8 cm.

          Alde
        • Eugène Guillaume (1822-1905).
          Jun. 06, 2024

          Eugène Guillaume (1822-1905).

          Est: €400 - €600

          Ange. Esquisse en terre cuite. H. 20,5 sur une base en marbre gris portant le n°1169 au-dessous H.2,1 cm.

          Alde
        • Eugène Guillaume (1822-1905).
          Jun. 06, 2024

          Eugène Guillaume (1822-1905).

          Est: €800 - €1,000

          Allégories de la poésie représentées par des figures en terme accompagnées de putti ailés inspirateurs. Paire d’esquisses en terre cuite. H. 27 et 27,2 cm sur une base en marbre vert H. 2,6 cm. Œuvres en rapport : Eugène Guillaume, Horace, entre 1880 et 1894, maquette pour un terme en plâtre, patine terre cuite, H. 53,3 ; L. 18,2 ; P. 16,0 cm, Paris, musée d’Orsay, n°inv. RF 3696. Eugène Guillaume, Horace et Lesbie, sculptures en terme en marbre, demeure particulière , Ivry-sur-Seine. Eugène Guillaume, Sapho, sculpture en marbre, mairie de Marpent, Hauts de France.

          Alde
        • EUGENE GUILLAUME (FRENCH, 1822-1905): A BRONZE FIGURE OF A BOY ' V’LÀ LES GENDARMES'
          May. 22, 2024

          EUGENE GUILLAUME (FRENCH, 1822-1905): A BRONZE FIGURE OF A BOY ' V’LÀ LES GENDARMES'

          Est: £1,000 - £1,500

          EUGENE GUILLAUME (FRENCH, 1822-1905): A BRONZE FIGURE OF A BOY ' V’LÀ LES GENDARMES' EUGENE GUILLAUME (FRENCH, 1822-1905): A BRONZE FIGURE OF A BOY ' V’LÀ LES GENDARMES' the late 19th century bronze figure depicting a boy running from the police, holding a basket of fish, on a naturalistic circular base, mid brown patination, signed 'Guillaume', and inscribed 'V'La Les Gendarmes', on a bronze and Breccia marble square plinth, 61cm high

          Curated Auctions
        • EUGENE GUILLAUME (FRENCH, 1822-1905): A BRONZE FIGURE OF A BOY ' V’LÀ LES GENDARMES'
          Mar. 21, 2024

          EUGENE GUILLAUME (FRENCH, 1822-1905): A BRONZE FIGURE OF A BOY ' V’LÀ LES GENDARMES'

          Est: £1,200 - £1,800

          EUGENE GUILLAUME (FRENCH, 1822-1905): A BRONZE FIGURE OF A BOY ' V’LÀ LES GENDARMES' EUGENE GUILLAUME (FRENCH, 1822-1905): A BRONZE FIGURE OF A BOY ' V’LÀ LES GENDARMES' the late 19th century bronze figure depicting a boy running from the police, holding a basket of fish, on a naturalistic circular base, mid brown patination, signed 'Guillaume', and inscribed 'V'La Les Gendarmes', on a bronze and Breccia marble square plinth, 61cm high

          Curated Auctions
        • EUGENE GUILLAUME (1822-1905)
          Apr. 02, 2023

          EUGENE GUILLAUME (1822-1905)

          Est: €400 - €600

          EUGENE GUILLAUME (1822-1905) Buste en galvanoplastie du chimiste Jean-Baptiste Dumas (1800-1884) signé et daté « Eugène Guillaume 1883 par La Revue Le Génie civil » 20 X 15 cm aux épaules – 720g T.B.E. Jean-Baptiste Dumas (1800-1884), Grand-croix de la Légion d’honneur (14 août 1863) fut notamment ministre de l’Agriculture et du Commerce de 1850 à 1851 dans le gouvernement de Louis-Napoléon Bonaparte.

          Osenat
        • 20th C. French Brass Statue after Guillaume's Anacreon
          Jan. 08, 2023

          20th C. French Brass Statue after Guillaume's Anacreon

          Est: $1,000 - $1,500

          **First Time At Auction** Europe, France, 20th century. A patinated brass sculpture of the ancient Greek lyric poet Anacreon, after the 19th century sculpture by Eugene Guillaume (1822-1905) housed in the collection of the d'Orsay Museum, Paris, France. Seated with crossed legs, Anacreon who is best known for celebrating love and wine, gazes at a bird drinking from the chalice in his raised right hand while holding a string instrument in his left hand. Anacreon presents with a handsome bearded visage, a bare muscular chest, and voluminous folds of a himation cascading over his crossed legs and lower body. The sculpture is mounted on a stone base. Size: 18.5" H (47 cm); 19.75" H (50.2 cm) on included custom stand. Eugene Guillaume started "Anacreon" when he was at the Villa Medici and completed it in 1851. The City of Paris purchased a plaster maquette of the statue that was exhibited at the 1852 Paris Salon. In addition, a marble version was exhibited at the 1878 Paris Exposition and the 1882 Exhibition in Vienna. Guillaume's "Anacreon" was shown in the Paris hotel de ville from 1895 to 1936, and is currently in the Musee d'Orsay's allee centrale des sculptures. Provenance: ex-Davis collection, Houston, Texas, acquired before 2013 from various auction houses in London and New York All items legal to buy/sell under U.S. Statute covering cultural patrimony Code 2600, CHAPTER 14, and are guaranteed to be as described or your money back. A Certificate of Authenticity will accompany all winning bids. We ship worldwide and handle all shipping in-house for your convenience. #140068

          Artemis Gallery
        • Eugène Guillaume (1822-1905) Portrait de l’architecte Alexis Paccard (1817-1867)
          Dec. 06, 2022

          Eugène Guillaume (1822-1905) Portrait de l’architecte Alexis Paccard (1817-1867)

          Est: €300 - €400

          Eugène Guillaume (1822-1905) Portrait de l’architecte Alexis Paccard (1817-1867) Médaillon en bronze à patine brune Signé " E. GUILLAUME " sous la tranche du cou Diam. 17,5 cm, dans un cadre en bois noirci 37 x 35 cm Ce profil est celui de l’architecte Alexis Paccard, d’après le médaillon en marbre réalisé par Eugène Guillaume pour orner le monument funéraire de son ami situé au cimetière du Père Lachaise. Le sculpteur, élève de James Pradier à l’École des Beaux-Arts et Prix de Rome en 1845, rend ici hommage à l’architecte pour lequel il fait un éloge lors des obsèques le 21 août 1867. À l’instar de ce discours, ce portrait, réalisé un an plus tard, traduit l’amitié et le respect mutuel qui animaient les deux artistes. Un second médaillon en bronze est conservé à l’école nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris. Œuvre en rapport : Eugène Guillaume, Portrait de l’architecte Alexis Paccard, médaillon en bronze, Paris, école nationale supérieure des beaux- arts de Paris, inv. MU 4279.

          Crait-Muller
        • EUGENE GUILLAUME (MONTBARD1822 - ROME1905 ) Portrait de l’architecte Hector Le Fuel (1810-1880) Bus
          Jun. 26, 2022

          EUGENE GUILLAUME (MONTBARD1822 - ROME1905 ) Portrait de l’architecte Hector Le Fuel (1810-1880) Bus

          Est: €2,000 - €3,000

          EUGENE GUILLAUME (MONTBARD1822 - ROME1905 ) Portrait de l’architecte Hector Le Fuel (1810-1880) Buste en bronze à patine médaille. Il repose sur un piédouche en marbre rouge veiné blanc Hauteur : 55 cm Hauteur totale : 71 cm Provenance : Collection Le Fuel puis par descendance Il s’agit du modèle qui orne la chapelle conservant la sépulture de l’artiste au cimetière de Passy.

          Osenat
        • JEAN BAPTISTE CLAUDE EUGENE GUILLAUME PLAQUE
          Jun. 14, 2022

          JEAN BAPTISTE CLAUDE EUGENE GUILLAUME PLAQUE

          Est: $1,000 - $1,500

          Jean Baptiste Claude Eugene Guillaume (French, 1822 - 1905) A large bronze plaque having floral and foliate design, signed lower left.

          Kamelot Auctions
        • Gabriel-Jules THOMAS Paris, 1824 - 1905 Portrait d'Eugène Guillaume de profil Médaillon en plâtre patiné
          Feb. 22, 2022

          Gabriel-Jules THOMAS Paris, 1824 - 1905 Portrait d'Eugène Guillaume de profil Médaillon en plâtre patiné

          Est: €200 - €300

          Gabriel-Jules THOMAS Paris, 1824 - 1905 Portrait d'Eugène Guillaume de profil Médaillon en plâtre patiné signé, localisé et daté 'J.Thomas Rome 1857', titré 'Eugène Guillaume' sur le pourtour Diamètre : 15, 80 cm (6,22 in.) (Petites usures) Provenance : Collection de la famille Lefuel ; Puis par descendance Commentaire : EUGENE GUILLAUME ET HECTOR LEFUEL Rares sont les artistes qui ont connu autant de distinctions et d'honneurs dans leur vie que le sculpteur Eugène Guillaume : Prix de Rome en 1845, chevalier de la Légion d'honneur en 1855, Membre de l'Institut en 1862, professeur puis directeur de l'École des Beaux-Arts en 1863 et 1865, nommé directeur de l'Académie des Beaux-Arts en 1878-79, directeur de l'Académie nationale de France à Rome de 1891 à 1904, professeur d'esthétique au Collège de France en 1882, enfin élu au siège du duc d'Aumale à l'Académie française en 1898. Ce palmarès vertigineux met en lumière son investissement sans faille dans le monde de l'art. Critique d'art et penseur, il établit publiquement des positions esthétiques et théoriques pour la sculpture par l'intermédiaire de nombreuses publications. Il est tout aussi investi dans le développement de l'enseignement du dessin. Il reçoit des missions institutionnelles en étant membre de la commission de l'Instruction publique, puis inspecteur général de l'enseignement du dessin ; enfin il est également membre du Jury des Salons de 1863 à 1890 (voir la valise comprenant un certain nombre des ouvrages publiés d'Eugène Guillaume et son sceau (lot 21)). Ces missions et distinctions sont aussi pléthoriques que sa carrière de sculpteur et il s'agit bien là d'un tour de force que d'avoir su mener de front une carrière officielle aussi remplie et un travail de création aussi foisonnant. Le journaliste Henry Jouin loue d'ailleurs Eugène Guillaume, premier sculpteur à être élu à l'Académie française en ces termes en 1898 : " Il nous plait de rencontrer un homme en mesure de tenir la plume ou le ciseau avec une égale sûreté sachant se mouvoir en liberté dans les régions de l'esthétique la plus élevée1 " Cet ensemble d'œuvres conservé précieusement par la famille Lefuel apparentée à l'artiste et présenté aujourd'hui offre un large éclairage sur les thèmes qui ont fait la réputation de ce sculpteur au parcours exemplaire : Né à Montbard et formé à l'école de dessin de Dijon avant de rejoindre Paris en 1841 à l'âge de 19 ans, Eugène Guillaume commence sa formation à l'École des Beaux-Arts dans l'atelier du célèbre James Pradier : le portrait en plâtre (lot 5) réalisé avec une grande sensibilité par son maître donne l'image d'un jeune provincial aux allures romantiques, tel un Rastignac qui n'attend que l'opportunité de faire éclore son talent et d'accéder au succès. Talent et succès trouvent rapidement leur concrétisation. Le portrait de profil en médaillon (lot 28) réalisé en 1857 par son camarade de classe à Rome Gabriel Jules Thomas le présente dans cette posture académique que l'on retrouve ensuite, à la fin de sa vie dans le magnifique portrait peint de Paul Baudry (lot 7) et son buste posthume par Hippolyte Lefèbvre (lot 22). Sous l'influence et la direction de Pradier dont l'enseignement se définit par une admiration absolue de la sculpture grecque, il fait sien l'art classique qui ne l'a plus jamais quitté. Encouragé par son maître, il remporte donc le prix de Rome de 1845 avec son œuvre Thésée trouvant sur un rocher l'épée de son père. Son séjour dans la Cité éternelle conforte son amour profond de l'art antique et des principes académiques qui se révèle dans la très jolie suite du Mnésymaque (lots 24,25 et 26), Danaé (lot 1), Diane et Endymion (lot 3), l'ensemble de six esquisses en terre crue (lot 23), enfin le Lion d'après la Loggia dei Lanzi de Florence (lot 12). À son premier Salon en 1852, il envoie son ultime travail de cinquième et dernière année de la Villa Médicis, une figure assise en marbre d'Anacréon qui connait un beau succès : " Il y a dans son bagage une statue qui est tout à fait grecque d'inspiration, de rythme, j'allais dire de chant, tant elle a l'air de scander et de parler les vers que la Muse met sur ses lèvres : c'est l'Anacréon2 ". Elle est suivie, comme en témoigne ici le bronze (lot 6), d'une édition en trois formats par Delafontaine (1774-1860). De retour en France, il devient sous le Second Empire et la Troisième République un artiste incontournable dans les commandes publiques. Il se spécialise dans la réalisation de monuments en hommage aux Grands hommes sur l'ensemble du territoire français, comme en témoigne la réduction en bronze du Monument de Philippe Girard (lot 20), inventeur de la filature mécanique du lin, érigé en 1882 en Avignon. Passionné par la figure de Napoléon, il exécute à la demande du prince Napoléon un important cycle " napoléonien ". Outre l'imposante sculpture en marbre représentant Napoléon Ier législateur (disparu dans l'incendie du palais des Tuileries en 1871), une série de bustes de Napoléon à différentes étapes de sa vie est commandée à l'artiste : élève à Brienne, général en chef de l'Armée d'Italie, Premier Consul, Empereur, en 1812, à Sainte-Hélène (les plâtres sont au château de Malmaison, les marbres à Prangins et à Arenenberg). Un Bonaparte en pied en lieutenant d'artillerie (lot 11) clôt le cycle en 1870. Une esquisse en cire d'une statue équestre de Napoléon Ier à cheval en tenue militaire (lot 2, finalement non exécutée) prévue pour la cour Napoléon du Louvre est également présentée, s'ajoutant à un corpus de plusieurs travaux préparatoires de 1862. Ce travail occupe tout entier l'artiste au point qu'il lui permet d'inscrire son œuvre dans une dimension plus élargie de l'histoire de l'art : " Du point de vue de l'art on peut faire observer que la part de la vérité matérielle est trop forte et qu'un ouvrage destiné à durer a besoin d'être plus dépouillé et présente dans des conditions propres à tous les temps. Les exigences de l'art doivent-elles céder à celles de l'histoire telle que nous l'entendons aujourd'hui ?3 " Il excelle dans la réalisation de portraits dans le cadre de ces commandes officielles mais aussi dans le cadre privé : auprès des bustes d'anonymes en bronze ou terre cuite qui lui sont attribués Portrait de jeune femme (lot 9) et portraits d'homme en plâtre patiné (lot 17) et plâtre patiné façon bronze (lot 8)) se distinguent le portrait présumé de sa fille Thérèse (1857-1949) (lot 18), présentée voilée comme une jeune romaine ou encore le buste en bronze plein de distinction de l'architecte historiciste Hector Lefuel (1810-1880) (lot 10). La rencontre d'Eugène Guillaume avec Hector Lefuel - lauréat du prix de Rome en 1839, pensionnaire de la Villa Médicis les années précédant l'arrivé du sculpteur, directeur des travaux de Meudon, de la Manufacture de Sèvres et du château de Fontainebleau, membre de l'Institut constitue non seulement un jalon important dans sa carrière mais aussi dans la connaissance et la conservation des œuvres de l'artiste. D'un point de vue professionnel, Lefuel introduit Eugène Guillaume en 1857 sur le chantier mené par Napoléon III d'agrandissement et d'aménagement de l'ensemble " Louvre Tuileries ". Du point de vue privé, cette relation avec Hector Lefuel se conclut par le mariage en 1878 entre Thérèse Guillaume, fille d'Eugène et Henri Lefuel, fils d'Hector. L'alliance de ces deux familles est la raison pour laquelle les descendants Lefuel ont conservé conjointement le fonds d'atelier d'Eugène Guillaume et des œuvres associées à la grande figure de l'architecte. Trois portraits de Lefuel réalisés par des sculpteurs différents témoignent de la relation du maître d'œuvre et des artistes qui obtenaient des commandes sur les grands chantiers officiels, ici celui de la réunion des Tuileries au Louvre grâce à ses recommandation et protection. Outre le buste en bronze représentant l'homme en costume de ville réalisé par Eugène Guillaume, la famille conservait encore le buste sans accoutrement exécuté par le sculpteur Francisque Duret (lot 4). Alexandre Oliva offre quant à lui un modèle drapé à l'antique, dont on présente ici trois exemplaires (lots 13, 14 et 15). 1. Henry Jouin, " Un sculpteur écrivain, M. Eugène Guillaume ", in La Nouvelle Revue, livraison du 15 septembre 1898, 20eme année, t. CXIV, Paris administration et rédaction, pp.269-275. 2. J. Buisson, " Le salon de 1881, 3e article, la Sculpture ", in 'Gazette des Beaux-Arts', 1881, t.2, p.210-238, p.212. 3. Fond d'archives d'Eugène Guillaume, liasse 201, chemise 2/3, note jointe aux esquisses de la statue équestre de Napoléon par Eugène Guillaume (L202-68). Archives : Fonds Eugène Guillaume conservé au Musée d'Orsay, Paris. Littérature en rapport : T. Veron, " Eugène Guillaume ", in 'De l'Art. et des artistes de mon temps, Salon de 1877', Poitiers, 1877 J. Buisson, " Le salon de 1881, 3e article, la Sculpture ", in 'Gazette des Beaux-Arts', 1881.2 p.210-238, p.212 H. Marguy, 'Eugène Guillaume', Montargis, impr. de E. Laurent, 1911 S. Lami, 'Dictionnaire des sculpteurs de l'École française au XIXe siècle', t. III, 1919, p.112 et suiv. F. Heilbrun, G.Bresc-Bautier, 'Le Photographe et l'architecte : Édouard Baldus, Hector-Martin Lefuel et le chantier du nouveau Louvre de Napoléon III', collection Dossiers du Musée du Louvre / Dossier du Département des sculptures, no 47, Paris, RMN, 1995 J. Tulard,' Dictionnaire du Second Empire', Paris, Fayard, 1995, p.607 C. Chevillot, " La troisième République ", in C. Barbillon, C. Chevillot, G. Bresc-Bautier (sous dir.), 'Sculptures du XVIIème au XXème siècle : Musée des Beaux-arts de Lyon', Paris, Somogy éditions d'art, Lyon, Musée des beaux-arts de Lyon, 2017, p.256 A. Pingeot, " Les artistes français à Rome ", dans 'Maesta di Roma: da Napoleone all'unità d'Italia, da Ingres a Degas', cat. exp., Rome, Villa Medici, 7 mars-29 juin 2003, Milan, Electa, 2003, p. 475-476. Estimation 200 - 300 €

          Artcurial
        • Eugène GUILLAUME Montbard, 1822 - Rome, 1905 Mnésymaque Plâtre patiné façon bronze
          Feb. 22, 2022

          Eugène GUILLAUME Montbard, 1822 - Rome, 1905 Mnésymaque Plâtre patiné façon bronze

          Est: €600 - €800

          Eugène GUILLAUME Montbard, 1822 - Rome, 1905 Mnésymaque Plâtre patiné façon bronze porte un cartouche en papier avec l'inscription 'EUG. GUILLAUME Mnésymaque' sur la base Hauteur: 48 cm (18,89 in.) (Accidents et restaurations) Provenance : Collection de la famille Lefuel ; Puis par descendance Expositions : 'Les artistes français en Italie de Poussin à Renoir', 1934, Paris, musée des Arts décoratifs, 25 avril - 10 juillet 1934, n°773 sous le titre : " Adolescent coupant sa chevelure. Statuette en bronze. A Mme Henri le Fuel " Commentaire : Œuvre en rapport : Eugène Guillaume, 'Orphée', plâtre patiné bronze, 45,4 x 15 x 14,4 cm, non signé, non daté, Paris, musée d'Orsay, RF 1766. EUGENE GUILLAUME ET HECTOR LEFUEL Rares sont les artistes qui ont connu autant de distinctions et d'honneurs dans leur vie que le sculpteur Eugène Guillaume : Prix de Rome en 1845, chevalier de la Légion d'honneur en 1855, Membre de l'Institut en 1862, professeur puis directeur de l'École des Beaux-Arts en 1863 et 1865, nommé directeur de l'Académie des Beaux-Arts en 1878-79, directeur de l'Académie nationale de France à Rome de 1891 à 1904, professeur d'esthétique au Collège de France en 1882, enfin élu au siège du duc d'Aumale à l'Académie française en 1898. Ce palmarès vertigineux met en lumière son investissement sans faille dans le monde de l'art. Critique d'art et penseur, il établit publiquement des positions esthétiques et théoriques pour la sculpture par l'intermédiaire de nombreuses publications. Il est tout aussi investi dans le développement de l'enseignement du dessin. Il reçoit des missions institutionnelles en étant membre de la commission de l'Instruction publique, puis inspecteur général de l'enseignement du dessin ; enfin il est également membre du Jury des Salons de 1863 à 1890 (voir la valise comprenant un certain nombre des ouvrages publiés d'Eugène Guillaume et son sceau (lot 21)). Ces missions et distinctions sont aussi pléthoriques que sa carrière de sculpteur et il s'agit bien là d'un tour de force que d'avoir su mener de front une carrière officielle aussi remplie et un travail de création aussi foisonnant. Le journaliste Henry Jouin loue d'ailleurs Eugène Guillaume, premier sculpteur à être élu à l'Académie française en ces termes en 1898 : " Il nous plait de rencontrer un homme en mesure de tenir la plume ou le ciseau avec une égale sûreté sachant se mouvoir en liberté dans les régions de l'esthétique la plus élevée1 " Cet ensemble d'œuvres conservé précieusement par la famille Lefuel apparentée à l'artiste et présenté aujourd'hui offre un large éclairage sur les thèmes qui ont fait la réputation de ce sculpteur au parcours exemplaire : Né à Montbard et formé à l'école de dessin de Dijon avant de rejoindre Paris en 1841 à l'âge de 19 ans, Eugène Guillaume commence sa formation à l'École des Beaux-Arts dans l'atelier du célèbre James Pradier : le portrait en plâtre (lot 5) réalisé avec une grande sensibilité par son maître donne l'image d'un jeune provincial aux allures romantiques, tel un Rastignac qui n'attend que l'opportunité de faire éclore son talent et d'accéder au succès. Talent et succès trouvent rapidement leur concrétisation. Le portrait de profil en médaillon (lot 28) réalisé en 1857 par son camarade de classe à Rome Gabriel Jules Thomas le présente dans cette posture académique que l'on retrouve ensuite, à la fin de sa vie dans le magnifique portrait peint de Paul Baudry (lot 7) et son buste posthume par Hippolyte Lefèbvre (lot 22). Sous l'influence et la direction de Pradier dont l'enseignement se définit par une admiration absolue de la sculpture grecque, il fait sien l'art classique qui ne l'a plus jamais quitté. Encouragé par son maître, il remporte donc le prix de Rome de 1845 avec son œuvre Thésée trouvant sur un rocher l'épée de son père. Son séjour dans la Cité éternelle conforte son amour profond de l'art antique et des principes académiques qui se révèle dans la très jolie suite du Mnésymaque (lots 24,25 et 26), Danaé (lot 1), Diane et Endymion (lot 3), l'ensemble de six esquisses en terre crue (lot 23), enfin le Lion d'après la Loggia dei Lanzi de Florence (lot 12). À son premier Salon en 1852, il envoie son ultime travail de cinquième et dernière année de la Villa Médicis, une figure assise en marbre d'Anacréon qui connait un beau succès : " Il y a dans son bagage une statue qui est tout à fait grecque d'inspiration, de rythme, j'allais dire de chant, tant elle a l'air de scander et de parler les vers que la Muse met sur ses lèvres : c'est l'Anacréon2 ". Elle est suivie, comme en témoigne ici le bronze (lot 6), d'une édition en trois formats par Delafontaine (1774-1860). De retour en France, il devient sous le Second Empire et la Troisième République un artiste incontournable dans les commandes publiques. Il se spécialise dans la réalisation de monuments en hommage aux Grands hommes sur l'ensemble du territoire français, comme en témoigne la réduction en bronze du Monument de Philippe Girard (lot 20), inventeur de la filature mécanique du lin, érigé en 1882 en Avignon. Passionné par la figure de Napoléon, il exécute à la demande du prince Napoléon un important cycle " napoléonien ". Outre l'imposante sculpture en marbre représentant Napoléon Ier législateur (disparu dans l'incendie du palais des Tuileries en 1871), une série de bustes de Napoléon à différentes étapes de sa vie est commandée à l'artiste : élève à Brienne, général en chef de l'Armée d'Italie, Premier Consul, Empereur, en 1812, à Sainte-Hélène (les plâtres sont au château de Malmaison, les marbres à Prangins et à Arenenberg). Un Bonaparte en pied en lieutenant d'artillerie (lot 11) clôt le cycle en 1870. Une esquisse en cire d'une statue équestre de Napoléon Ier à cheval en tenue militaire (lot 2, finalement non exécutée) prévue pour la cour Napoléon du Louvre est également présentée, s'ajoutant à un corpus de plusieurs travaux préparatoires de 1862. Ce travail occupe tout entier l'artiste au point qu'il lui permet d'inscrire son œuvre dans une dimension plus élargie de l'histoire de l'art : " Du point de vue de l'art on peut faire observer que la part de la vérité matérielle est trop forte et qu'un ouvrage destiné à durer a besoin d'être plus dépouillé et présente dans des conditions propres à tous les temps. Les exigences de l'art doivent-elles céder à celles de l'histoire telle que nous l'entendons aujourd'hui ?3 " Il excelle dans la réalisation de portraits dans le cadre de ces commandes officielles mais aussi dans le cadre privé : auprès des bustes d'anonymes en bronze ou terre cuite qui lui sont attribués Portrait de jeune femme (lot 9) et portraits d'homme en plâtre patiné (lot 17) et plâtre patiné façon bronze (lot 8)) se distinguent le portrait présumé de sa fille Thérèse (1857-1949) (lot 18), présentée voilée comme une jeune romaine ou encore le buste en bronze plein de distinction de l'architecte historiciste Hector Lefuel (1810-1880) (lot 10). La rencontre d'Eugène Guillaume avec Hector Lefuel - lauréat du prix de Rome en 1839, pensionnaire de la Villa Médicis les années précédant l'arrivé du sculpteur, directeur des travaux de Meudon, de la Manufacture de Sèvres et du château de Fontainebleau, membre de l'Institut constitue non seulement un jalon important dans sa carrière mais aussi dans la connaissance et la conservation des œuvres de l'artiste. D'un point de vue professionnel, Lefuel introduit Eugène Guillaume en 1857 sur le chantier mené par Napoléon III d'agrandissement et d'aménagement de l'ensemble " Louvre Tuileries ". Du point de vue privé, cette relation avec Hector Lefuel se conclut par le mariage en 1878 entre Thérèse Guillaume, fille d'Eugène et Henri Lefuel, fils d'Hector. L'alliance de ces deux familles est la raison pour laquelle les descendants Lefuel ont conservé conjointement le fonds d'atelier d'Eugène Guillaume et des œuvres associées à la grande figure de l'architecte. Trois portraits de Lefuel réalisés par des sculpteurs différents témoignent de la relation du maître d'œuvre et des artistes qui obtenaient des commandes sur les grands chantiers officiels, ici celui de la réunion des Tuileries au Louvre grâce à ses recommandation et protection. Outre le buste en bronze représentant l'homme en costume de ville réalisé par Eugène Guillaume, la famille conservait encore le buste sans accoutrement exécuté par le sculpteur Francisque Duret (lot 4). Alexandre Oliva offre quant à lui un modèle drapé à l'antique, dont on présente ici trois exemplaires (lots 13, 14 et 15). 1. Henry Jouin, " Un sculpteur écrivain, M. Eugène Guillaume ", in La Nouvelle Revue, livraison du 15 septembre 1898, 20eme année, t. CXIV, Paris administration et rédaction, pp.269-275. 2. J. Buisson, " Le salon de 1881, 3e article, la Sculpture ", in 'Gazette des Beaux-Arts', 1881, t.2, p.210-238, p.212. 3. Fond d'archives d'Eugène Guillaume, liasse 201, chemise 2/3, note jointe aux esquisses de la statue équestre de Napoléon par Eugène Guillaume (L202-68). Archives : Fonds Eugène Guillaume conservé au Musée d'Orsay, Paris. Littérature en rapport : T. Veron, " Eugène Guillaume ", in 'De l'Art. et des artistes de mon temps, Salon de 1877', Poitiers, 1877 J. Buisson, " Le salon de 1881, 3e article, la Sculpture ", in 'Gazette des Beaux-Arts', 1881.2 p.210-238, p.212 H. Marguy, 'Eugène Guillaume', Montargis, impr. de E. Laurent, 1911 S. Lami, 'Dictionnaire des sculpteurs de l'École française au XIXe siècle', t. III, 1919, p.112 et suiv. F. Heilbrun, G.Bresc-Bautier, 'Le Photographe et l'architecte : Édouard Baldus, Hector-Martin Lefuel et le chantier du nouveau Louvre de Napoléon III', collection Dossiers du Musée du Louvre / Dossier du Département des sculptures, no 47, Paris, RMN, 1995 J. Tulard,' Dictionnaire du Second Empire', Paris, Fayard, 1995, p.607 C. Chevillot, " La troisième République ", in C. Barbillon, C. Chevillot, G. Bresc-Bautier (sous dir.), 'Sculptures du XVIIème au XXème siècle : Musée des Beaux-arts de Lyon', Paris, Somogy éditions d'art, Lyon, Musée des beaux-arts de Lyon, 2017, p.256 A. Pingeot, " Les artistes français à Rome ", dans 'Maesta di Roma: da Napoleone all'unità d'Italia, da Ingres a Degas', cat. exp., Rome, Villa Medici, 7 mars-29 juin 2003, Milan, Electa, 2003, p. 475-476. Estimation 600 - 800 €

          Artcurial
        • Eugène GUILLAUME Montbard, 1822 - Rome, 1905 Mnésymaque Bronze à patine brun clair nuancé de vert
          Feb. 22, 2022

          Eugène GUILLAUME Montbard, 1822 - Rome, 1905 Mnésymaque Bronze à patine brun clair nuancé de vert

          Est: €2,000 - €3,000

          Eugène GUILLAUME Montbard, 1822 - Rome, 1905 Mnésymaque Bronze à patine brun clair nuancé de vert signé 'Eug. Guillaume' sur la droite de la terrasse, porte le numéro '2' et le cachet du fondeur 'Cire perdue C. Valsuani', porte un cachet avec une victoire ailée Hauteur : 37 cm (14,56 in.) Repose sur un socle en marbre portor Hauteur totale : 44,50 cm (17,52 in.) Provenance : Collection de la famille Lefuel ; Puis par descendance Commentaire : EUGENE GUILLAUME ET HECTOR LEFUEL Rares sont les artistes qui ont connu autant de distinctions et d'honneurs dans leur vie que le sculpteur Eugène Guillaume : Prix de Rome en 1845, chevalier de la Légion d'honneur en 1855, Membre de l'Institut en 1862, professeur puis directeur de l'École des Beaux-Arts en 1863 et 1865, nommé directeur de l'Académie des Beaux-Arts en 1878-79, directeur de l'Académie nationale de France à Rome de 1891 à 1904, professeur d'esthétique au Collège de France en 1882, enfin élu au siège du duc d'Aumale à l'Académie française en 1898. Ce palmarès vertigineux met en lumière son investissement sans faille dans le monde de l'art. Critique d'art et penseur, il établit publiquement des positions esthétiques et théoriques pour la sculpture par l'intermédiaire de nombreuses publications. Il est tout aussi investi dans le développement de l'enseignement du dessin. Il reçoit des missions institutionnelles en étant membre de la commission de l'Instruction publique, puis inspecteur général de l'enseignement du dessin ; enfin il est également membre du Jury des Salons de 1863 à 1890 (voir la valise comprenant un certain nombre des ouvrages publiés d'Eugène Guillaume et son sceau (lot 21)). Ces missions et distinctions sont aussi pléthoriques que sa carrière de sculpteur et il s'agit bien là d'un tour de force que d'avoir su mener de front une carrière officielle aussi remplie et un travail de création aussi foisonnant. Le journaliste Henry Jouin loue d'ailleurs Eugène Guillaume, premier sculpteur à être élu à l'Académie française en ces termes en 1898 : " Il nous plait de rencontrer un homme en mesure de tenir la plume ou le ciseau avec une égale sûreté sachant se mouvoir en liberté dans les régions de l'esthétique la plus élevée1 " Cet ensemble d'œuvres conservé précieusement par la famille Lefuel apparentée à l'artiste et présenté aujourd'hui offre un large éclairage sur les thèmes qui ont fait la réputation de ce sculpteur au parcours exemplaire : Né à Montbard et formé à l'école de dessin de Dijon avant de rejoindre Paris en 1841 à l'âge de 19 ans, Eugène Guillaume commence sa formation à l'École des Beaux-Arts dans l'atelier du célèbre James Pradier : le portrait en plâtre (lot 5) réalisé avec une grande sensibilité par son maître donne l'image d'un jeune provincial aux allures romantiques, tel un Rastignac qui n'attend que l'opportunité de faire éclore son talent et d'accéder au succès. Talent et succès trouvent rapidement leur concrétisation. Le portrait de profil en médaillon (lot 28) réalisé en 1857 par son camarade de classe à Rome Gabriel Jules Thomas le présente dans cette posture académique que l'on retrouve ensuite, à la fin de sa vie dans le magnifique portrait peint de Paul Baudry (lot 7) et son buste posthume par Hippolyte Lefèbvre (lot 22). Sous l'influence et la direction de Pradier dont l'enseignement se définit par une admiration absolue de la sculpture grecque, il fait sien l'art classique qui ne l'a plus jamais quitté. Encouragé par son maître, il remporte donc le prix de Rome de 1845 avec son œuvre Thésée trouvant sur un rocher l'épée de son père. Son séjour dans la Cité éternelle conforte son amour profond de l'art antique et des principes académiques qui se révèle dans la très jolie suite du Mnésymaque (lots 24,25 et 26), Danaé (lot 1), Diane et Endymion (lot 3), l'ensemble de six esquisses en terre crue (lot 23), enfin le Lion d'après la Loggia dei Lanzi de Florence (lot 12). À son premier Salon en 1852, il envoie son ultime travail de cinquième et dernière année de la Villa Médicis, une figure assise en marbre d'Anacréon qui connait un beau succès : " Il y a dans son bagage une statue qui est tout à fait grecque d'inspiration, de rythme, j'allais dire de chant, tant elle a l'air de scander et de parler les vers que la Muse met sur ses lèvres : c'est l'Anacréon2 ". Elle est suivie, comme en témoigne ici le bronze (lot 6), d'une édition en trois formats par Delafontaine (1774-1860). De retour en France, il devient sous le Second Empire et la Troisième République un artiste incontournable dans les commandes publiques. Il se spécialise dans la réalisation de monuments en hommage aux Grands hommes sur l'ensemble du territoire français, comme en témoigne la réduction en bronze du Monument de Philippe Girard (lot 20), inventeur de la filature mécanique du lin, érigé en 1882 en Avignon. Passionné par la figure de Napoléon, il exécute à la demande du prince Napoléon un important cycle " napoléonien ". Outre l'imposante sculpture en marbre représentant Napoléon Ier législateur (disparu dans l'incendie du palais des Tuileries en 1871), une série de bustes de Napoléon à différentes étapes de sa vie est commandée à l'artiste : élève à Brienne, général en chef de l'Armée d'Italie, Premier Consul, Empereur, en 1812, à Sainte-Hélène (les plâtres sont au château de Malmaison, les marbres à Prangins et à Arenenberg). Un Bonaparte en pied en lieutenant d'artillerie (lot 11) clôt le cycle en 1870. Une esquisse en cire d'une statue équestre de Napoléon Ier à cheval en tenue militaire (lot 2, finalement non exécutée) prévue pour la cour Napoléon du Louvre est également présentée, s'ajoutant à un corpus de plusieurs travaux préparatoires de 1862. Ce travail occupe tout entier l'artiste au point qu'il lui permet d'inscrire son œuvre dans une dimension plus élargie de l'histoire de l'art : " Du point de vue de l'art on peut faire observer que la part de la vérité matérielle est trop forte et qu'un ouvrage destiné à durer a besoin d'être plus dépouillé et présente dans des conditions propres à tous les temps. Les exigences de l'art doivent-elles céder à celles de l'histoire telle que nous l'entendons aujourd'hui ?3 " Il excelle dans la réalisation de portraits dans le cadre de ces commandes officielles mais aussi dans le cadre privé : auprès des bustes d'anonymes en bronze ou terre cuite qui lui sont attribués Portrait de jeune femme (lot 9) et portraits d'homme en plâtre patiné (lot 17) et plâtre patiné façon bronze (lot 8)) se distinguent le portrait présumé de sa fille Thérèse (1857-1949) (lot 18), présentée voilée comme une jeune romaine ou encore le buste en bronze plein de distinction de l'architecte historiciste Hector Lefuel (1810-1880) (lot 10). La rencontre d'Eugène Guillaume avec Hector Lefuel - lauréat du prix de Rome en 1839, pensionnaire de la Villa Médicis les années précédant l'arrivé du sculpteur, directeur des travaux de Meudon, de la Manufacture de Sèvres et du château de Fontainebleau, membre de l'Institut constitue non seulement un jalon important dans sa carrière mais aussi dans la connaissance et la conservation des œuvres de l'artiste. D'un point de vue professionnel, Lefuel introduit Eugène Guillaume en 1857 sur le chantier mené par Napoléon III d'agrandissement et d'aménagement de l'ensemble " Louvre Tuileries ". Du point de vue privé, cette relation avec Hector Lefuel se conclut par le mariage en 1878 entre Thérèse Guillaume, fille d'Eugène et Henri Lefuel, fils d'Hector. L'alliance de ces deux familles est la raison pour laquelle les descendants Lefuel ont conservé conjointement le fonds d'atelier d'Eugène Guillaume et des œuvres associées à la grande figure de l'architecte. Trois portraits de Lefuel réalisés par des sculpteurs différents témoignent de la relation du maître d'œuvre et des artistes qui obtenaient des commandes sur les grands chantiers officiels, ici celui de la réunion des Tuileries au Louvre grâce à ses recommandation et protection. Outre le buste en bronze représentant l'homme en costume de ville réalisé par Eugène Guillaume, la famille conservait encore le buste sans accoutrement exécuté par le sculpteur Francisque Duret (lot 4). Alexandre Oliva offre quant à lui un modèle drapé à l'antique, dont on présente ici trois exemplaires (lots 13, 14 et 15). 1. Henry Jouin, " Un sculpteur écrivain, M. Eugène Guillaume ", in La Nouvelle Revue, livraison du 15 septembre 1898, 20eme année, t. CXIV, Paris administration et rédaction, pp.269-275. 2. J. Buisson, " Le salon de 1881, 3e article, la Sculpture ", in 'Gazette des Beaux-Arts', 1881, t.2, p.210-238, p.212. 3. Fond d'archives d'Eugène Guillaume, liasse 201, chemise 2/3, note jointe aux esquisses de la statue équestre de Napoléon par Eugène Guillaume (L202-68). Archives : Fonds Eugène Guillaume conservé au Musée d'Orsay, Paris. Littérature en rapport : T. Veron, " Eugène Guillaume ", in 'De l'Art. et des artistes de mon temps, Salon de 1877', Poitiers, 1877 J. Buisson, " Le salon de 1881, 3e article, la Sculpture ", in 'Gazette des Beaux-Arts', 1881.2 p.210-238, p.212 H. Marguy, 'Eugène Guillaume', Montargis, impr. de E. Laurent, 1911 S. Lami, 'Dictionnaire des sculpteurs de l'École française au XIXe siècle', t. III, 1919, p.112 et suiv. F. Heilbrun, G.Bresc-Bautier, 'Le Photographe et l'architecte : Édouard Baldus, Hector-Martin Lefuel et le chantier du nouveau Louvre de Napoléon III', collection Dossiers du Musée du Louvre / Dossier du Département des sculptures, no 47, Paris, RMN, 1995 J. Tulard,' Dictionnaire du Second Empire', Paris, Fayard, 1995, p.607 C. Chevillot, " La troisième République ", in C. Barbillon, C. Chevillot, G. Bresc-Bautier (sous dir.), 'Sculptures du XVIIème au XXème siècle : Musée des Beaux-arts de Lyon', Paris, Somogy éditions d'art, Lyon, Musée des beaux-arts de Lyon, 2017, p.256 A. Pingeot, " Les artistes français à Rome ", dans 'Maesta di Roma: da Napoleone all'unità d'Italia, da Ingres a Degas', cat. exp., Rome, Villa Medici, 7 mars-29 juin 2003, Milan, Electa, 2003, p. 475-476. Estimation 2 000 - 3 000 €

          Artcurial
        • Eugène GUILLAUME Montbard, 1822 - Rome, 1905 Portrait de Philippe de Girard, inventeur de la machine à filer le lin (1775-1845) Font...
          Feb. 22, 2022

          Eugène GUILLAUME Montbard, 1822 - Rome, 1905 Portrait de Philippe de Girard, inventeur de la machine à filer le lin (1775-1845) Font...

          Est: €800 - €1,000

          Eugène GUILLAUME Montbard, 1822 - Rome, 1905 Portrait de Philippe de Girard, inventeur de la machine à filer le lin (1775-1845) Fonte de zinc signée 'GUILLAUME FECIT' sur la bordure droite de la terrasse, porte la marque du fondeur 'THIEBAUT FRERES FONDEURS', titré 'A EUGENE GUILLAUME DE L'INSTITUT/ VAUCLUSE RECONNAISSANT 7 MAI 1882' sur l'avant h: 52 w: 26 d: 37,50 cm Provenance : Collection de la famille Lefuel ; Puis par descendance Commentaire : Œuvre en rapport : Eugène Guillaume, 'Monument à Philippe de Girard', 1882, bronze, fonte de Thiébaut frères, H. 240 cm, localisation d'origine : devant la gare d'Avignon. EUGENE GUILLAUME ET HECTOR LEFUEL Rares sont les artistes qui ont connu autant de distinctions et d'honneurs dans leur vie que le sculpteur Eugène Guillaume : Prix de Rome en 1845, chevalier de la Légion d'honneur en 1855, Membre de l'Institut en 1862, professeur puis directeur de l'École des Beaux-Arts en 1863 et 1865, nommé directeur de l'Académie des Beaux-Arts en 1878-79, directeur de l'Académie nationale de France à Rome de 1891 à 1904, professeur d'esthétique au Collège de France en 1882, enfin élu au siège du duc d'Aumale à l'Académie française en 1898. Ce palmarès vertigineux met en lumière son investissement sans faille dans le monde de l'art. Critique d'art et penseur, il établit publiquement des positions esthétiques et théoriques pour la sculpture par l'intermédiaire de nombreuses publications. Il est tout aussi investi dans le développement de l'enseignement du dessin. Il reçoit des missions institutionnelles en étant membre de la commission de l'Instruction publique, puis inspecteur général de l'enseignement du dessin ; enfin il est également membre du Jury des Salons de 1863 à 1890 (voir la valise comprenant un certain nombre des ouvrages publiés d'Eugène Guillaume et son sceau (lot 21)). Ces missions et distinctions sont aussi pléthoriques que sa carrière de sculpteur et il s'agit bien là d'un tour de force que d'avoir su mener de front une carrière officielle aussi remplie et un travail de création aussi foisonnant. Le journaliste Henry Jouin loue d'ailleurs Eugène Guillaume, premier sculpteur à être élu à l'Académie française en ces termes en 1898 : " Il nous plait de rencontrer un homme en mesure de tenir la plume ou le ciseau avec une égale sûreté sachant se mouvoir en liberté dans les régions de l'esthétique la plus élevée1 " Cet ensemble d'œuvres conservé précieusement par la famille Lefuel apparentée à l'artiste et présenté aujourd'hui offre un large éclairage sur les thèmes qui ont fait la réputation de ce sculpteur au parcours exemplaire : Né à Montbard et formé à l'école de dessin de Dijon avant de rejoindre Paris en 1841 à l'âge de 19 ans, Eugène Guillaume commence sa formation à l'École des Beaux-Arts dans l'atelier du célèbre James Pradier : le portrait en plâtre (lot 5) réalisé avec une grande sensibilité par son maître donne l'image d'un jeune provincial aux allures romantiques, tel un Rastignac qui n'attend que l'opportunité de faire éclore son talent et d'accéder au succès. Talent et succès trouvent rapidement leur concrétisation. Le portrait de profil en médaillon (lot 28) réalisé en 1857 par son camarade de classe à Rome Gabriel Jules Thomas le présente dans cette posture académique que l'on retrouve ensuite, à la fin de sa vie dans le magnifique portrait peint de Paul Baudry (lot 7) et son buste posthume par Hippolyte Lefèbvre (lot 22). Sous l'influence et la direction de Pradier dont l'enseignement se définit par une admiration absolue de la sculpture grecque, il fait sien l'art classique qui ne l'a plus jamais quitté. Encouragé par son maître, il remporte donc le prix de Rome de 1845 avec son œuvre Thésée trouvant sur un rocher l'épée de son père. Son séjour dans la Cité éternelle conforte son amour profond de l'art antique et des principes académiques qui se révèle dans la très jolie suite du Mnésymaque (lots 24,25 et 26), Danaé (lot 1), Diane et Endymion (lot 3), l'ensemble de six esquisses en terre crue (lot 23), enfin le Lion d'après la Loggia dei Lanzi de Florence (lot 12). À son premier Salon en 1852, il envoie son ultime travail de cinquième et dernière année de la Villa Médicis, une figure assise en marbre d'Anacréon qui connait un beau succès : " Il y a dans son bagage une statue qui est tout à fait grecque d'inspiration, de rythme, j'allais dire de chant, tant elle a l'air de scander et de parler les vers que la Muse met sur ses lèvres : c'est l'Anacréon2 ". Elle est suivie, comme en témoigne ici le bronze (lot 6), d'une édition en trois formats par Delafontaine (1774-1860). De retour en France, il devient sous le Second Empire et la Troisième République un artiste incontournable dans les commandes publiques. Il se spécialise dans la réalisation de monuments en hommage aux Grands hommes sur l'ensemble du territoire français, comme en témoigne la réduction en bronze du Monument de Philippe Girard (lot 20), inventeur de la filature mécanique du lin, érigé en 1882 en Avignon. Passionné par la figure de Napoléon, il exécute à la demande du prince Napoléon un important cycle " napoléonien ". Outre l'imposante sculpture en marbre représentant Napoléon Ier législateur (disparu dans l'incendie du palais des Tuileries en 1871), une série de bustes de Napoléon à différentes étapes de sa vie est commandée à l'artiste : élève à Brienne, général en chef de l'Armée d'Italie, Premier Consul, Empereur, en 1812, à Sainte-Hélène (les plâtres sont au château de Malmaison, les marbres à Prangins et à Arenenberg). Un Bonaparte en pied en lieutenant d'artillerie (lot 11) clôt le cycle en 1870. Une esquisse en cire d'une statue équestre de Napoléon Ier à cheval en tenue militaire (lot 2, finalement non exécutée) prévue pour la cour Napoléon du Louvre est également présentée, s'ajoutant à un corpus de plusieurs travaux préparatoires de 1862. Ce travail occupe tout entier l'artiste au point qu'il lui permet d'inscrire son œuvre dans une dimension plus élargie de l'histoire de l'art : " Du point de vue de l'art on peut faire observer que la part de la vérité matérielle est trop forte et qu'un ouvrage destiné à durer a besoin d'être plus dépouillé et présente dans des conditions propres à tous les temps. Les exigences de l'art doivent-elles céder à celles de l'histoire telle que nous l'entendons aujourd'hui ?3 " Il excelle dans la réalisation de portraits dans le cadre de ces commandes officielles mais aussi dans le cadre privé : auprès des bustes d'anonymes en bronze ou terre cuite qui lui sont attribués Portrait de jeune femme (lot 9) et portraits d'homme en plâtre patiné (lot 17) et plâtre patiné façon bronze (lot 8)) se distinguent le portrait présumé de sa fille Thérèse (1857-1949) (lot 18), présentée voilée comme une jeune romaine ou encore le buste en bronze plein de distinction de l'architecte historiciste Hector Lefuel (1810-1880) (lot 10). La rencontre d'Eugène Guillaume avec Hector Lefuel - lauréat du prix de Rome en 1839, pensionnaire de la Villa Médicis les années précédant l'arrivé du sculpteur, directeur des travaux de Meudon, de la Manufacture de Sèvres et du château de Fontainebleau, membre de l'Institut constitue non seulement un jalon important dans sa carrière mais aussi dans la connaissance et la conservation des œuvres de l'artiste. D'un point de vue professionnel, Lefuel introduit Eugène Guillaume en 1857 sur le chantier mené par Napoléon III d'agrandissement et d'aménagement de l'ensemble " Louvre Tuileries ". Du point de vue privé, cette relation avec Hector Lefuel se conclut par le mariage en 1878 entre Thérèse Guillaume, fille d'Eugène et Henri Lefuel, fils d'Hector. L'alliance de ces deux familles est la raison pour laquelle les descendants Lefuel ont conservé conjointement le fonds d'atelier d'Eugène Guillaume et des œuvres associées à la grande figure de l'architecte. Trois portraits de Lefuel réalisés par des sculpteurs différents témoignent de la relation du maître d'œuvre et des artistes qui obtenaient des commandes sur les grands chantiers officiels, ici celui de la réunion des Tuileries au Louvre grâce à ses recommandation et protection. Outre le buste en bronze représentant l'homme en costume de ville réalisé par Eugène Guillaume, la famille conservait encore le buste sans accoutrement exécuté par le sculpteur Francisque Duret (lot 4). Alexandre Oliva offre quant à lui un modèle drapé à l'antique, dont on présente ici trois exemplaires (lots 13, 14 et 15). 1. Henry Jouin, " Un sculpteur écrivain, M. Eugène Guillaume ", in La Nouvelle Revue, livraison du 15 septembre 1898, 20eme année, t. CXIV, Paris administration et rédaction, pp.269-275. 2. J. Buisson, " Le salon de 1881, 3e article, la Sculpture ", in 'Gazette des Beaux-Arts', 1881, t.2, p.210-238, p.212. 3. Fond d'archives d'Eugène Guillaume, liasse 201, chemise 2/3, note jointe aux esquisses de la statue équestre de Napoléon par Eugène Guillaume (L202-68). Archives : Fonds Eugène Guillaume conservé au Musée d'Orsay, Paris. Littérature en rapport : T. Veron, " Eugène Guillaume ", in 'De l'Art. et des artistes de mon temps, Salon de 1877', Poitiers, 1877 J. Buisson, " Le salon de 1881, 3e article, la Sculpture ", in 'Gazette des Beaux-Arts', 1881.2 p.210-238, p.212 H. Marguy, 'Eugène Guillaume', Montargis, impr. de E. Laurent, 1911 S. Lami, 'Dictionnaire des sculpteurs de l'École française au XIXe siècle', t. III, 1919, p.112 et suiv. F. Heilbrun, G.Bresc-Bautier, 'Le Photographe et l'architecte : Édouard Baldus, Hector-Martin Lefuel et le chantier du nouveau Louvre de Napoléon III', collection Dossiers du Musée du Louvre / Dossier du Département des sculptures, no 47, Paris, RMN, 1995 J. Tulard,' Dictionnaire du Second Empire', Paris, Fayard, 1995, p.607 C. Chevillot, " La troisième République ", in C. Barbillon, C. Chevillot, G. Bresc-Bautier (sous dir.), 'Sculptures du XVIIème au XXème siècle : Musée des Beaux-arts de Lyon', Paris, Somogy éditions d'art, Lyon, Musée des beaux-arts de Lyon, 2017, p.256 A. Pingeot, " Les artistes français à Rome ", dans 'Maesta di Roma: da Napoleone all'unità d'Italia, da Ingres a Degas', cat. exp., Rome, Villa Medici, 7 mars-29 juin 2003, Milan, Electa, 2003, p. 475-476. Estimation 800 - 1 000 €

          Artcurial
        • Attribué à Eugène GUILLAUME Montbard, 1822 - Rome, 1905 Portrait de jeune femme Bronze à patine brun vert
          Feb. 22, 2022

          Attribué à Eugène GUILLAUME Montbard, 1822 - Rome, 1905 Portrait de jeune femme Bronze à patine brun vert

          Est: €1,500 - €2,000

          Attribué à Eugène GUILLAUME Montbard, 1822 - Rome, 1905 Portrait de jeune femme Bronze à patine brun vert Hauteur : 48 cm (18,89 in.) Provenance : Collection de la famille Lefuel ; Puis par descendance Commentaire : EUGENE GUILLAUME ET HECTOR LEFUEL Rares sont les artistes qui ont connu autant de distinctions et d'honneurs dans leur vie que le sculpteur Eugène Guillaume : Prix de Rome en 1845, chevalier de la Légion d'honneur en 1855, Membre de l'Institut en 1862, professeur puis directeur de l'École des Beaux-Arts en 1863 et 1865, nommé directeur de l'Académie des Beaux-Arts en 1878-79, directeur de l'Académie nationale de France à Rome de 1891 à 1904, professeur d'esthétique au Collège de France en 1882, enfin élu au siège du duc d'Aumale à l'Académie française en 1898. Ce palmarès vertigineux met en lumière son investissement sans faille dans le monde de l'art. Critique d'art et penseur, il établit publiquement des positions esthétiques et théoriques pour la sculpture par l'intermédiaire de nombreuses publications. Il est tout aussi investi dans le développement de l'enseignement du dessin. Il reçoit des missions institutionnelles en étant membre de la commission de l'Instruction publique, puis inspecteur général de l'enseignement du dessin ; enfin il est également membre du Jury des Salons de 1863 à 1890 (voir la valise comprenant un certain nombre des ouvrages publiés d'Eugène Guillaume et son sceau (lot 21)). Ces missions et distinctions sont aussi pléthoriques que sa carrière de sculpteur et il s'agit bien là d'un tour de force que d'avoir su mener de front une carrière officielle aussi remplie et un travail de création aussi foisonnant. Le journaliste Henry Jouin loue d'ailleurs Eugène Guillaume, premier sculpteur à être élu à l'Académie française en ces termes en 1898 : " Il nous plait de rencontrer un homme en mesure de tenir la plume ou le ciseau avec une égale sûreté sachant se mouvoir en liberté dans les régions de l'esthétique la plus élevée1 " Cet ensemble d'œuvres conservé précieusement par la famille Lefuel apparentée à l'artiste et présenté aujourd'hui offre un large éclairage sur les thèmes qui ont fait la réputation de ce sculpteur au parcours exemplaire : Né à Montbard et formé à l'école de dessin de Dijon avant de rejoindre Paris en 1841 à l'âge de 19 ans, Eugène Guillaume commence sa formation à l'École des Beaux-Arts dans l'atelier du célèbre James Pradier : le portrait en plâtre (lot 5) réalisé avec une grande sensibilité par son maître donne l'image d'un jeune provincial aux allures romantiques, tel un Rastignac qui n'attend que l'opportunité de faire éclore son talent et d'accéder au succès. Talent et succès trouvent rapidement leur concrétisation. Le portrait de profil en médaillon (lot 28) réalisé en 1857 par son camarade de classe à Rome Gabriel Jules Thomas le présente dans cette posture académique que l'on retrouve ensuite, à la fin de sa vie dans le magnifique portrait peint de Paul Baudry (lot 7) et son buste posthume par Hippolyte Lefèbvre (lot 22). Sous l'influence et la direction de Pradier dont l'enseignement se définit par une admiration absolue de la sculpture grecque, il fait sien l'art classique qui ne l'a plus jamais quitté. Encouragé par son maître, il remporte donc le prix de Rome de 1845 avec son œuvre Thésée trouvant sur un rocher l'épée de son père. Son séjour dans la Cité éternelle conforte son amour profond de l'art antique et des principes académiques qui se révèle dans la très jolie suite du Mnésymaque (lots 24,25 et 26), Danaé (lot 1), Diane et Endymion (lot 3), l'ensemble de six esquisses en terre crue (lot 23), enfin le Lion d'après la Loggia dei Lanzi de Florence (lot 12). À son premier Salon en 1852, il envoie son ultime travail de cinquième et dernière année de la Villa Médicis, une figure assise en marbre d'Anacréon qui connait un beau succès : " Il y a dans son bagage une statue qui est tout à fait grecque d'inspiration, de rythme, j'allais dire de chant, tant elle a l'air de scander et de parler les vers que la Muse met sur ses lèvres : c'est l'Anacréon2 ". Elle est suivie, comme en témoigne ici le bronze (lot 6), d'une édition en trois formats par Delafontaine (1774-1860). De retour en France, il devient sous le Second Empire et la Troisième République un artiste incontournable dans les commandes publiques. Il se spécialise dans la réalisation de monuments en hommage aux Grands hommes sur l'ensemble du territoire français, comme en témoigne la réduction en bronze du Monument de Philippe Girard (lot 20), inventeur de la filature mécanique du lin, érigé en 1882 en Avignon. Passionné par la figure de Napoléon, il exécute à la demande du prince Napoléon un important cycle " napoléonien ". Outre l'imposante sculpture en marbre représentant Napoléon Ier législateur (disparu dans l'incendie du palais des Tuileries en 1871), une série de bustes de Napoléon à différentes étapes de sa vie est commandée à l'artiste : élève à Brienne, général en chef de l'Armée d'Italie, Premier Consul, Empereur, en 1812, à Sainte-Hélène (les plâtres sont au château de Malmaison, les marbres à Prangins et à Arenenberg). Un Bonaparte en pied en lieutenant d'artillerie (lot 11) clôt le cycle en 1870. Une esquisse en cire d'une statue équestre de Napoléon Ier à cheval en tenue militaire (lot 2, finalement non exécutée) prévue pour la cour Napoléon du Louvre est également présentée, s'ajoutant à un corpus de plusieurs travaux préparatoires de 1862. Ce travail occupe tout entier l'artiste au point qu'il lui permet d'inscrire son œuvre dans une dimension plus élargie de l'histoire de l'art : " Du point de vue de l'art on peut faire observer que la part de la vérité matérielle est trop forte et qu'un ouvrage destiné à durer a besoin d'être plus dépouillé et présente dans des conditions propres à tous les temps. Les exigences de l'art doivent-elles céder à celles de l'histoire telle que nous l'entendons aujourd'hui ?3 " Il excelle dans la réalisation de portraits dans le cadre de ces commandes officielles mais aussi dans le cadre privé : auprès des bustes d'anonymes en bronze ou terre cuite qui lui sont attribués Portrait de jeune femme (lot 9) et portraits d'homme en plâtre patiné (lot 17) et plâtre patiné façon bronze (lot 8)) se distinguent le portrait présumé de sa fille Thérèse (1857-1949) (lot 18), présentée voilée comme une jeune romaine ou encore le buste en bronze plein de distinction de l'architecte historiciste Hector Lefuel (1810-1880) (lot 10). La rencontre d'Eugène Guillaume avec Hector Lefuel - lauréat du prix de Rome en 1839, pensionnaire de la Villa Médicis les années précédant l'arrivé du sculpteur, directeur des travaux de Meudon, de la Manufacture de Sèvres et du château de Fontainebleau, membre de l'Institut constitue non seulement un jalon important dans sa carrière mais aussi dans la connaissance et la conservation des œuvres de l'artiste. D'un point de vue professionnel, Lefuel introduit Eugène Guillaume en 1857 sur le chantier mené par Napoléon III d'agrandissement et d'aménagement de l'ensemble " Louvre Tuileries ". Du point de vue privé, cette relation avec Hector Lefuel se conclut par le mariage en 1878 entre Thérèse Guillaume, fille d'Eugène et Henri Lefuel, fils d'Hector. L'alliance de ces deux familles est la raison pour laquelle les descendants Lefuel ont conservé conjointement le fonds d'atelier d'Eugène Guillaume et des œuvres associées à la grande figure de l'architecte. Trois portraits de Lefuel réalisés par des sculpteurs différents témoignent de la relation du maître d'œuvre et des artistes qui obtenaient des commandes sur les grands chantiers officiels, ici celui de la réunion des Tuileries au Louvre grâce à ses recommandation et protection. Outre le buste en bronze représentant l'homme en costume de ville réalisé par Eugène Guillaume, la famille conservait encore le buste sans accoutrement exécuté par le sculpteur Francisque Duret (lot 4). Alexandre Oliva offre quant à lui un modèle drapé à l'antique, dont on présente ici trois exemplaires (lots 13, 14 et 15). 1. Henry Jouin, " Un sculpteur écrivain, M. Eugène Guillaume ", in La Nouvelle Revue, livraison du 15 septembre 1898, 20eme année, t. CXIV, Paris administration et rédaction, pp.269-275. 2. J. Buisson, " Le salon de 1881, 3e article, la Sculpture ", in 'Gazette des Beaux-Arts', 1881, t.2, p.210-238, p.212. 3. Fond d'archives d'Eugène Guillaume, liasse 201, chemise 2/3, note jointe aux esquisses de la statue équestre de Napoléon par Eugène Guillaume (L202-68). Archives : Fonds Eugène Guillaume conservé au Musée d'Orsay, Paris. Littérature en rapport : T. Veron, " Eugène Guillaume ", in 'De l'Art. et des artistes de mon temps, Salon de 1877', Poitiers, 1877 J. Buisson, " Le salon de 1881, 3e article, la Sculpture ", in 'Gazette des Beaux-Arts', 1881.2 p.210-238, p.212 H. Marguy, 'Eugène Guillaume', Montargis, impr. de E. Laurent, 1911 S. Lami, 'Dictionnaire des sculpteurs de l'École française au XIXe siècle', t. III, 1919, p.112 et suiv. F. Heilbrun, G.Bresc-Bautier, 'Le Photographe et l'architecte : Édouard Baldus, Hector-Martin Lefuel et le chantier du nouveau Louvre de Napoléon III', collection Dossiers du Musée du Louvre / Dossier du Département des sculptures, no 47, Paris, RMN, 1995 J. Tulard,' Dictionnaire du Second Empire', Paris, Fayard, 1995, p.607 C. Chevillot, " La troisième République ", in C. Barbillon, C. Chevillot, G. Bresc-Bautier (sous dir.), 'Sculptures du XVIIème au XXème siècle : Musée des Beaux-arts de Lyon', Paris, Somogy éditions d'art, Lyon, Musée des beaux-arts de Lyon, 2017, p.256 A. Pingeot, " Les artistes français à Rome ", dans 'Maesta di Roma: da Napoleone all'unità d'Italia, da Ingres a Degas', cat. exp., Rome, Villa Medici, 7 mars-29 juin 2003, Milan, Electa, 2003, p. 475-476. Estimation 1 500 - 2 000 €

          Artcurial
        • Attribué à Eugène GUILLAUME Montbard, 1822 - Rome, 1905 Portrait d'homme Buste en hermès en plâtre patiné façon bronze
          Feb. 22, 2022

          Attribué à Eugène GUILLAUME Montbard, 1822 - Rome, 1905 Portrait d'homme Buste en hermès en plâtre patiné façon bronze

          Est: €1,000 - €1,500

          Attribué à Eugène GUILLAUME Montbard, 1822 - Rome, 1905 Portrait d'homme Buste en hermès en plâtre patiné façon bronze Hauteur : 46 cm (18,11 in.) (Petits éclats) Provenance : Collection de la famille Lefuel ; Puis par descendance Commentaire : EUGENE GUILLAUME ET HECTOR LEFUEL Rares sont les artistes qui ont connu autant de distinctions et d'honneurs dans leur vie que le sculpteur Eugène Guillaume : Prix de Rome en 1845, chevalier de la Légion d'honneur en 1855, Membre de l'Institut en 1862, professeur puis directeur de l'École des Beaux-Arts en 1863 et 1865, nommé directeur de l'Académie des Beaux-Arts en 1878-79, directeur de l'Académie nationale de France à Rome de 1891 à 1904, professeur d'esthétique au Collège de France en 1882, enfin élu au siège du duc d'Aumale à l'Académie française en 1898. Ce palmarès vertigineux met en lumière son investissement sans faille dans le monde de l'art. Critique d'art et penseur, il établit publiquement des positions esthétiques et théoriques pour la sculpture par l'intermédiaire de nombreuses publications. Il est tout aussi investi dans le développement de l'enseignement du dessin. Il reçoit des missions institutionnelles en étant membre de la commission de l'Instruction publique, puis inspecteur général de l'enseignement du dessin ; enfin il est également membre du Jury des Salons de 1863 à 1890 (voir la valise comprenant un certain nombre des ouvrages publiés d'Eugène Guillaume et son sceau (lot 21)). Ces missions et distinctions sont aussi pléthoriques que sa carrière de sculpteur et il s'agit bien là d'un tour de force que d'avoir su mener de front une carrière officielle aussi remplie et un travail de création aussi foisonnant. Le journaliste Henry Jouin loue d'ailleurs Eugène Guillaume, premier sculpteur à être élu à l'Académie française en ces termes en 1898 : " Il nous plait de rencontrer un homme en mesure de tenir la plume ou le ciseau avec une égale sûreté sachant se mouvoir en liberté dans les régions de l'esthétique la plus élevée1 " Cet ensemble d'œuvres conservé précieusement par la famille Lefuel apparentée à l'artiste et présenté aujourd'hui offre un large éclairage sur les thèmes qui ont fait la réputation de ce sculpteur au parcours exemplaire : Né à Montbard et formé à l'école de dessin de Dijon avant de rejoindre Paris en 1841 à l'âge de 19 ans, Eugène Guillaume commence sa formation à l'École des Beaux-Arts dans l'atelier du célèbre James Pradier : le portrait en plâtre (lot 5) réalisé avec une grande sensibilité par son maître donne l'image d'un jeune provincial aux allures romantiques, tel un Rastignac qui n'attend que l'opportunité de faire éclore son talent et d'accéder au succès. Talent et succès trouvent rapidement leur concrétisation. Le portrait de profil en médaillon (lot 28) réalisé en 1857 par son camarade de classe à Rome Gabriel Jules Thomas le présente dans cette posture académique que l'on retrouve ensuite, à la fin de sa vie dans le magnifique portrait peint de Paul Baudry (lot 7) et son buste posthume par Hippolyte Lefèbvre (lot 22). Sous l'influence et la direction de Pradier dont l'enseignement se définit par une admiration absolue de la sculpture grecque, il fait sien l'art classique qui ne l'a plus jamais quitté. Encouragé par son maître, il remporte donc le prix de Rome de 1845 avec son œuvre Thésée trouvant sur un rocher l'épée de son père. Son séjour dans la Cité éternelle conforte son amour profond de l'art antique et des principes académiques qui se révèle dans la très jolie suite du Mnésymaque (lots 24,25 et 26), Danaé (lot 1), Diane et Endymion (lot 3), l'ensemble de six esquisses en terre crue (lot 23), enfin le Lion d'après la Loggia dei Lanzi de Florence (lot 12). À son premier Salon en 1852, il envoie son ultime travail de cinquième et dernière année de la Villa Médicis, une figure assise en marbre d'Anacréon qui connait un beau succès : " Il y a dans son bagage une statue qui est tout à fait grecque d'inspiration, de rythme, j'allais dire de chant, tant elle a l'air de scander et de parler les vers que la Muse met sur ses lèvres : c'est l'Anacréon2 ". Elle est suivie, comme en témoigne ici le bronze (lot 6), d'une édition en trois formats par Delafontaine (1774-1860). De retour en France, il devient sous le Second Empire et la Troisième République un artiste incontournable dans les commandes publiques. Il se spécialise dans la réalisation de monuments en hommage aux Grands hommes sur l'ensemble du territoire français, comme en témoigne la réduction en bronze du Monument de Philippe Girard (lot 20), inventeur de la filature mécanique du lin, érigé en 1882 en Avignon. Passionné par la figure de Napoléon, il exécute à la demande du prince Napoléon un important cycle " napoléonien ". Outre l'imposante sculpture en marbre représentant Napoléon Ier législateur (disparu dans l'incendie du palais des Tuileries en 1871), une série de bustes de Napoléon à différentes étapes de sa vie est commandée à l'artiste : élève à Brienne, général en chef de l'Armée d'Italie, Premier Consul, Empereur, en 1812, à Sainte-Hélène (les plâtres sont au château de Malmaison, les marbres à Prangins et à Arenenberg). Un Bonaparte en pied en lieutenant d'artillerie (lot 11) clôt le cycle en 1870. Une esquisse en cire d'une statue équestre de Napoléon Ier à cheval en tenue militaire (lot 2, finalement non exécutée) prévue pour la cour Napoléon du Louvre est également présentée, s'ajoutant à un corpus de plusieurs travaux préparatoires de 1862. Ce travail occupe tout entier l'artiste au point qu'il lui permet d'inscrire son œuvre dans une dimension plus élargie de l'histoire de l'art : " Du point de vue de l'art on peut faire observer que la part de la vérité matérielle est trop forte et qu'un ouvrage destiné à durer a besoin d'être plus dépouillé et présente dans des conditions propres à tous les temps. Les exigences de l'art doivent-elles céder à celles de l'histoire telle que nous l'entendons aujourd'hui ?3 " Il excelle dans la réalisation de portraits dans le cadre de ces commandes officielles mais aussi dans le cadre privé : auprès des bustes d'anonymes en bronze ou terre cuite qui lui sont attribués Portrait de jeune femme (lot 9) et portraits d'homme en plâtre patiné (lot 17) et plâtre patiné façon bronze (lot 8)) se distinguent le portrait présumé de sa fille Thérèse (1857-1949) (lot 18), présentée voilée comme une jeune romaine ou encore le buste en bronze plein de distinction de l'architecte historiciste Hector Lefuel (1810-1880) (lot 10). La rencontre d'Eugène Guillaume avec Hector Lefuel - lauréat du prix de Rome en 1839, pensionnaire de la Villa Médicis les années précédant l'arrivé du sculpteur, directeur des travaux de Meudon, de la Manufacture de Sèvres et du château de Fontainebleau, membre de l'Institut constitue non seulement un jalon important dans sa carrière mais aussi dans la connaissance et la conservation des œuvres de l'artiste. D'un point de vue professionnel, Lefuel introduit Eugène Guillaume en 1857 sur le chantier mené par Napoléon III d'agrandissement et d'aménagement de l'ensemble " Louvre Tuileries ". Du point de vue privé, cette relation avec Hector Lefuel se conclut par le mariage en 1878 entre Thérèse Guillaume, fille d'Eugène et Henri Lefuel, fils d'Hector. L'alliance de ces deux familles est la raison pour laquelle les descendants Lefuel ont conservé conjointement le fonds d'atelier d'Eugène Guillaume et des œuvres associées à la grande figure de l'architecte. Trois portraits de Lefuel réalisés par des sculpteurs différents témoignent de la relation du maître d'œuvre et des artistes qui obtenaient des commandes sur les grands chantiers officiels, ici celui de la réunion des Tuileries au Louvre grâce à ses recommandation et protection. Outre le buste en bronze représentant l'homme en costume de ville réalisé par Eugène Guillaume, la famille conservait encore le buste sans accoutrement exécuté par le sculpteur Francisque Duret (lot 4). Alexandre Oliva offre quant à lui un modèle drapé à l'antique, dont on présente ici trois exemplaires (lots 13, 14 et 15). 1. Henry Jouin, " Un sculpteur écrivain, M. Eugène Guillaume ", in La Nouvelle Revue, livraison du 15 septembre 1898, 20eme année, t. CXIV, Paris administration et rédaction, pp.269-275. 2. J. Buisson, " Le salon de 1881, 3e article, la Sculpture ", in 'Gazette des Beaux-Arts', 1881, t.2, p.210-238, p.212. 3. Fond d'archives d'Eugène Guillaume, liasse 201, chemise 2/3, note jointe aux esquisses de la statue équestre de Napoléon par Eugène Guillaume (L202-68). Archives : Fonds Eugène Guillaume conservé au Musée d'Orsay, Paris. Littérature en rapport : T. Veron, " Eugène Guillaume ", in 'De l'Art. et des artistes de mon temps, Salon de 1877', Poitiers, 1877 J. Buisson, " Le salon de 1881, 3e article, la Sculpture ", in 'Gazette des Beaux-Arts', 1881.2 p.210-238, p.212 H. Marguy, 'Eugène Guillaume', Montargis, impr. de E. Laurent, 1911 S. Lami, 'Dictionnaire des sculpteurs de l'École française au XIXe siècle', t. III, 1919, p.112 et suiv. F. Heilbrun, G.Bresc-Bautier, 'Le Photographe et l'architecte : Édouard Baldus, Hector-Martin Lefuel et le chantier du nouveau Louvre de Napoléon III', collection Dossiers du Musée du Louvre / Dossier du Département des sculptures, no 47, Paris, RMN, 1995 J. Tulard,' Dictionnaire du Second Empire', Paris, Fayard, 1995, p.607 C. Chevillot, " La troisième République ", in C. Barbillon, C. Chevillot, G. Bresc-Bautier (sous dir.), 'Sculptures du XVIIème au XXème siècle : Musée des Beaux-arts de Lyon', Paris, Somogy éditions d'art, Lyon, Musée des beaux-arts de Lyon, 2017, p.256 A. Pingeot, " Les artistes français à Rome ", dans 'Maesta di Roma: da Napoleone all'unità d'Italia, da Ingres a Degas', cat. exp., Rome, Villa Medici, 7 mars-29 juin 2003, Milan, Electa, 2003, p. 475-476. Estimation 1 000 - 1 500 €

          Artcurial
        • Attribué à Eugène GUILLAUME Montbard, 1822 - Rome, 1905 Lion à la sphère d'après les lions Médicis conservés à la loggia dei Lanzi à..
          Feb. 22, 2022

          Attribué à Eugène GUILLAUME Montbard, 1822 - Rome, 1905 Lion à la sphère d'après les lions Médicis conservés à la loggia dei Lanzi à..

          Est: €200 - €300

          Attribué à Eugène GUILLAUME Montbard, 1822 - Rome, 1905 Lion à la sphère d'après les lions Médicis conservés à la loggia dei Lanzi à Florence Fonte de fer, porte le numéro '483' au revers h: 16 w: 23 d: 8,50 cm Provenance : Collection de la famille Lefuel ; Puis par descendance Commentaire : EUGENE GUILLAUME ET HECTOR LEFUEL Rares sont les artistes qui ont connu autant de distinctions et d'honneurs dans leur vie que le sculpteur Eugène Guillaume : Prix de Rome en 1845, chevalier de la Légion d'honneur en 1855, Membre de l'Institut en 1862, professeur puis directeur de l'École des Beaux-Arts en 1863 et 1865, nommé directeur de l'Académie des Beaux-Arts en 1878-79, directeur de l'Académie nationale de France à Rome de 1891 à 1904, professeur d'esthétique au Collège de France en 1882, enfin élu au siège du duc d'Aumale à l'Académie française en 1898. Ce palmarès vertigineux met en lumière son investissement sans faille dans le monde de l'art. Critique d'art et penseur, il établit publiquement des positions esthétiques et théoriques pour la sculpture par l'intermédiaire de nombreuses publications. Il est tout aussi investi dans le développement de l'enseignement du dessin. Il reçoit des missions institutionnelles en étant membre de la commission de l'Instruction publique, puis inspecteur général de l'enseignement du dessin ; enfin il est également membre du Jury des Salons de 1863 à 1890 (voir la valise comprenant un certain nombre des ouvrages publiés d'Eugène Guillaume et son sceau (lot 21)). Ces missions et distinctions sont aussi pléthoriques que sa carrière de sculpteur et il s'agit bien là d'un tour de force que d'avoir su mener de front une carrière officielle aussi remplie et un travail de création aussi foisonnant. Le journaliste Henry Jouin loue d'ailleurs Eugène Guillaume, premier sculpteur à être élu à l'Académie française en ces termes en 1898 : " Il nous plait de rencontrer un homme en mesure de tenir la plume ou le ciseau avec une égale sûreté sachant se mouvoir en liberté dans les régions de l'esthétique la plus élevée1 " Cet ensemble d'œuvres conservé précieusement par la famille Lefuel apparentée à l'artiste et présenté aujourd'hui offre un large éclairage sur les thèmes qui ont fait la réputation de ce sculpteur au parcours exemplaire : Né à Montbard et formé à l'école de dessin de Dijon avant de rejoindre Paris en 1841 à l'âge de 19 ans, Eugène Guillaume commence sa formation à l'École des Beaux-Arts dans l'atelier du célèbre James Pradier : le portrait en plâtre (lot 5) réalisé avec une grande sensibilité par son maître donne l'image d'un jeune provincial aux allures romantiques, tel un Rastignac qui n'attend que l'opportunité de faire éclore son talent et d'accéder au succès. Talent et succès trouvent rapidement leur concrétisation. Le portrait de profil en médaillon (lot 28) réalisé en 1857 par son camarade de classe à Rome Gabriel Jules Thomas le présente dans cette posture académique que l'on retrouve ensuite, à la fin de sa vie dans le magnifique portrait peint de Paul Baudry (lot 7) et son buste posthume par Hippolyte Lefèbvre (lot 22). Sous l'influence et la direction de Pradier dont l'enseignement se définit par une admiration absolue de la sculpture grecque, il fait sien l'art classique qui ne l'a plus jamais quitté. Encouragé par son maître, il remporte donc le prix de Rome de 1845 avec son œuvre Thésée trouvant sur un rocher l'épée de son père. Son séjour dans la Cité éternelle conforte son amour profond de l'art antique et des principes académiques qui se révèle dans la très jolie suite du Mnésymaque (lots 24,25 et 26), Danaé (lot 1), Diane et Endymion (lot 3), l'ensemble de six esquisses en terre crue (lot 23), enfin le Lion d'après la Loggia dei Lanzi de Florence (lot 12). À son premier Salon en 1852, il envoie son ultime travail de cinquième et dernière année de la Villa Médicis, une figure assise en marbre d'Anacréon qui connait un beau succès : " Il y a dans son bagage une statue qui est tout à fait grecque d'inspiration, de rythme, j'allais dire de chant, tant elle a l'air de scander et de parler les vers que la Muse met sur ses lèvres : c'est l'Anacréon2 ". Elle est suivie, comme en témoigne ici le bronze (lot 6), d'une édition en trois formats par Delafontaine (1774-1860). De retour en France, il devient sous le Second Empire et la Troisième République un artiste incontournable dans les commandes publiques. Il se spécialise dans la réalisation de monuments en hommage aux Grands hommes sur l'ensemble du territoire français, comme en témoigne la réduction en bronze du Monument de Philippe Girard (lot 20), inventeur de la filature mécanique du lin, érigé en 1882 en Avignon. Passionné par la figure de Napoléon, il exécute à la demande du prince Napoléon un important cycle " napoléonien ". Outre l'imposante sculpture en marbre représentant Napoléon Ier législateur (disparu dans l'incendie du palais des Tuileries en 1871), une série de bustes de Napoléon à différentes étapes de sa vie est commandée à l'artiste : élève à Brienne, général en chef de l'Armée d'Italie, Premier Consul, Empereur, en 1812, à Sainte-Hélène (les plâtres sont au château de Malmaison, les marbres à Prangins et à Arenenberg). Un Bonaparte en pied en lieutenant d'artillerie (lot 11) clôt le cycle en 1870. Une esquisse en cire d'une statue équestre de Napoléon Ier à cheval en tenue militaire (lot 2, finalement non exécutée) prévue pour la cour Napoléon du Louvre est également présentée, s'ajoutant à un corpus de plusieurs travaux préparatoires de 1862. Ce travail occupe tout entier l'artiste au point qu'il lui permet d'inscrire son œuvre dans une dimension plus élargie de l'histoire de l'art : " Du point de vue de l'art on peut faire observer que la part de la vérité matérielle est trop forte et qu'un ouvrage destiné à durer a besoin d'être plus dépouillé et présente dans des conditions propres à tous les temps. Les exigences de l'art doivent-elles céder à celles de l'histoire telle que nous l'entendons aujourd'hui ?3 " Il excelle dans la réalisation de portraits dans le cadre de ces commandes officielles mais aussi dans le cadre privé : auprès des bustes d'anonymes en bronze ou terre cuite qui lui sont attribués Portrait de jeune femme (lot 9) et portraits d'homme en plâtre patiné (lot 17) et plâtre patiné façon bronze (lot 8)) se distinguent le portrait présumé de sa fille Thérèse (1857-1949) (lot 18), présentée voilée comme une jeune romaine ou encore le buste en bronze plein de distinction de l'architecte historiciste Hector Lefuel (1810-1880) (lot 10). La rencontre d'Eugène Guillaume avec Hector Lefuel - lauréat du prix de Rome en 1839, pensionnaire de la Villa Médicis les années précédant l'arrivé du sculpteur, directeur des travaux de Meudon, de la Manufacture de Sèvres et du château de Fontainebleau, membre de l'Institut constitue non seulement un jalon important dans sa carrière mais aussi dans la connaissance et la conservation des œuvres de l'artiste. D'un point de vue professionnel, Lefuel introduit Eugène Guillaume en 1857 sur le chantier mené par Napoléon III d'agrandissement et d'aménagement de l'ensemble " Louvre Tuileries ". Du point de vue privé, cette relation avec Hector Lefuel se conclut par le mariage en 1878 entre Thérèse Guillaume, fille d'Eugène et Henri Lefuel, fils d'Hector. L'alliance de ces deux familles est la raison pour laquelle les descendants Lefuel ont conservé conjointement le fonds d'atelier d'Eugène Guillaume et des œuvres associées à la grande figure de l'architecte. Trois portraits de Lefuel réalisés par des sculpteurs différents témoignent de la relation du maître d'œuvre et des artistes qui obtenaient des commandes sur les grands chantiers officiels, ici celui de la réunion des Tuileries au Louvre grâce à ses recommandation et protection. Outre le buste en bronze représentant l'homme en costume de ville réalisé par Eugène Guillaume, la famille conservait encore le buste sans accoutrement exécuté par le sculpteur Francisque Duret (lot 4). Alexandre Oliva offre quant à lui un modèle drapé à l'antique, dont on présente ici trois exemplaires (lots 13, 14 et 15). 1. Henry Jouin, " Un sculpteur écrivain, M. Eugène Guillaume ", in La Nouvelle Revue, livraison du 15 septembre 1898, 20eme année, t. CXIV, Paris administration et rédaction, pp.269-275. 2. J. Buisson, " Le salon de 1881, 3e article, la Sculpture ", in 'Gazette des Beaux-Arts', 1881, t.2, p.210-238, p.212. 3. Fond d'archives d'Eugène Guillaume, liasse 201, chemise 2/3, note jointe aux esquisses de la statue équestre de Napoléon par Eugène Guillaume (L202-68). Archives : Fonds Eugène Guillaume conservé au Musée d'Orsay, Paris. Littérature en rapport : T. Veron, " Eugène Guillaume ", in 'De l'Art. et des artistes de mon temps, Salon de 1877', Poitiers, 1877 J. Buisson, " Le salon de 1881, 3e article, la Sculpture ", in 'Gazette des Beaux-Arts', 1881.2 p.210-238, p.212 H. Marguy, 'Eugène Guillaume', Montargis, impr. de E. Laurent, 1911 S. Lami, 'Dictionnaire des sculpteurs de l'École française au XIXe siècle', t. III, 1919, p.112 et suiv. F. Heilbrun, G.Bresc-Bautier, 'Le Photographe et l'architecte : Édouard Baldus, Hector-Martin Lefuel et le chantier du nouveau Louvre de Napoléon III', collection Dossiers du Musée du Louvre / Dossier du Département des sculptures, no 47, Paris, RMN, 1995 J. Tulard,' Dictionnaire du Second Empire', Paris, Fayard, 1995, p.607 C. Chevillot, " La troisième République ", in C. Barbillon, C. Chevillot, G. Bresc-Bautier (sous dir.), 'Sculptures du XVIIème au XXème siècle : Musée des Beaux-arts de Lyon', Paris, Somogy éditions d'art, Lyon, Musée des beaux-arts de Lyon, 2017, p.256 A. Pingeot, " Les artistes français à Rome ", dans 'Maesta di Roma: da Napoleone all'unità d'Italia, da Ingres a Degas', cat. exp., Rome, Villa Medici, 7 mars-29 juin 2003, Milan, Electa, 2003, p. 475-476. Estimation 200 - 300 €

          Artcurial
        • Eugène GUILLAUME Montbard, 1822 - Rome, 1905 Anacréon Bronze à patine brune
          Feb. 22, 2022

          Eugène GUILLAUME Montbard, 1822 - Rome, 1905 Anacréon Bronze à patine brune

          Est: €2,000 - €3,000

          Eugène GUILLAUME Montbard, 1822 - Rome, 1905 Anacréon Bronze à patine brune Edition avant 1860 Signé 'E. GUILLAUME 'sur la plinthe droite de la terrasse, porte la marque du bronzier Delafontaine sur la terrasse à droite Hauteur : 74 cm (29,13 in.) Provenance : Collection de la famille Lefuel ; Puis par descendance Commentaire : Œuvre en rapport : Eugène Guillaume, 'Anacréon', marbre original, 1851, H.185 cm, signé et daté 'E.Guillaume 1851', Paris, musée d'Orsay, n°inv. RF179 EUGENE GUILLAUME ET HECTOR LEFUEL Rares sont les artistes qui ont connu autant de distinctions et d'honneurs dans leur vie que le sculpteur Eugène Guillaume : Prix de Rome en 1845, chevalier de la Légion d'honneur en 1855, Membre de l'Institut en 1862, professeur puis directeur de l'École des Beaux-Arts en 1863 et 1865, nommé directeur de l'Académie des Beaux-Arts en 1878-79, directeur de l'Académie nationale de France à Rome de 1891 à 1904, professeur d'esthétique au Collège de France en 1882, enfin élu au siège du duc d'Aumale à l'Académie française en 1898. Ce palmarès vertigineux met en lumière son investissement sans faille dans le monde de l'art. Critique d'art et penseur, il établit publiquement des positions esthétiques et théoriques pour la sculpture par l'intermédiaire de nombreuses publications. Il est tout aussi investi dans le développement de l'enseignement du dessin. Il reçoit des missions institutionnelles en étant membre de la commission de l'Instruction publique, puis inspecteur général de l'enseignement du dessin ; enfin il est également membre du Jury des Salons de 1863 à 1890 (voir la valise comprenant un certain nombre des ouvrages publiés d'Eugène Guillaume et son sceau (lot 21)). Ces missions et distinctions sont aussi pléthoriques que sa carrière de sculpteur et il s'agit bien là d'un tour de force que d'avoir su mener de front une carrière officielle aussi remplie et un travail de création aussi foisonnant. Le journaliste Henry Jouin loue d'ailleurs Eugène Guillaume, premier sculpteur à être élu à l'Académie française en ces termes en 1898 : " Il nous plait de rencontrer un homme en mesure de tenir la plume ou le ciseau avec une égale sûreté sachant se mouvoir en liberté dans les régions de l'esthétique la plus élevée1 " Cet ensemble d'œuvres conservé précieusement par la famille Lefuel apparentée à l'artiste et présenté aujourd'hui offre un large éclairage sur les thèmes qui ont fait la réputation de ce sculpteur au parcours exemplaire : Né à Montbard et formé à l'école de dessin de Dijon avant de rejoindre Paris en 1841 à l'âge de 19 ans, Eugène Guillaume commence sa formation à l'École des Beaux-Arts dans l'atelier du célèbre James Pradier : le portrait en plâtre (lot 5) réalisé avec une grande sensibilité par son maître donne l'image d'un jeune provincial aux allures romantiques, tel un Rastignac qui n'attend que l'opportunité de faire éclore son talent et d'accéder au succès. Talent et succès trouvent rapidement leur concrétisation. Le portrait de profil en médaillon (lot 28) réalisé en 1857 par son camarade de classe à Rome Gabriel Jules Thomas le présente dans cette posture académique que l'on retrouve ensuite, à la fin de sa vie dans le magnifique portrait peint de Paul Baudry (lot 7) et son buste posthume par Hippolyte Lefèbvre (lot 22). Sous l'influence et la direction de Pradier dont l'enseignement se définit par une admiration absolue de la sculpture grecque, il fait sien l'art classique qui ne l'a plus jamais quitté. Encouragé par son maître, il remporte donc le prix de Rome de 1845 avec son œuvre Thésée trouvant sur un rocher l'épée de son père. Son séjour dans la Cité éternelle conforte son amour profond de l'art antique et des principes académiques qui se révèle dans la très jolie suite du Mnésymaque (lots 24,25 et 26), Danaé (lot 1), Diane et Endymion (lot 3), l'ensemble de six esquisses en terre crue (lot 23), enfin le Lion d'après la Loggia dei Lanzi de Florence (lot 12). À son premier Salon en 1852, il envoie son ultime travail de cinquième et dernière année de la Villa Médicis, une figure assise en marbre d'Anacréon qui connait un beau succès : " Il y a dans son bagage une statue qui est tout à fait grecque d'inspiration, de rythme, j'allais dire de chant, tant elle a l'air de scander et de parler les vers que la Muse met sur ses lèvres : c'est l'Anacréon2 ". Elle est suivie, comme en témoigne ici le bronze (lot 6), d'une édition en trois formats par Delafontaine (1774-1860). De retour en France, il devient sous le Second Empire et la Troisième République un artiste incontournable dans les commandes publiques. Il se spécialise dans la réalisation de monuments en hommage aux Grands hommes sur l'ensemble du territoire français, comme en témoigne la réduction en bronze du Monument de Philippe Girard (lot 20), inventeur de la filature mécanique du lin, érigé en 1882 en Avignon. Passionné par la figure de Napoléon, il exécute à la demande du prince Napoléon un important cycle " napoléonien ". Outre l'imposante sculpture en marbre représentant Napoléon Ier législateur (disparu dans l'incendie du palais des Tuileries en 1871), une série de bustes de Napoléon à différentes étapes de sa vie est commandée à l'artiste : élève à Brienne, général en chef de l'Armée d'Italie, Premier Consul, Empereur, en 1812, à Sainte-Hélène (les plâtres sont au château de Malmaison, les marbres à Prangins et à Arenenberg). Un Bonaparte en pied en lieutenant d'artillerie (lot 11) clôt le cycle en 1870. Une esquisse en cire d'une statue équestre de Napoléon Ier à cheval en tenue militaire (lot 2, finalement non exécutée) prévue pour la cour Napoléon du Louvre est également présentée, s'ajoutant à un corpus de plusieurs travaux préparatoires de 1862. Ce travail occupe tout entier l'artiste au point qu'il lui permet d'inscrire son œuvre dans une dimension plus élargie de l'histoire de l'art : " Du point de vue de l'art on peut faire observer que la part de la vérité matérielle est trop forte et qu'un ouvrage destiné à durer a besoin d'être plus dépouillé et présente dans des conditions propres à tous les temps. Les exigences de l'art doivent-elles céder à celles de l'histoire telle que nous l'entendons aujourd'hui ?3 " Il excelle dans la réalisation de portraits dans le cadre de ces commandes officielles mais aussi dans le cadre privé : auprès des bustes d'anonymes en bronze ou terre cuite qui lui sont attribués Portrait de jeune femme (lot 9) et portraits d'homme en plâtre patiné (lot 17) et plâtre patiné façon bronze (lot 8)) se distinguent le portrait présumé de sa fille Thérèse (1857-1949) (lot 18), présentée voilée comme une jeune romaine ou encore le buste en bronze plein de distinction de l'architecte historiciste Hector Lefuel (1810-1880) (lot 10). La rencontre d'Eugène Guillaume avec Hector Lefuel - lauréat du prix de Rome en 1839, pensionnaire de la Villa Médicis les années précédant l'arrivé du sculpteur, directeur des travaux de Meudon, de la Manufacture de Sèvres et du château de Fontainebleau, membre de l'Institut constitue non seulement un jalon important dans sa carrière mais aussi dans la connaissance et la conservation des œuvres de l'artiste. D'un point de vue professionnel, Lefuel introduit Eugène Guillaume en 1857 sur le chantier mené par Napoléon III d'agrandissement et d'aménagement de l'ensemble " Louvre Tuileries ". Du point de vue privé, cette relation avec Hector Lefuel se conclut par le mariage en 1878 entre Thérèse Guillaume, fille d'Eugène et Henri Lefuel, fils d'Hector. L'alliance de ces deux familles est la raison pour laquelle les descendants Lefuel ont conservé conjointement le fonds d'atelier d'Eugène Guillaume et des œuvres associées à la grande figure de l'architecte. Trois portraits de Lefuel réalisés par des sculpteurs différents témoignent de la relation du maître d'œuvre et des artistes qui obtenaient des commandes sur les grands chantiers officiels, ici celui de la réunion des Tuileries au Louvre grâce à ses recommandation et protection. Outre le buste en bronze représentant l'homme en costume de ville réalisé par Eugène Guillaume, la famille conservait encore le buste sans accoutrement exécuté par le sculpteur Francisque Duret (lot 4). Alexandre Oliva offre quant à lui un modèle drapé à l'antique, dont on présente ici trois exemplaires (lots 13, 14 et 15). 1. Henry Jouin, " Un sculpteur écrivain, M. Eugène Guillaume ", in La Nouvelle Revue, livraison du 15 septembre 1898, 20eme année, t. CXIV, Paris administration et rédaction, pp.269-275. 2. J. Buisson, " Le salon de 1881, 3e article, la Sculpture ", in 'Gazette des Beaux-Arts', 1881, t.2, p.210-238, p.212. 3. Fond d'archives d'Eugène Guillaume, liasse 201, chemise 2/3, note jointe aux esquisses de la statue équestre de Napoléon par Eugène Guillaume (L202-68). Archives : Fonds Eugène Guillaume conservé au Musée d'Orsay, Paris. Littérature en rapport : T. Veron, " Eugène Guillaume ", in 'De l'Art. et des artistes de mon temps, Salon de 1877', Poitiers, 1877 J. Buisson, " Le salon de 1881, 3e article, la Sculpture ", in 'Gazette des Beaux-Arts', 1881.2 p.210-238, p.212 H. Marguy, 'Eugène Guillaume', Montargis, impr. de E. Laurent, 1911 S. Lami, 'Dictionnaire des sculpteurs de l'École française au XIXe siècle', t. III, 1919, p.112 et suiv. F. Heilbrun, G.Bresc-Bautier, 'Le Photographe et l'architecte : Édouard Baldus, Hector-Martin Lefuel et le chantier du nouveau Louvre de Napoléon III', collection Dossiers du Musée du Louvre / Dossier du Département des sculptures, no 47, Paris, RMN, 1995 J. Tulard,' Dictionnaire du Second Empire', Paris, Fayard, 1995, p.607 C. Chevillot, " La troisième République ", in C. Barbillon, C. Chevillot, G. Bresc-Bautier (sous dir.), 'Sculptures du XVIIème au XXème siècle : Musée des Beaux-arts de Lyon', Paris, Somogy éditions d'art, Lyon, Musée des beaux-arts de Lyon, 2017, p.256 A. Pingeot, " Les artistes français à Rome ", dans 'Maesta di Roma: da Napoleone all'unità d'Italia, da Ingres a Degas', cat. exp., Rome, Villa Medici, 7 mars-29 juin 2003, Milan, Electa, 2003, p. 475-476. Estimation 2 000 - 3 000 €

          Artcurial
        • Eugène GUILLAUME Montbard, 1822 - Rome, 1905 Bonaparte, lieutenant d'artillerie Statuette en bronze à patine brune,
          Feb. 22, 2022

          Eugène GUILLAUME Montbard, 1822 - Rome, 1905 Bonaparte, lieutenant d'artillerie Statuette en bronze à patine brune,

          Est: €1,000 - €1,500

          Eugène GUILLAUME Montbard, 1822 - Rome, 1905 Bonaparte, lieutenant d'artillerie Statuette en bronze à patine brune, signé 'E. Guillaume' sur la base Hauteur : 45 cm (17,72 in.) Provenance : Collection de la famille Lefuel ; Puis par descendance Bibliographie : en rapport : René Ménard, "Salon de 1870", in 'Gazette des Beaux-Arts', 1870-II, p. 61-71 Commentaire : Réduction en bronze du plâtre du Salon de 1870. EUGENE GUILLAUME ET HECTOR LEFUEL Rares sont les artistes qui ont connu autant de distinctions et d'honneurs dans leur vie que le sculpteur Eugène Guillaume : Prix de Rome en 1845, chevalier de la Légion d'honneur en 1855, Membre de l'Institut en 1862, professeur puis directeur de l'École des Beaux-Arts en 1863 et 1865, nommé directeur de l'Académie des Beaux-Arts en 1878-79, directeur de l'Académie nationale de France à Rome de 1891 à 1904, professeur d'esthétique au Collège de France en 1882, enfin élu au siège du duc d'Aumale à l'Académie française en 1898. Ce palmarès vertigineux met en lumière son investissement sans faille dans le monde de l'art. Critique d'art et penseur, il établit publiquement des positions esthétiques et théoriques pour la sculpture par l'intermédiaire de nombreuses publications. Il est tout aussi investi dans le développement de l'enseignement du dessin. Il reçoit des missions institutionnelles en étant membre de la commission de l'Instruction publique, puis inspecteur général de l'enseignement du dessin ; enfin il est également membre du Jury des Salons de 1863 à 1890 (voir la valise comprenant un certain nombre des ouvrages publiés d'Eugène Guillaume et son sceau (lot 21)). Ces missions et distinctions sont aussi pléthoriques que sa carrière de sculpteur et il s'agit bien là d'un tour de force que d'avoir su mener de front une carrière officielle aussi remplie et un travail de création aussi foisonnant. Le journaliste Henry Jouin loue d'ailleurs Eugène Guillaume, premier sculpteur à être élu à l'Académie française en ces termes en 1898 : " Il nous plait de rencontrer un homme en mesure de tenir la plume ou le ciseau avec une égale sûreté sachant se mouvoir en liberté dans les régions de l'esthétique la plus élevée1 " Cet ensemble d'œuvres conservé précieusement par la famille Lefuel apparentée à l'artiste et présenté aujourd'hui offre un large éclairage sur les thèmes qui ont fait la réputation de ce sculpteur au parcours exemplaire : Né à Montbard et formé à l'école de dessin de Dijon avant de rejoindre Paris en 1841 à l'âge de 19 ans, Eugène Guillaume commence sa formation à l'École des Beaux-Arts dans l'atelier du célèbre James Pradier : le portrait en plâtre (lot 5) réalisé avec une grande sensibilité par son maître donne l'image d'un jeune provincial aux allures romantiques, tel un Rastignac qui n'attend que l'opportunité de faire éclore son talent et d'accéder au succès. Talent et succès trouvent rapidement leur concrétisation. Le portrait de profil en médaillon (lot 28) réalisé en 1857 par son camarade de classe à Rome Gabriel Jules Thomas le présente dans cette posture académique que l'on retrouve ensuite, à la fin de sa vie dans le magnifique portrait peint de Paul Baudry (lot 7) et son buste posthume par Hippolyte Lefèbvre (lot 22). Sous l'influence et la direction de Pradier dont l'enseignement se définit par une admiration absolue de la sculpture grecque, il fait sien l'art classique qui ne l'a plus jamais quitté. Encouragé par son maître, il remporte donc le prix de Rome de 1845 avec son œuvre Thésée trouvant sur un rocher l'épée de son père. Son séjour dans la Cité éternelle conforte son amour profond de l'art antique et des principes académiques qui se révèle dans la très jolie suite du Mnésymaque (lots 24,25 et 26), Danaé (lot 1), Diane et Endymion (lot 3), l'ensemble de six esquisses en terre crue (lot 23), enfin le Lion d'après la Loggia dei Lanzi de Florence (lot 12). À son premier Salon en 1852, il envoie son ultime travail de cinquième et dernière année de la Villa Médicis, une figure assise en marbre d'Anacréon qui connait un beau succès : " Il y a dans son bagage une statue qui est tout à fait grecque d'inspiration, de rythme, j'allais dire de chant, tant elle a l'air de scander et de parler les vers que la Muse met sur ses lèvres : c'est l'Anacréon2 ". Elle est suivie, comme en témoigne ici le bronze (lot 6), d'une édition en trois formats par Delafontaine (1774-1860). De retour en France, il devient sous le Second Empire et la Troisième République un artiste incontournable dans les commandes publiques. Il se spécialise dans la réalisation de monuments en hommage aux Grands hommes sur l'ensemble du territoire français, comme en témoigne la réduction en bronze du Monument de Philippe Girard (lot 20), inventeur de la filature mécanique du lin, érigé en 1882 en Avignon. Passionné par la figure de Napoléon, il exécute à la demande du prince Napoléon un important cycle " napoléonien ". Outre l'imposante sculpture en marbre représentant Napoléon Ier législateur (disparu dans l'incendie du palais des Tuileries en 1871), une série de bustes de Napoléon à différentes étapes de sa vie est commandée à l'artiste : élève à Brienne, général en chef de l'Armée d'Italie, Premier Consul, Empereur, en 1812, à Sainte-Hélène (les plâtres sont au château de Malmaison, les marbres à Prangins et à Arenenberg). Un Bonaparte en pied en lieutenant d'artillerie (lot 11) clôt le cycle en 1870. Une esquisse en cire d'une statue équestre de Napoléon Ier à cheval en tenue militaire (lot 2, finalement non exécutée) prévue pour la cour Napoléon du Louvre est également présentée, s'ajoutant à un corpus de plusieurs travaux préparatoires de 1862. Ce travail occupe tout entier l'artiste au point qu'il lui permet d'inscrire son œuvre dans une dimension plus élargie de l'histoire de l'art : " Du point de vue de l'art on peut faire observer que la part de la vérité matérielle est trop forte et qu'un ouvrage destiné à durer a besoin d'être plus dépouillé et présente dans des conditions propres à tous les temps. Les exigences de l'art doivent-elles céder à celles de l'histoire telle que nous l'entendons aujourd'hui ?3 " Il excelle dans la réalisation de portraits dans le cadre de ces commandes officielles mais aussi dans le cadre privé : auprès des bustes d'anonymes en bronze ou terre cuite qui lui sont attribués Portrait de jeune femme (lot 9) et portraits d'homme en plâtre patiné (lot 17) et plâtre patiné façon bronze (lot 8)) se distinguent le portrait présumé de sa fille Thérèse (1857-1949) (lot 18), présentée voilée comme une jeune romaine ou encore le buste en bronze plein de distinction de l'architecte historiciste Hector Lefuel (1810-1880) (lot 10). La rencontre d'Eugène Guillaume avec Hector Lefuel - lauréat du prix de Rome en 1839, pensionnaire de la Villa Médicis les années précédant l'arrivé du sculpteur, directeur des travaux de Meudon, de la Manufacture de Sèvres et du château de Fontainebleau, membre de l'Institut constitue non seulement un jalon important dans sa carrière mais aussi dans la connaissance et la conservation des œuvres de l'artiste. D'un point de vue professionnel, Lefuel introduit Eugène Guillaume en 1857 sur le chantier mené par Napoléon III d'agrandissement et d'aménagement de l'ensemble " Louvre Tuileries ". Du point de vue privé, cette relation avec Hector Lefuel se conclut par le mariage en 1878 entre Thérèse Guillaume, fille d'Eugène et Henri Lefuel, fils d'Hector. L'alliance de ces deux familles est la raison pour laquelle les descendants Lefuel ont conservé conjointement le fonds d'atelier d'Eugène Guillaume et des œuvres associées à la grande figure de l'architecte. Trois portraits de Lefuel réalisés par des sculpteurs différents témoignent de la relation du maître d'œuvre et des artistes qui obtenaient des commandes sur les grands chantiers officiels, ici celui de la réunion des Tuileries au Louvre grâce à ses recommandation et protection. Outre le buste en bronze représentant l'homme en costume de ville réalisé par Eugène Guillaume, la famille conservait encore le buste sans accoutrement exécuté par le sculpteur Francisque Duret (lot 4). Alexandre Oliva offre quant à lui un modèle drapé à l'antique, dont on présente ici trois exemplaires (lots 13, 14 et 15). 1. Henry Jouin, " Un sculpteur écrivain, M. Eugène Guillaume ", in La Nouvelle Revue, livraison du 15 septembre 1898, 20eme année, t. CXIV, Paris administration et rédaction, pp.269-275. 2. J. Buisson, " Le salon de 1881, 3e article, la Sculpture ", in 'Gazette des Beaux-Arts', 1881, t.2, p.210-238, p.212. 3. Fond d'archives d'Eugène Guillaume, liasse 201, chemise 2/3, note jointe aux esquisses de la statue équestre de Napoléon par Eugène Guillaume (L202-68). Archives : Fonds Eugène Guillaume conservé au Musée d'Orsay, Paris. Littérature en rapport : T. Veron, " Eugène Guillaume ", in 'De l'Art. et des artistes de mon temps, Salon de 1877', Poitiers, 1877 J. Buisson, " Le salon de 1881, 3e article, la Sculpture ", in 'Gazette des Beaux-Arts', 1881.2 p.210-238, p.212 H. Marguy, 'Eugène Guillaume', Montargis, impr. de E. Laurent, 1911 S. Lami, 'Dictionnaire des sculpteurs de l'École française au XIXe siècle', t. III, 1919, p.112 et suiv. F. Heilbrun, G.Bresc-Bautier, 'Le Photographe et l'architecte : Édouard Baldus, Hector-Martin Lefuel et le chantier du nouveau Louvre de Napoléon III', collection Dossiers du Musée du Louvre / Dossier du Département des sculptures, no 47, Paris, RMN, 1995 J. Tulard,' Dictionnaire du Second Empire', Paris, Fayard, 1995, p.607 C. Chevillot, " La troisième République ", in C. Barbillon, C. Chevillot, G. Bresc-Bautier (sous dir.), 'Sculptures du XVIIème au XXème siècle : Musée des Beaux-arts de Lyon', Paris, Somogy éditions d'art, Lyon, Musée des beaux-arts de Lyon, 2017, p.256 A. Pingeot, " Les artistes français à Rome ", dans 'Maesta di Roma: da Napoleone all'unità d'Italia, da Ingres a Degas', cat. exp., Rome, Villa Medici, 7 mars-29 juin 2003, Milan, Electa, 2003, p. 475-476. Estimation 1 000 - 1 500 €

          Artcurial
        • Eugène GUILLAUME Montbard, 1822 - Rome, 1905 Portrait d'Hector Lefuel (1810-1880) Buste en bronze à patine médaille
          Feb. 22, 2022

          Eugène GUILLAUME Montbard, 1822 - Rome, 1905 Portrait d'Hector Lefuel (1810-1880) Buste en bronze à patine médaille

          Est: €2,000 - €3,000

          Eugène GUILLAUME Montbard, 1822 - Rome, 1905 Portrait d'Hector Lefuel (1810-1880) Buste en bronze à patine médaille Hauteur : 55 cm (21,65 in.) Repose sur un piédouche en marbre rouge veiné blanc Hauteur totale : 71 cm (27,95 in.) Provenance : Collection de la famille Lefuel ; Puis par descendance Commentaire : Il s'agit du modèle qui orne la chapelle conservant la sépulture de l'artiste au cimetière de Passy. EUGENE GUILLAUME ET HECTOR LEFUEL Rares sont les artistes qui ont connu autant de distinctions et d'honneurs dans leur vie que le sculpteur Eugène Guillaume : Prix de Rome en 1845, chevalier de la Légion d'honneur en 1855, Membre de l'Institut en 1862, professeur puis directeur de l'École des Beaux-Arts en 1863 et 1865, nommé directeur de l'Académie des Beaux-Arts en 1878-79, directeur de l'Académie nationale de France à Rome de 1891 à 1904, professeur d'esthétique au Collège de France en 1882, enfin élu au siège du duc d'Aumale à l'Académie française en 1898. Ce palmarès vertigineux met en lumière son investissement sans faille dans le monde de l'art. Critique d'art et penseur, il établit publiquement des positions esthétiques et théoriques pour la sculpture par l'intermédiaire de nombreuses publications. Il est tout aussi investi dans le développement de l'enseignement du dessin. Il reçoit des missions institutionnelles en étant membre de la commission de l'Instruction publique, puis inspecteur général de l'enseignement du dessin ; enfin il est également membre du Jury des Salons de 1863 à 1890 (voir la valise comprenant un certain nombre des ouvrages publiés d'Eugène Guillaume et son sceau (lot 21)). Ces missions et distinctions sont aussi pléthoriques que sa carrière de sculpteur et il s'agit bien là d'un tour de force que d'avoir su mener de front une carrière officielle aussi remplie et un travail de création aussi foisonnant. Le journaliste Henry Jouin loue d'ailleurs Eugène Guillaume, premier sculpteur à être élu à l'Académie française en ces termes en 1898 : " Il nous plait de rencontrer un homme en mesure de tenir la plume ou le ciseau avec une égale sûreté sachant se mouvoir en liberté dans les régions de l'esthétique la plus élevée1 " Cet ensemble d'œuvres conservé précieusement par la famille Lefuel apparentée à l'artiste et présenté aujourd'hui offre un large éclairage sur les thèmes qui ont fait la réputation de ce sculpteur au parcours exemplaire : Né à Montbard et formé à l'école de dessin de Dijon avant de rejoindre Paris en 1841 à l'âge de 19 ans, Eugène Guillaume commence sa formation à l'École des Beaux-Arts dans l'atelier du célèbre James Pradier : le portrait en plâtre (lot 5) réalisé avec une grande sensibilité par son maître donne l'image d'un jeune provincial aux allures romantiques, tel un Rastignac qui n'attend que l'opportunité de faire éclore son talent et d'accéder au succès. Talent et succès trouvent rapidement leur concrétisation. Le portrait de profil en médaillon (lot 28) réalisé en 1857 par son camarade de classe à Rome Gabriel Jules Thomas le présente dans cette posture académique que l'on retrouve ensuite, à la fin de sa vie dans le magnifique portrait peint de Paul Baudry (lot 7) et son buste posthume par Hippolyte Lefèbvre (lot 22). Sous l'influence et la direction de Pradier dont l'enseignement se définit par une admiration absolue de la sculpture grecque, il fait sien l'art classique qui ne l'a plus jamais quitté. Encouragé par son maître, il remporte donc le prix de Rome de 1845 avec son œuvre Thésée trouvant sur un rocher l'épée de son père. Son séjour dans la Cité éternelle conforte son amour profond de l'art antique et des principes académiques qui se révèle dans la très jolie suite du Mnésymaque (lots 24,25 et 26), Danaé (lot 1), Diane et Endymion (lot 3), l'ensemble de six esquisses en terre crue (lot 23), enfin le Lion d'après la Loggia dei Lanzi de Florence (lot 12). À son premier Salon en 1852, il envoie son ultime travail de cinquième et dernière année de la Villa Médicis, une figure assise en marbre d'Anacréon qui connait un beau succès : " Il y a dans son bagage une statue qui est tout à fait grecque d'inspiration, de rythme, j'allais dire de chant, tant elle a l'air de scander et de parler les vers que la Muse met sur ses lèvres : c'est l'Anacréon2 ". Elle est suivie, comme en témoigne ici le bronze (lot 6), d'une édition en trois formats par Delafontaine (1774-1860). De retour en France, il devient sous le Second Empire et la Troisième République un artiste incontournable dans les commandes publiques. Il se spécialise dans la réalisation de monuments en hommage aux Grands hommes sur l'ensemble du territoire français, comme en témoigne la réduction en bronze du Monument de Philippe Girard (lot 20), inventeur de la filature mécanique du lin, érigé en 1882 en Avignon. Passionné par la figure de Napoléon, il exécute à la demande du prince Napoléon un important cycle " napoléonien ". Outre l'imposante sculpture en marbre représentant Napoléon Ier législateur (disparu dans l'incendie du palais des Tuileries en 1871), une série de bustes de Napoléon à différentes étapes de sa vie est commandée à l'artiste : élève à Brienne, général en chef de l'Armée d'Italie, Premier Consul, Empereur, en 1812, à Sainte-Hélène (les plâtres sont au château de Malmaison, les marbres à Prangins et à Arenenberg). Un Bonaparte en pied en lieutenant d'artillerie (lot 11) clôt le cycle en 1870. Une esquisse en cire d'une statue équestre de Napoléon Ier à cheval en tenue militaire (lot 2, finalement non exécutée) prévue pour la cour Napoléon du Louvre est également présentée, s'ajoutant à un corpus de plusieurs travaux préparatoires de 1862. Ce travail occupe tout entier l'artiste au point qu'il lui permet d'inscrire son œuvre dans une dimension plus élargie de l'histoire de l'art : " Du point de vue de l'art on peut faire observer que la part de la vérité matérielle est trop forte et qu'un ouvrage destiné à durer a besoin d'être plus dépouillé et présente dans des conditions propres à tous les temps. Les exigences de l'art doivent-elles céder à celles de l'histoire telle que nous l'entendons aujourd'hui ?3 " Il excelle dans la réalisation de portraits dans le cadre de ces commandes officielles mais aussi dans le cadre privé : auprès des bustes d'anonymes en bronze ou terre cuite qui lui sont attribués Portrait de jeune femme (lot 9) et portraits d'homme en plâtre patiné (lot 17) et plâtre patiné façon bronze (lot 8)) se distinguent le portrait présumé de sa fille Thérèse (1857-1949) (lot 18), présentée voilée comme une jeune romaine ou encore le buste en bronze plein de distinction de l'architecte historiciste Hector Lefuel (1810-1880) (lot 10). La rencontre d'Eugène Guillaume avec Hector Lefuel - lauréat du prix de Rome en 1839, pensionnaire de la Villa Médicis les années précédant l'arrivé du sculpteur, directeur des travaux de Meudon, de la Manufacture de Sèvres et du château de Fontainebleau, membre de l'Institut constitue non seulement un jalon important dans sa carrière mais aussi dans la connaissance et la conservation des œuvres de l'artiste. D'un point de vue professionnel, Lefuel introduit Eugène Guillaume en 1857 sur le chantier mené par Napoléon III d'agrandissement et d'aménagement de l'ensemble " Louvre Tuileries ". Du point de vue privé, cette relation avec Hector Lefuel se conclut par le mariage en 1878 entre Thérèse Guillaume, fille d'Eugène et Henri Lefuel, fils d'Hector. L'alliance de ces deux familles est la raison pour laquelle les descendants Lefuel ont conservé conjointement le fonds d'atelier d'Eugène Guillaume et des œuvres associées à la grande figure de l'architecte. Trois portraits de Lefuel réalisés par des sculpteurs différents témoignent de la relation du maître d'œuvre et des artistes qui obtenaient des commandes sur les grands chantiers officiels, ici celui de la réunion des Tuileries au Louvre grâce à ses recommandation et protection. Outre le buste en bronze représentant l'homme en costume de ville réalisé par Eugène Guillaume, la famille conservait encore le buste sans accoutrement exécuté par le sculpteur Francisque Duret (lot 4). Alexandre Oliva offre quant à lui un modèle drapé à l'antique, dont on présente ici trois exemplaires (lots 13, 14 et 15). 1. Henry Jouin, " Un sculpteur écrivain, M. Eugène Guillaume ", in La Nouvelle Revue, livraison du 15 septembre 1898, 20eme année, t. CXIV, Paris administration et rédaction, pp.269-275. 2. J. Buisson, " Le salon de 1881, 3e article, la Sculpture ", in 'Gazette des Beaux-Arts', 1881, t.2, p.210-238, p.212. 3. Fond d'archives d'Eugène Guillaume, liasse 201, chemise 2/3, note jointe aux esquisses de la statue équestre de Napoléon par Eugène Guillaume (L202-68). Archives : Fonds Eugène Guillaume conservé au Musée d'Orsay, Paris. Littérature en rapport : T. Veron, " Eugène Guillaume ", in 'De l'Art. et des artistes de mon temps, Salon de 1877', Poitiers, 1877 J. Buisson, " Le salon de 1881, 3e article, la Sculpture ", in 'Gazette des Beaux-Arts', 1881.2 p.210-238, p.212 H. Marguy, 'Eugène Guillaume', Montargis, impr. de E. Laurent, 1911 S. Lami, 'Dictionnaire des sculpteurs de l'École française au XIXe siècle', t. III, 1919, p.112 et suiv. F. Heilbrun, G.Bresc-Bautier, 'Le Photographe et l'architecte : Édouard Baldus, Hector-Martin Lefuel et le chantier du nouveau Louvre de Napoléon III', collection Dossiers du Musée du Louvre / Dossier du Département des sculptures, no 47, Paris, RMN, 1995 J. Tulard,' Dictionnaire du Second Empire', Paris, Fayard, 1995, p.607 C. Chevillot, " La troisième République ", in C. Barbillon, C. Chevillot, G. Bresc-Bautier (sous dir.), 'Sculptures du XVIIème au XXème siècle : Musée des Beaux-arts de Lyon', Paris, Somogy éditions d'art, Lyon, Musée des beaux-arts de Lyon, 2017, p.256 A. Pingeot, " Les artistes français à Rome ", dans 'Maesta di Roma: da Napoleone all'unità d'Italia, da Ingres a Degas', cat. exp., Rome, Villa Medici, 7 mars-29 juin 2003, Milan, Electa, 2003, p. 475-476. Estimation 2 000 - 3 000 €

          Artcurial
        • Eugène GUILLAUME Montbard, 1822 - Rome, 1905 Portrait présumé de Thérèse Guillaume enfant Buste en plâtre patiné
          Feb. 22, 2022

          Eugène GUILLAUME Montbard, 1822 - Rome, 1905 Portrait présumé de Thérèse Guillaume enfant Buste en plâtre patiné

          Est: €400 - €600

          Eugène GUILLAUME Montbard, 1822 - Rome, 1905 Portrait présumé de Thérèse Guillaume enfant Buste en plâtre patiné Hauteur: 52 cm (20,47 in.) (Petits éclats) Provenance : Collection de la famille Lefuel ; Puis par descendance Commentaire : EUGENE GUILLAUME ET HECTOR LEFUEL Rares sont les artistes qui ont connu autant de distinctions et d'honneurs dans leur vie que le sculpteur Eugène Guillaume : Prix de Rome en 1845, chevalier de la Légion d'honneur en 1855, Membre de l'Institut en 1862, professeur puis directeur de l'École des Beaux-Arts en 1863 et 1865, nommé directeur de l'Académie des Beaux-Arts en 1878-79, directeur de l'Académie nationale de France à Rome de 1891 à 1904, professeur d'esthétique au Collège de France en 1882, enfin élu au siège du duc d'Aumale à l'Académie française en 1898. Ce palmarès vertigineux met en lumière son investissement sans faille dans le monde de l'art. Critique d'art et penseur, il établit publiquement des positions esthétiques et théoriques pour la sculpture par l'intermédiaire de nombreuses publications. Il est tout aussi investi dans le développement de l'enseignement du dessin. Il reçoit des missions institutionnelles en étant membre de la commission de l'Instruction publique, puis inspecteur général de l'enseignement du dessin ; enfin il est également membre du Jury des Salons de 1863 à 1890 (voir la valise comprenant un certain nombre des ouvrages publiés d'Eugène Guillaume et son sceau (lot 21)). Ces missions et distinctions sont aussi pléthoriques que sa carrière de sculpteur et il s'agit bien là d'un tour de force que d'avoir su mener de front une carrière officielle aussi remplie et un travail de création aussi foisonnant. Le journaliste Henry Jouin loue d'ailleurs Eugène Guillaume, premier sculpteur à être élu à l'Académie française en ces termes en 1898 : " Il nous plait de rencontrer un homme en mesure de tenir la plume ou le ciseau avec une égale sûreté sachant se mouvoir en liberté dans les régions de l'esthétique la plus élevée1 " Cet ensemble d'œuvres conservé précieusement par la famille Lefuel apparentée à l'artiste et présenté aujourd'hui offre un large éclairage sur les thèmes qui ont fait la réputation de ce sculpteur au parcours exemplaire : Né à Montbard et formé à l'école de dessin de Dijon avant de rejoindre Paris en 1841 à l'âge de 19 ans, Eugène Guillaume commence sa formation à l'École des Beaux-Arts dans l'atelier du célèbre James Pradier : le portrait en plâtre (lot 5) réalisé avec une grande sensibilité par son maître donne l'image d'un jeune provincial aux allures romantiques, tel un Rastignac qui n'attend que l'opportunité de faire éclore son talent et d'accéder au succès. Talent et succès trouvent rapidement leur concrétisation. Le portrait de profil en médaillon (lot 28) réalisé en 1857 par son camarade de classe à Rome Gabriel Jules Thomas le présente dans cette posture académique que l'on retrouve ensuite, à la fin de sa vie dans le magnifique portrait peint de Paul Baudry (lot 7) et son buste posthume par Hippolyte Lefèbvre (lot 22). Sous l'influence et la direction de Pradier dont l'enseignement se définit par une admiration absolue de la sculpture grecque, il fait sien l'art classique qui ne l'a plus jamais quitté. Encouragé par son maître, il remporte donc le prix de Rome de 1845 avec son œuvre Thésée trouvant sur un rocher l'épée de son père. Son séjour dans la Cité éternelle conforte son amour profond de l'art antique et des principes académiques qui se révèle dans la très jolie suite du Mnésymaque (lots 24,25 et 26), Danaé (lot 1), Diane et Endymion (lot 3), l'ensemble de six esquisses en terre crue (lot 23), enfin le Lion d'après la Loggia dei Lanzi de Florence (lot 12). À son premier Salon en 1852, il envoie son ultime travail de cinquième et dernière année de la Villa Médicis, une figure assise en marbre d'Anacréon qui connait un beau succès : " Il y a dans son bagage une statue qui est tout à fait grecque d'inspiration, de rythme, j'allais dire de chant, tant elle a l'air de scander et de parler les vers que la Muse met sur ses lèvres : c'est l'Anacréon2 ". Elle est suivie, comme en témoigne ici le bronze (lot 6), d'une édition en trois formats par Delafontaine (1774-1860). De retour en France, il devient sous le Second Empire et la Troisième République un artiste incontournable dans les commandes publiques. Il se spécialise dans la réalisation de monuments en hommage aux Grands hommes sur l'ensemble du territoire français, comme en témoigne la réduction en bronze du Monument de Philippe Girard (lot 20), inventeur de la filature mécanique du lin, érigé en 1882 en Avignon. Passionné par la figure de Napoléon, il exécute à la demande du prince Napoléon un important cycle " napoléonien ". Outre l'imposante sculpture en marbre représentant Napoléon Ier législateur (disparu dans l'incendie du palais des Tuileries en 1871), une série de bustes de Napoléon à différentes étapes de sa vie est commandée à l'artiste : élève à Brienne, général en chef de l'Armée d'Italie, Premier Consul, Empereur, en 1812, à Sainte-Hélène (les plâtres sont au château de Malmaison, les marbres à Prangins et à Arenenberg). Un Bonaparte en pied en lieutenant d'artillerie (lot 11) clôt le cycle en 1870. Une esquisse en cire d'une statue équestre de Napoléon Ier à cheval en tenue militaire (lot 2, finalement non exécutée) prévue pour la cour Napoléon du Louvre est également présentée, s'ajoutant à un corpus de plusieurs travaux préparatoires de 1862. Ce travail occupe tout entier l'artiste au point qu'il lui permet d'inscrire son œuvre dans une dimension plus élargie de l'histoire de l'art : " Du point de vue de l'art on peut faire observer que la part de la vérité matérielle est trop forte et qu'un ouvrage destiné à durer a besoin d'être plus dépouillé et présente dans des conditions propres à tous les temps. Les exigences de l'art doivent-elles céder à celles de l'histoire telle que nous l'entendons aujourd'hui ?3 " Il excelle dans la réalisation de portraits dans le cadre de ces commandes officielles mais aussi dans le cadre privé : auprès des bustes d'anonymes en bronze ou terre cuite qui lui sont attribués Portrait de jeune femme (lot 9) et portraits d'homme en plâtre patiné (lot 17) et plâtre patiné façon bronze (lot 8)) se distinguent le portrait présumé de sa fille Thérèse (1857-1949) (lot 18), présentée voilée comme une jeune romaine ou encore le buste en bronze plein de distinction de l'architecte historiciste Hector Lefuel (1810-1880) (lot 10). La rencontre d'Eugène Guillaume avec Hector Lefuel - lauréat du prix de Rome en 1839, pensionnaire de la Villa Médicis les années précédant l'arrivé du sculpteur, directeur des travaux de Meudon, de la Manufacture de Sèvres et du château de Fontainebleau, membre de l'Institut constitue non seulement un jalon important dans sa carrière mais aussi dans la connaissance et la conservation des œuvres de l'artiste. D'un point de vue professionnel, Lefuel introduit Eugène Guillaume en 1857 sur le chantier mené par Napoléon III d'agrandissement et d'aménagement de l'ensemble " Louvre Tuileries ". Du point de vue privé, cette relation avec Hector Lefuel se conclut par le mariage en 1878 entre Thérèse Guillaume, fille d'Eugène et Henri Lefuel, fils d'Hector. L'alliance de ces deux familles est la raison pour laquelle les descendants Lefuel ont conservé conjointement le fonds d'atelier d'Eugène Guillaume et des œuvres associées à la grande figure de l'architecte. Trois portraits de Lefuel réalisés par des sculpteurs différents témoignent de la relation du maître d'œuvre et des artistes qui obtenaient des commandes sur les grands chantiers officiels, ici celui de la réunion des Tuileries au Louvre grâce à ses recommandation et protection. Outre le buste en bronze représentant l'homme en costume de ville réalisé par Eugène Guillaume, la famille conservait encore le buste sans accoutrement exécuté par le sculpteur Francisque Duret (lot 4). Alexandre Oliva offre quant à lui un modèle drapé à l'antique, dont on présente ici trois exemplaires (lots 13, 14 et 15). 1. Henry Jouin, " Un sculpteur écrivain, M. Eugène Guillaume ", in La Nouvelle Revue, livraison du 15 septembre 1898, 20eme année, t. CXIV, Paris administration et rédaction, pp.269-275. 2. J. Buisson, " Le salon de 1881, 3e article, la Sculpture ", in 'Gazette des Beaux-Arts', 1881, t.2, p.210-238, p.212. 3. Fond d'archives d'Eugène Guillaume, liasse 201, chemise 2/3, note jointe aux esquisses de la statue équestre de Napoléon par Eugène Guillaume (L202-68). Archives : Fonds Eugène Guillaume conservé au Musée d'Orsay, Paris. Littérature en rapport : T. Veron, " Eugène Guillaume ", in 'De l'Art. et des artistes de mon temps, Salon de 1877', Poitiers, 1877 J. Buisson, " Le salon de 1881, 3e article, la Sculpture ", in 'Gazette des Beaux-Arts', 1881.2 p.210-238, p.212 H. Marguy, 'Eugène Guillaume', Montargis, impr. de E. Laurent, 1911 S. Lami, 'Dictionnaire des sculpteurs de l'École française au XIXe siècle', t. III, 1919, p.112 et suiv. F. Heilbrun, G.Bresc-Bautier, 'Le Photographe et l'architecte : Édouard Baldus, Hector-Martin Lefuel et le chantier du nouveau Louvre de Napoléon III', collection Dossiers du Musée du Louvre / Dossier du Département des sculptures, no 47, Paris, RMN, 1995 J. Tulard,' Dictionnaire du Second Empire', Paris, Fayard, 1995, p.607 C. Chevillot, " La troisième République ", in C. Barbillon, C. Chevillot, G. Bresc-Bautier (sous dir.), 'Sculptures du XVIIème au XXème siècle : Musée des Beaux-arts de Lyon', Paris, Somogy éditions d'art, Lyon, Musée des beaux-arts de Lyon, 2017, p.256 A. Pingeot, " Les artistes français à Rome ", dans 'Maesta di Roma: da Napoleone all'unità d'Italia, da Ingres a Degas', cat. exp., Rome, Villa Medici, 7 mars-29 juin 2003, Milan, Electa, 2003, p. 475-476. Estimation 400 - 600 €

          Artcurial
        • Attribué à Eugène GUILLAUME Montbard, 1822 - Rome, 1905 Diane et Endymion Bas-relief en terre cuite
          Feb. 22, 2022

          Attribué à Eugène GUILLAUME Montbard, 1822 - Rome, 1905 Diane et Endymion Bas-relief en terre cuite

          Est: €2,000 - €3,000

          Attribué à Eugène GUILLAUME Montbard, 1822 - Rome, 1905 Diane et Endymion Bas-relief en terre cuite Porte une étiquette ancienne au revers '37883' Dans un encadrement en bois (22,80 x 26,80 cm) h: 20 w: 24 cm Provenance : Collection de la famille Lefuel ; Puis par descendance Commentaire : EUGENE GUILLAUME ET HECTOR LEFUEL Rares sont les artistes qui ont connu autant de distinctions et d'honneurs dans leur vie que le sculpteur Eugène Guillaume : Prix de Rome en 1845, chevalier de la Légion d'honneur en 1855, Membre de l'Institut en 1862, professeur puis directeur de l'École des Beaux-Arts en 1863 et 1865, nommé directeur de l'Académie des Beaux-Arts en 1878-79, directeur de l'Académie nationale de France à Rome de 1891 à 1904, professeur d'esthétique au Collège de France en 1882, enfin élu au siège du duc d'Aumale à l'Académie française en 1898. Ce palmarès vertigineux met en lumière son investissement sans faille dans le monde de l'art. Critique d'art et penseur, il établit publiquement des positions esthétiques et théoriques pour la sculpture par l'intermédiaire de nombreuses publications. Il est tout aussi investi dans le développement de l'enseignement du dessin. Il reçoit des missions institutionnelles en étant membre de la commission de l'Instruction publique, puis inspecteur général de l'enseignement du dessin ; enfin il est également membre du Jury des Salons de 1863 à 1890 (voir la valise comprenant un certain nombre des ouvrages publiés d'Eugène Guillaume et son sceau (lot 21)). Ces missions et distinctions sont aussi pléthoriques que sa carrière de sculpteur et il s'agit bien là d'un tour de force que d'avoir su mener de front une carrière officielle aussi remplie et un travail de création aussi foisonnant. Le journaliste Henry Jouin loue d'ailleurs Eugène Guillaume, premier sculpteur à être élu à l'Académie française en ces termes en 1898 : " Il nous plait de rencontrer un homme en mesure de tenir la plume ou le ciseau avec une égale sûreté sachant se mouvoir en liberté dans les régions de l'esthétique la plus élevée1 " Cet ensemble d'œuvres conservé précieusement par la famille Lefuel apparentée à l'artiste et présenté aujourd'hui offre un large éclairage sur les thèmes qui ont fait la réputation de ce sculpteur au parcours exemplaire : Né à Montbard et formé à l'école de dessin de Dijon avant de rejoindre Paris en 1841 à l'âge de 19 ans, Eugène Guillaume commence sa formation à l'École des Beaux-Arts dans l'atelier du célèbre James Pradier : le portrait en plâtre (lot 5) réalisé avec une grande sensibilité par son maître donne l'image d'un jeune provincial aux allures romantiques, tel un Rastignac qui n'attend que l'opportunité de faire éclore son talent et d'accéder au succès. Talent et succès trouvent rapidement leur concrétisation. Le portrait de profil en médaillon (lot 28) réalisé en 1857 par son camarade de classe à Rome Gabriel Jules Thomas le présente dans cette posture académique que l'on retrouve ensuite, à la fin de sa vie dans le magnifique portrait peint de Paul Baudry (lot 7) et son buste posthume par Hippolyte Lefèbvre (lot 22). Sous l'influence et la direction de Pradier dont l'enseignement se définit par une admiration absolue de la sculpture grecque, il fait sien l'art classique qui ne l'a plus jamais quitté. Encouragé par son maître, il remporte donc le prix de Rome de 1845 avec son œuvre Thésée trouvant sur un rocher l'épée de son père. Son séjour dans la Cité éternelle conforte son amour profond de l'art antique et des principes académiques qui se révèle dans la très jolie suite du Mnésymaque (lots 24,25 et 26), Danaé (lot 1), Diane et Endymion (lot 3), l'ensemble de six esquisses en terre crue (lot 23), enfin le Lion d'après la Loggia dei Lanzi de Florence (lot 12). À son premier Salon en 1852, il envoie son ultime travail de cinquième et dernière année de la Villa Médicis, une figure assise en marbre d'Anacréon qui connait un beau succès : " Il y a dans son bagage une statue qui est tout à fait grecque d'inspiration, de rythme, j'allais dire de chant, tant elle a l'air de scander et de parler les vers que la Muse met sur ses lèvres : c'est l'Anacréon2 ". Elle est suivie, comme en témoigne ici le bronze (lot 6), d'une édition en trois formats par Delafontaine (1774-1860). De retour en France, il devient sous le Second Empire et la Troisième République un artiste incontournable dans les commandes publiques. Il se spécialise dans la réalisation de monuments en hommage aux Grands hommes sur l'ensemble du territoire français, comme en témoigne la réduction en bronze du Monument de Philippe Girard (lot 20), inventeur de la filature mécanique du lin, érigé en 1882 en Avignon. Passionné par la figure de Napoléon, il exécute à la demande du prince Napoléon un important cycle " napoléonien ". Outre l'imposante sculpture en marbre représentant Napoléon Ier législateur (disparu dans l'incendie du palais des Tuileries en 1871), une série de bustes de Napoléon à différentes étapes de sa vie est commandée à l'artiste : élève à Brienne, général en chef de l'Armée d'Italie, Premier Consul, Empereur, en 1812, à Sainte-Hélène (les plâtres sont au château de Malmaison, les marbres à Prangins et à Arenenberg). Un Bonaparte en pied en lieutenant d'artillerie (lot 11) clôt le cycle en 1870. Une esquisse en cire d'une statue équestre de Napoléon Ier à cheval en tenue militaire (lot 2, finalement non exécutée) prévue pour la cour Napoléon du Louvre est également présentée, s'ajoutant à un corpus de plusieurs travaux préparatoires de 1862. Ce travail occupe tout entier l'artiste au point qu'il lui permet d'inscrire son œuvre dans une dimension plus élargie de l'histoire de l'art : " Du point de vue de l'art on peut faire observer que la part de la vérité matérielle est trop forte et qu'un ouvrage destiné à durer a besoin d'être plus dépouillé et présente dans des conditions propres à tous les temps. Les exigences de l'art doivent-elles céder à celles de l'histoire telle que nous l'entendons aujourd'hui ?3 " Il excelle dans la réalisation de portraits dans le cadre de ces commandes officielles mais aussi dans le cadre privé : auprès des bustes d'anonymes en bronze ou terre cuite qui lui sont attribués Portrait de jeune femme (lot 9) et portraits d'homme en plâtre patiné (lot 17) et plâtre patiné façon bronze (lot 8)) se distinguent le portrait présumé de sa fille Thérèse (1857-1949) (lot 18), présentée voilée comme une jeune romaine ou encore le buste en bronze plein de distinction de l'architecte historiciste Hector Lefuel (1810-1880) (lot 10). La rencontre d'Eugène Guillaume avec Hector Lefuel - lauréat du prix de Rome en 1839, pensionnaire de la Villa Médicis les années précédant l'arrivé du sculpteur, directeur des travaux de Meudon, de la Manufacture de Sèvres et du château de Fontainebleau, membre de l'Institut constitue non seulement un jalon important dans sa carrière mais aussi dans la connaissance et la conservation des œuvres de l'artiste. D'un point de vue professionnel, Lefuel introduit Eugène Guillaume en 1857 sur le chantier mené par Napoléon III d'agrandissement et d'aménagement de l'ensemble " Louvre Tuileries ". Du point de vue privé, cette relation avec Hector Lefuel se conclut par le mariage en 1878 entre Thérèse Guillaume, fille d'Eugène et Henri Lefuel, fils d'Hector. L'alliance de ces deux familles est la raison pour laquelle les descendants Lefuel ont conservé conjointement le fonds d'atelier d'Eugène Guillaume et des œuvres associées à la grande figure de l'architecte. Trois portraits de Lefuel réalisés par des sculpteurs différents témoignent de la relation du maître d'œuvre et des artistes qui obtenaient des commandes sur les grands chantiers officiels, ici celui de la réunion des Tuileries au Louvre grâce à ses recommandation et protection. Outre le buste en bronze représentant l'homme en costume de ville réalisé par Eugène Guillaume, la famille conservait encore le buste sans accoutrement exécuté par le sculpteur Francisque Duret (lot 4). Alexandre Oliva offre quant à lui un modèle drapé à l'antique, dont on présente ici trois exemplaires (lots 13, 14 et 15). 1. Henry Jouin, " Un sculpteur écrivain, M. Eugène Guillaume ", in La Nouvelle Revue, livraison du 15 septembre 1898, 20eme année, t. CXIV, Paris administration et rédaction, pp.269-275. 2. J. Buisson, " Le salon de 1881, 3e article, la Sculpture ", in 'Gazette des Beaux-Arts', 1881, t.2, p.210-238, p.212. 3. Fond d'archives d'Eugène Guillaume, liasse 201, chemise 2/3, note jointe aux esquisses de la statue équestre de Napoléon par Eugène Guillaume (L202-68). Archives : Fonds Eugène Guillaume conservé au Musée d'Orsay, Paris. Littérature en rapport : T. Veron, " Eugène Guillaume ", in 'De l'Art. et des artistes de mon temps, Salon de 1877', Poitiers, 1877 J. Buisson, " Le salon de 1881, 3e article, la Sculpture ", in 'Gazette des Beaux-Arts', 1881.2 p.210-238, p.212 H. Marguy, 'Eugène Guillaume', Montargis, impr. de E. Laurent, 1911 S. Lami, 'Dictionnaire des sculpteurs de l'École française au XIXe siècle', t. III, 1919, p.112 et suiv. F. Heilbrun, G.Bresc-Bautier, 'Le Photographe et l'architecte : Édouard Baldus, Hector-Martin Lefuel et le chantier du nouveau Louvre de Napoléon III', collection Dossiers du Musée du Louvre / Dossier du Département des sculptures, no 47, Paris, RMN, 1995 J. Tulard,' Dictionnaire du Second Empire', Paris, Fayard, 1995, p.607 C. Chevillot, " La troisième République ", in C. Barbillon, C. Chevillot, G. Bresc-Bautier (sous dir.), 'Sculptures du XVIIème au XXème siècle : Musée des Beaux-arts de Lyon', Paris, Somogy éditions d'art, Lyon, Musée des beaux-arts de Lyon, 2017, p.256 A. Pingeot, " Les artistes français à Rome ", dans 'Maesta di Roma: da Napoleone all'unità d'Italia, da Ingres a Degas', cat. exp., Rome, Villa Medici, 7 mars-29 juin 2003, Milan, Electa, 2003, p. 475-476. Estimation 2 000 - 3 000 €

          Artcurial
        • Attribué à Eugène GUILLAUME Montbard, 1822 - Rome, 1905 Portrait d'homme Buste en plâtre patiné
          Feb. 22, 2022

          Attribué à Eugène GUILLAUME Montbard, 1822 - Rome, 1905 Portrait d'homme Buste en plâtre patiné

          Est: €600 - €800

          Attribué à Eugène GUILLAUME Montbard, 1822 - Rome, 1905 Portrait d'homme Buste en plâtre patiné Hauteur : 72 cm (28,35 in.) (Petites épaufrures éparses) Provenance : Collection de la famille Lefuel ; Puis par descendance Commentaire : EUGENE GUILLAUME ET HECTOR LEFUEL Rares sont les artistes qui ont connu autant de distinctions et d'honneurs dans leur vie que le sculpteur Eugène Guillaume : Prix de Rome en 1845, chevalier de la Légion d'honneur en 1855, Membre de l'Institut en 1862, professeur puis directeur de l'École des Beaux-Arts en 1863 et 1865, nommé directeur de l'Académie des Beaux-Arts en 1878-79, directeur de l'Académie nationale de France à Rome de 1891 à 1904, professeur d'esthétique au Collège de France en 1882, enfin élu au siège du duc d'Aumale à l'Académie française en 1898. Ce palmarès vertigineux met en lumière son investissement sans faille dans le monde de l'art. Critique d'art et penseur, il établit publiquement des positions esthétiques et théoriques pour la sculpture par l'intermédiaire de nombreuses publications. Il est tout aussi investi dans le développement de l'enseignement du dessin. Il reçoit des missions institutionnelles en étant membre de la commission de l'Instruction publique, puis inspecteur général de l'enseignement du dessin ; enfin il est également membre du Jury des Salons de 1863 à 1890 (voir la valise comprenant un certain nombre des ouvrages publiés d'Eugène Guillaume et son sceau (lot 21)). Ces missions et distinctions sont aussi pléthoriques que sa carrière de sculpteur et il s'agit bien là d'un tour de force que d'avoir su mener de front une carrière officielle aussi remplie et un travail de création aussi foisonnant. Le journaliste Henry Jouin loue d'ailleurs Eugène Guillaume, premier sculpteur à être élu à l'Académie française en ces termes en 1898 : " Il nous plait de rencontrer un homme en mesure de tenir la plume ou le ciseau avec une égale sûreté sachant se mouvoir en liberté dans les régions de l'esthétique la plus élevée1 " Cet ensemble d'œuvres conservé précieusement par la famille Lefuel apparentée à l'artiste et présenté aujourd'hui offre un large éclairage sur les thèmes qui ont fait la réputation de ce sculpteur au parcours exemplaire : Né à Montbard et formé à l'école de dessin de Dijon avant de rejoindre Paris en 1841 à l'âge de 19 ans, Eugène Guillaume commence sa formation à l'École des Beaux-Arts dans l'atelier du célèbre James Pradier : le portrait en plâtre (lot 5) réalisé avec une grande sensibilité par son maître donne l'image d'un jeune provincial aux allures romantiques, tel un Rastignac qui n'attend que l'opportunité de faire éclore son talent et d'accéder au succès. Talent et succès trouvent rapidement leur concrétisation. Le portrait de profil en médaillon (lot 28) réalisé en 1857 par son camarade de classe à Rome Gabriel Jules Thomas le présente dans cette posture académique que l'on retrouve ensuite, à la fin de sa vie dans le magnifique portrait peint de Paul Baudry (lot 7) et son buste posthume par Hippolyte Lefèbvre (lot 22). Sous l'influence et la direction de Pradier dont l'enseignement se définit par une admiration absolue de la sculpture grecque, il fait sien l'art classique qui ne l'a plus jamais quitté. Encouragé par son maître, il remporte donc le prix de Rome de 1845 avec son œuvre Thésée trouvant sur un rocher l'épée de son père. Son séjour dans la Cité éternelle conforte son amour profond de l'art antique et des principes académiques qui se révèle dans la très jolie suite du Mnésymaque (lots 24,25 et 26), Danaé (lot 1), Diane et Endymion (lot 3), l'ensemble de six esquisses en terre crue (lot 23), enfin le Lion d'après la Loggia dei Lanzi de Florence (lot 12). À son premier Salon en 1852, il envoie son ultime travail de cinquième et dernière année de la Villa Médicis, une figure assise en marbre d'Anacréon qui connait un beau succès : " Il y a dans son bagage une statue qui est tout à fait grecque d'inspiration, de rythme, j'allais dire de chant, tant elle a l'air de scander et de parler les vers que la Muse met sur ses lèvres : c'est l'Anacréon2 ". Elle est suivie, comme en témoigne ici le bronze (lot 6), d'une édition en trois formats par Delafontaine (1774-1860). De retour en France, il devient sous le Second Empire et la Troisième République un artiste incontournable dans les commandes publiques. Il se spécialise dans la réalisation de monuments en hommage aux Grands hommes sur l'ensemble du territoire français, comme en témoigne la réduction en bronze du Monument de Philippe Girard (lot 20), inventeur de la filature mécanique du lin, érigé en 1882 en Avignon. Passionné par la figure de Napoléon, il exécute à la demande du prince Napoléon un important cycle " napoléonien ". Outre l'imposante sculpture en marbre représentant Napoléon Ier législateur (disparu dans l'incendie du palais des Tuileries en 1871), une série de bustes de Napoléon à différentes étapes de sa vie est commandée à l'artiste : élève à Brienne, général en chef de l'Armée d'Italie, Premier Consul, Empereur, en 1812, à Sainte-Hélène (les plâtres sont au château de Malmaison, les marbres à Prangins et à Arenenberg). Un Bonaparte en pied en lieutenant d'artillerie (lot 11) clôt le cycle en 1870. Une esquisse en cire d'une statue équestre de Napoléon Ier à cheval en tenue militaire (lot 2, finalement non exécutée) prévue pour la cour Napoléon du Louvre est également présentée, s'ajoutant à un corpus de plusieurs travaux préparatoires de 1862. Ce travail occupe tout entier l'artiste au point qu'il lui permet d'inscrire son œuvre dans une dimension plus élargie de l'histoire de l'art : " Du point de vue de l'art on peut faire observer que la part de la vérité matérielle est trop forte et qu'un ouvrage destiné à durer a besoin d'être plus dépouillé et présente dans des conditions propres à tous les temps. Les exigences de l'art doivent-elles céder à celles de l'histoire telle que nous l'entendons aujourd'hui ?3 " Il excelle dans la réalisation de portraits dans le cadre de ces commandes officielles mais aussi dans le cadre privé : auprès des bustes d'anonymes en bronze ou terre cuite qui lui sont attribués Portrait de jeune femme (lot 9) et portraits d'homme en plâtre patiné (lot 17) et plâtre patiné façon bronze (lot 8)) se distinguent le portrait présumé de sa fille Thérèse (1857-1949) (lot 18), présentée voilée comme une jeune romaine ou encore le buste en bronze plein de distinction de l'architecte historiciste Hector Lefuel (1810-1880) (lot 10). La rencontre d'Eugène Guillaume avec Hector Lefuel - lauréat du prix de Rome en 1839, pensionnaire de la Villa Médicis les années précédant l'arrivé du sculpteur, directeur des travaux de Meudon, de la Manufacture de Sèvres et du château de Fontainebleau, membre de l'Institut constitue non seulement un jalon important dans sa carrière mais aussi dans la connaissance et la conservation des œuvres de l'artiste. D'un point de vue professionnel, Lefuel introduit Eugène Guillaume en 1857 sur le chantier mené par Napoléon III d'agrandissement et d'aménagement de l'ensemble " Louvre Tuileries ". Du point de vue privé, cette relation avec Hector Lefuel se conclut par le mariage en 1878 entre Thérèse Guillaume, fille d'Eugène et Henri Lefuel, fils d'Hector. L'alliance de ces deux familles est la raison pour laquelle les descendants Lefuel ont conservé conjointement le fonds d'atelier d'Eugène Guillaume et des œuvres associées à la grande figure de l'architecte. Trois portraits de Lefuel réalisés par des sculpteurs différents témoignent de la relation du maître d'œuvre et des artistes qui obtenaient des commandes sur les grands chantiers officiels, ici celui de la réunion des Tuileries au Louvre grâce à ses recommandation et protection. Outre le buste en bronze représentant l'homme en costume de ville réalisé par Eugène Guillaume, la famille conservait encore le buste sans accoutrement exécuté par le sculpteur Francisque Duret (lot 4). Alexandre Oliva offre quant à lui un modèle drapé à l'antique, dont on présente ici trois exemplaires (lots 13, 14 et 15). 1. Henry Jouin, " Un sculpteur écrivain, M. Eugène Guillaume ", in La Nouvelle Revue, livraison du 15 septembre 1898, 20eme année, t. CXIV, Paris administration et rédaction, pp.269-275. 2. J. Buisson, " Le salon de 1881, 3e article, la Sculpture ", in 'Gazette des Beaux-Arts', 1881, t.2, p.210-238, p.212. 3. Fond d'archives d'Eugène Guillaume, liasse 201, chemise 2/3, note jointe aux esquisses de la statue équestre de Napoléon par Eugène Guillaume (L202-68). Archives : Fonds Eugène Guillaume conservé au Musée d'Orsay, Paris. Littérature en rapport : T. Veron, " Eugène Guillaume ", in 'De l'Art. et des artistes de mon temps, Salon de 1877', Poitiers, 1877 J. Buisson, " Le salon de 1881, 3e article, la Sculpture ", in 'Gazette des Beaux-Arts', 1881.2 p.210-238, p.212 H. Marguy, 'Eugène Guillaume', Montargis, impr. de E. Laurent, 1911 S. Lami, 'Dictionnaire des sculpteurs de l'École française au XIXe siècle', t. III, 1919, p.112 et suiv. F. Heilbrun, G.Bresc-Bautier, 'Le Photographe et l'architecte : Édouard Baldus, Hector-Martin Lefuel et le chantier du nouveau Louvre de Napoléon III', collection Dossiers du Musée du Louvre / Dossier du Département des sculptures, no 47, Paris, RMN, 1995 J. Tulard,' Dictionnaire du Second Empire', Paris, Fayard, 1995, p.607 C. Chevillot, " La troisième République ", in C. Barbillon, C. Chevillot, G. Bresc-Bautier (sous dir.), 'Sculptures du XVIIème au XXème siècle : Musée des Beaux-arts de Lyon', Paris, Somogy éditions d'art, Lyon, Musée des beaux-arts de Lyon, 2017, p.256 A. Pingeot, " Les artistes français à Rome ", dans 'Maesta di Roma: da Napoleone all'unità d'Italia, da Ingres a Degas', cat. exp., Rome, Villa Medici, 7 mars-29 juin 2003, Milan, Electa, 2003, p. 475-476. Estimation 600 - 800 €

          Artcurial
        • Eugène GUILLAUME Montbard, 1822 - Rome, 1905 Napoléon à cheval en tenue militaire Esquisse en cire, vers 1862
          Feb. 22, 2022

          Eugène GUILLAUME Montbard, 1822 - Rome, 1905 Napoléon à cheval en tenue militaire Esquisse en cire, vers 1862

          Est: €2,000 - €3,000

          Eugène GUILLAUME Montbard, 1822 - Rome, 1905 Napoléon à cheval en tenue militaire Esquisse en cire, vers 1862 (Petits accidents dont queue, oreilles) Repose sur une base rectangulaire et un socle en bois h: 31 w: 24 d: 10,50 cm Provenance : Collection de la famille Lefuel ; Puis par descendance Commentaire : Œuvre en rapport : Eugène Guillaume, 'Napoléon à cheval en tenue militaire', vers 1862, esquisse en cire, dim. 31,5 x 25,3 x 10,4 cm, Paris, musée d'Orsay, n°inv.16036 EUGENE GUILLAUME ET HECTOR LEFUEL Rares sont les artistes qui ont connu autant de distinctions et d'honneurs dans leur vie que le sculpteur Eugène Guillaume : Prix de Rome en 1845, chevalier de la Légion d'honneur en 1855, Membre de l'Institut en 1862, professeur puis directeur de l'École des Beaux-Arts en 1863 et 1865, nommé directeur de l'Académie des Beaux-Arts en 1878-79, directeur de l'Académie nationale de France à Rome de 1891 à 1904, professeur d'esthétique au Collège de France en 1882, enfin élu au siège du duc d'Aumale à l'Académie française en 1898. Ce palmarès vertigineux met en lumière son investissement sans faille dans le monde de l'art. Critique d'art et penseur, il établit publiquement des positions esthétiques et théoriques pour la sculpture par l'intermédiaire de nombreuses publications. Il est tout aussi investi dans le développement de l'enseignement du dessin. Il reçoit des missions institutionnelles en étant membre de la commission de l'Instruction publique, puis inspecteur général de l'enseignement du dessin ; enfin il est également membre du Jury des Salons de 1863 à 1890 (voir la valise comprenant un certain nombre des ouvrages publiés d'Eugène Guillaume et son sceau (lot 21)). Ces missions et distinctions sont aussi pléthoriques que sa carrière de sculpteur et il s'agit bien là d'un tour de force que d'avoir su mener de front une carrière officielle aussi remplie et un travail de création aussi foisonnant. Le journaliste Henry Jouin loue d'ailleurs Eugène Guillaume, premier sculpteur à être élu à l'Académie française en ces termes en 1898 : " Il nous plait de rencontrer un homme en mesure de tenir la plume ou le ciseau avec une égale sûreté sachant se mouvoir en liberté dans les régions de l'esthétique la plus élevée1 " Cet ensemble d'œuvres conservé précieusement par la famille Lefuel apparentée à l'artiste et présenté aujourd'hui offre un large éclairage sur les thèmes qui ont fait la réputation de ce sculpteur au parcours exemplaire : Né à Montbard et formé à l'école de dessin de Dijon avant de rejoindre Paris en 1841 à l'âge de 19 ans, Eugène Guillaume commence sa formation à l'École des Beaux-Arts dans l'atelier du célèbre James Pradier : le portrait en plâtre (lot 5) réalisé avec une grande sensibilité par son maître donne l'image d'un jeune provincial aux allures romantiques, tel un Rastignac qui n'attend que l'opportunité de faire éclore son talent et d'accéder au succès. Talent et succès trouvent rapidement leur concrétisation. Le portrait de profil en médaillon (lot 28) réalisé en 1857 par son camarade de classe à Rome Gabriel Jules Thomas le présente dans cette posture académique que l'on retrouve ensuite, à la fin de sa vie dans le magnifique portrait peint de Paul Baudry (lot 7) et son buste posthume par Hippolyte Lefèbvre (lot 22). Sous l'influence et la direction de Pradier dont l'enseignement se définit par une admiration absolue de la sculpture grecque, il fait sien l'art classique qui ne l'a plus jamais quitté. Encouragé par son maître, il remporte donc le prix de Rome de 1845 avec son œuvre Thésée trouvant sur un rocher l'épée de son père. Son séjour dans la Cité éternelle conforte son amour profond de l'art antique et des principes académiques qui se révèle dans la très jolie suite du Mnésymaque (lots 24,25 et 26), Danaé (lot 1), Diane et Endymion (lot 3), l'ensemble de six esquisses en terre crue (lot 23), enfin le Lion d'après la Loggia dei Lanzi de Florence (lot 12). À son premier Salon en 1852, il envoie son ultime travail de cinquième et dernière année de la Villa Médicis, une figure assise en marbre d'Anacréon qui connait un beau succès : " Il y a dans son bagage une statue qui est tout à fait grecque d'inspiration, de rythme, j'allais dire de chant, tant elle a l'air de scander et de parler les vers que la Muse met sur ses lèvres : c'est l'Anacréon2 ". Elle est suivie, comme en témoigne ici le bronze (lot 6), d'une édition en trois formats par Delafontaine (1774-1860). De retour en France, il devient sous le Second Empire et la Troisième République un artiste incontournable dans les commandes publiques. Il se spécialise dans la réalisation de monuments en hommage aux Grands hommes sur l'ensemble du territoire français, comme en témoigne la réduction en bronze du Monument de Philippe Girard (lot 20), inventeur de la filature mécanique du lin, érigé en 1882 en Avignon. Passionné par la figure de Napoléon, il exécute à la demande du prince Napoléon un important cycle " napoléonien ". Outre l'imposante sculpture en marbre représentant Napoléon Ier législateur (disparu dans l'incendie du palais des Tuileries en 1871), une série de bustes de Napoléon à différentes étapes de sa vie est commandée à l'artiste : élève à Brienne, général en chef de l'Armée d'Italie, Premier Consul, Empereur, en 1812, à Sainte-Hélène (les plâtres sont au château de Malmaison, les marbres à Prangins et à Arenenberg). Un Bonaparte en pied en lieutenant d'artillerie (lot 11) clôt le cycle en 1870. Une esquisse en cire d'une statue équestre de Napoléon Ier à cheval en tenue militaire (lot 2, finalement non exécutée) prévue pour la cour Napoléon du Louvre est également présentée, s'ajoutant à un corpus de plusieurs travaux préparatoires de 1862. Ce travail occupe tout entier l'artiste au point qu'il lui permet d'inscrire son œuvre dans une dimension plus élargie de l'histoire de l'art : " Du point de vue de l'art on peut faire observer que la part de la vérité matérielle est trop forte et qu'un ouvrage destiné à durer a besoin d'être plus dépouillé et présente dans des conditions propres à tous les temps. Les exigences de l'art doivent-elles céder à celles de l'histoire telle que nous l'entendons aujourd'hui ?3 " Il excelle dans la réalisation de portraits dans le cadre de ces commandes officielles mais aussi dans le cadre privé : auprès des bustes d'anonymes en bronze ou terre cuite qui lui sont attribués Portrait de jeune femme (lot 9) et portraits d'homme en plâtre patiné (lot 17) et plâtre patiné façon bronze (lot 8)) se distinguent le portrait présumé de sa fille Thérèse (1857-1949) (lot 18), présentée voilée comme une jeune romaine ou encore le buste en bronze plein de distinction de l'architecte historiciste Hector Lefuel (1810-1880) (lot 10). La rencontre d'Eugène Guillaume avec Hector Lefuel - lauréat du prix de Rome en 1839, pensionnaire de la Villa Médicis les années précédant l'arrivé du sculpteur, directeur des travaux de Meudon, de la Manufacture de Sèvres et du château de Fontainebleau, membre de l'Institut constitue non seulement un jalon important dans sa carrière mais aussi dans la connaissance et la conservation des œuvres de l'artiste. D'un point de vue professionnel, Lefuel introduit Eugène Guillaume en 1857 sur le chantier mené par Napoléon III d'agrandissement et d'aménagement de l'ensemble " Louvre Tuileries ". Du point de vue privé, cette relation avec Hector Lefuel se conclut par le mariage en 1878 entre Thérèse Guillaume, fille d'Eugène et Henri Lefuel, fils d'Hector. L'alliance de ces deux familles est la raison pour laquelle les descendants Lefuel ont conservé conjointement le fonds d'atelier d'Eugène Guillaume et des œuvres associées à la grande figure de l'architecte. Trois portraits de Lefuel réalisés par des sculpteurs différents témoignent de la relation du maître d'œuvre et des artistes qui obtenaient des commandes sur les grands chantiers officiels, ici celui de la réunion des Tuileries au Louvre grâce à ses recommandation et protection. Outre le buste en bronze représentant l'homme en costume de ville réalisé par Eugène Guillaume, la famille conservait encore le buste sans accoutrement exécuté par le sculpteur Francisque Duret (lot 4). Alexandre Oliva offre quant à lui un modèle drapé à l'antique, dont on présente ici trois exemplaires (lots 13, 14 et 15). 1. Henry Jouin, " Un sculpteur écrivain, M. Eugène Guillaume ", in La Nouvelle Revue, livraison du 15 septembre 1898, 20eme année, t. CXIV, Paris administration et rédaction, pp.269-275. 2. J. Buisson, " Le salon de 1881, 3e article, la Sculpture ", in 'Gazette des Beaux-Arts', 1881, t.2, p.210-238, p.212. 3. Fond d'archives d'Eugène Guillaume, liasse 201, chemise 2/3, note jointe aux esquisses de la statue équestre de Napoléon par Eugène Guillaume (L202-68). Archives : Fonds Eugène Guillaume conservé au Musée d'Orsay, Paris. Littérature en rapport : T. Veron, " Eugène Guillaume ", in 'De l'Art. et des artistes de mon temps, Salon de 1877', Poitiers, 1877 J. Buisson, " Le salon de 1881, 3e article, la Sculpture ", in 'Gazette des Beaux-Arts', 1881.2 p.210-238, p.212 H. Marguy, 'Eugène Guillaume', Montargis, impr. de E. Laurent, 1911 S. Lami, 'Dictionnaire des sculpteurs de l'École française au XIXe siècle', t. III, 1919, p.112 et suiv. F. Heilbrun, G.Bresc-Bautier, 'Le Photographe et l'architecte : Édouard Baldus, Hector-Martin Lefuel et le chantier du nouveau Louvre de Napoléon III', collection Dossiers du Musée du Louvre / Dossier du Département des sculptures, no 47, Paris, RMN, 1995 J. Tulard,' Dictionnaire du Second Empire', Paris, Fayard, 1995, p.607 C. Chevillot, " La troisième République ", in C. Barbillon, C. Chevillot, G. Bresc-Bautier (sous dir.), 'Sculptures du XVIIème au XXème siècle : Musée des Beaux-arts de Lyon', Paris, Somogy éditions d'art, Lyon, Musée des beaux-arts de Lyon, 2017, p.256 A. Pingeot, " Les artistes français à Rome ", dans 'Maesta di Roma: da Napoleone all'unità d'Italia, da Ingres a Degas', cat. exp., Rome, Villa Medici, 7 mars-29 juin 2003, Milan, Electa, 2003, p. 475-476. Estimation 2 000 - 3 000 €

          Artcurial
        • Attribué à Eugène GUILLAUME Montbard, 1822 - Rome, 1905 Danaé Esquisse en terre cuite
          Feb. 22, 2022

          Attribué à Eugène GUILLAUME Montbard, 1822 - Rome, 1905 Danaé Esquisse en terre cuite

          Est: €800 - €1,000

          Attribué à Eugène GUILLAUME Montbard, 1822 - Rome, 1905 Danaé Esquisse en terre cuite h: 7 w: 23 d: 7 cm Provenance : Collection de la famille Lefuel ; Puis par descendance Commentaire : EUGENE GUILLAUME ET HECTOR LEFUEL Rares sont les artistes qui ont connu autant de distinctions et d'honneurs dans leur vie que le sculpteur Eugène Guillaume : Prix de Rome en 1845, chevalier de la Légion d'honneur en 1855, Membre de l'Institut en 1862, professeur puis directeur de l'École des Beaux-Arts en 1863 et 1865, nommé directeur de l'Académie des Beaux-Arts en 1878-79, directeur de l'Académie nationale de France à Rome de 1891 à 1904, professeur d'esthétique au Collège de France en 1882, enfin élu au siège du duc d'Aumale à l'Académie française en 1898. Ce palmarès vertigineux met en lumière son investissement sans faille dans le monde de l'art. Critique d'art et penseur, il établit publiquement des positions esthétiques et théoriques pour la sculpture par l'intermédiaire de nombreuses publications. Il est tout aussi investi dans le développement de l'enseignement du dessin. Il reçoit des missions institutionnelles en étant membre de la commission de l'Instruction publique, puis inspecteur général de l'enseignement du dessin ; enfin il est également membre du Jury des Salons de 1863 à 1890 (voir la valise comprenant un certain nombre des ouvrages publiés d'Eugène Guillaume et son sceau (lot 21)). Ces missions et distinctions sont aussi pléthoriques que sa carrière de sculpteur et il s'agit bien là d'un tour de force que d'avoir su mener de front une carrière officielle aussi remplie et un travail de création aussi foisonnant. Le journaliste Henry Jouin loue d'ailleurs Eugène Guillaume, premier sculpteur à être élu à l'Académie française en ces termes en 1898 : " Il nous plait de rencontrer un homme en mesure de tenir la plume ou le ciseau avec une égale sûreté sachant se mouvoir en liberté dans les régions de l'esthétique la plus élevée1 " Cet ensemble d'œuvres conservé précieusement par la famille Lefuel apparentée à l'artiste et présenté aujourd'hui offre un large éclairage sur les thèmes qui ont fait la réputation de ce sculpteur au parcours exemplaire : Né à Montbard et formé à l'école de dessin de Dijon avant de rejoindre Paris en 1841 à l'âge de 19 ans, Eugène Guillaume commence sa formation à l'École des Beaux-Arts dans l'atelier du célèbre James Pradier : le portrait en plâtre (lot 5) réalisé avec une grande sensibilité par son maître donne l'image d'un jeune provincial aux allures romantiques, tel un Rastignac qui n'attend que l'opportunité de faire éclore son talent et d'accéder au succès. Talent et succès trouvent rapidement leur concrétisation. Le portrait de profil en médaillon (lot 28) réalisé en 1857 par son camarade de classe à Rome Gabriel Jules Thomas le présente dans cette posture académique que l'on retrouve ensuite, à la fin de sa vie dans le magnifique portrait peint de Paul Baudry (lot 7) et son buste posthume par Hippolyte Lefèbvre (lot 22). Sous l'influence et la direction de Pradier dont l'enseignement se définit par une admiration absolue de la sculpture grecque, il fait sien l'art classique qui ne l'a plus jamais quitté. Encouragé par son maître, il remporte donc le prix de Rome de 1845 avec son œuvre Thésée trouvant sur un rocher l'épée de son père. Son séjour dans la Cité éternelle conforte son amour profond de l'art antique et des principes académiques qui se révèle dans la très jolie suite du Mnésymaque (lots 24,25 et 26), Danaé (lot 1), Diane et Endymion (lot 3), l'ensemble de six esquisses en terre crue (lot 23), enfin le Lion d'après la Loggia dei Lanzi de Florence (lot 12). À son premier Salon en 1852, il envoie son ultime travail de cinquième et dernière année de la Villa Médicis, une figure assise en marbre d'Anacréon qui connait un beau succès : " Il y a dans son bagage une statue qui est tout à fait grecque d'inspiration, de rythme, j'allais dire de chant, tant elle a l'air de scander et de parler les vers que la Muse met sur ses lèvres : c'est l'Anacréon2 ". Elle est suivie, comme en témoigne ici le bronze (lot 6), d'une édition en trois formats par Delafontaine (1774-1860). De retour en France, il devient sous le Second Empire et la Troisième République un artiste incontournable dans les commandes publiques. Il se spécialise dans la réalisation de monuments en hommage aux Grands hommes sur l'ensemble du territoire français, comme en témoigne la réduction en bronze du Monument de Philippe Girard (lot 20), inventeur de la filature mécanique du lin, érigé en 1882 en Avignon. Passionné par la figure de Napoléon, il exécute à la demande du prince Napoléon un important cycle " napoléonien ". Outre l'imposante sculpture en marbre représentant Napoléon Ier législateur (disparu dans l'incendie du palais des Tuileries en 1871), une série de bustes de Napoléon à différentes étapes de sa vie est commandée à l'artiste : élève à Brienne, général en chef de l'Armée d'Italie, Premier Consul, Empereur, en 1812, à Sainte-Hélène (les plâtres sont au château de Malmaison, les marbres à Prangins et à Arenenberg). Un Bonaparte en pied en lieutenant d'artillerie (lot 11) clôt le cycle en 1870. Une esquisse en cire d'une statue équestre de Napoléon Ier à cheval en tenue militaire (lot 2, finalement non exécutée) prévue pour la cour Napoléon du Louvre est également présentée, s'ajoutant à un corpus de plusieurs travaux préparatoires de 1862. Ce travail occupe tout entier l'artiste au point qu'il lui permet d'inscrire son œuvre dans une dimension plus élargie de l'histoire de l'art : " Du point de vue de l'art on peut faire observer que la part de la vérité matérielle est trop forte et qu'un ouvrage destiné à durer a besoin d'être plus dépouillé et présente dans des conditions propres à tous les temps. Les exigences de l'art doivent-elles céder à celles de l'histoire telle que nous l'entendons aujourd'hui ?3 " Il excelle dans la réalisation de portraits dans le cadre de ces commandes officielles mais aussi dans le cadre privé : auprès des bustes d'anonymes en bronze ou terre cuite qui lui sont attribués Portrait de jeune femme (lot 9) et portraits d'homme en plâtre patiné (lot 17) et plâtre patiné façon bronze (lot 8)) se distinguent le portrait présumé de sa fille Thérèse (1857-1949) (lot 18), présentée voilée comme une jeune romaine ou encore le buste en bronze plein de distinction de l'architecte historiciste Hector Lefuel (1810-1880) (lot 10). La rencontre d'Eugène Guillaume avec Hector Lefuel - lauréat du prix de Rome en 1839, pensionnaire de la Villa Médicis les années précédant l'arrivé du sculpteur, directeur des travaux de Meudon, de la Manufacture de Sèvres et du château de Fontainebleau, membre de l'Institut constitue non seulement un jalon important dans sa carrière mais aussi dans la connaissance et la conservation des œuvres de l'artiste. D'un point de vue professionnel, Lefuel introduit Eugène Guillaume en 1857 sur le chantier mené par Napoléon III d'agrandissement et d'aménagement de l'ensemble " Louvre Tuileries ". Du point de vue privé, cette relation avec Hector Lefuel se conclut par le mariage en 1878 entre Thérèse Guillaume, fille d'Eugène et Henri Lefuel, fils d'Hector. L'alliance de ces deux familles est la raison pour laquelle les descendants Lefuel ont conservé conjointement le fonds d'atelier d'Eugène Guillaume et des œuvres associées à la grande figure de l'architecte. Trois portraits de Lefuel réalisés par des sculpteurs différents témoignent de la relation du maître d'œuvre et des artistes qui obtenaient des commandes sur les grands chantiers officiels, ici celui de la réunion des Tuileries au Louvre grâce à ses recommandation et protection. Outre le buste en bronze représentant l'homme en costume de ville réalisé par Eugène Guillaume, la famille conservait encore le buste sans accoutrement exécuté par le sculpteur Francisque Duret (lot 4). Alexandre Oliva offre quant à lui un modèle drapé à l'antique, dont on présente ici trois exemplaires (lots 13, 14 et 15). 1. Henry Jouin, " Un sculpteur écrivain, M. Eugène Guillaume ", in La Nouvelle Revue, livraison du 15 septembre 1898, 20eme année, t. CXIV, Paris administration et rédaction, pp.269-275. 2. J. Buisson, " Le salon de 1881, 3e article, la Sculpture ", in 'Gazette des Beaux-Arts', 1881, t.2, p.210-238, p.212. 3. Fond d'archives d'Eugène Guillaume, liasse 201, chemise 2/3, note jointe aux esquisses de la statue équestre de Napoléon par Eugène Guillaume (L202-68). Archives : Fonds Eugène Guillaume conservé au Musée d'Orsay, Paris. Littérature en rapport : T. Veron, " Eugène Guillaume ", in 'De l'Art. et des artistes de mon temps, Salon de 1877', Poitiers, 1877 J. Buisson, " Le salon de 1881, 3e article, la Sculpture ", in 'Gazette des Beaux-Arts', 1881.2 p.210-238, p.212 H. Marguy, 'Eugène Guillaume', Montargis, impr. de E. Laurent, 1911 S. Lami, 'Dictionnaire des sculpteurs de l'École française au XIXe siècle', t. III, 1919, p.112 et suiv. F. Heilbrun, G.Bresc-Bautier, 'Le Photographe et l'architecte : Édouard Baldus, Hector-Martin Lefuel et le chantier du nouveau Louvre de Napoléon III', collection Dossiers du Musée du Louvre / Dossier du Département des sculptures, no 47, Paris, RMN, 1995 J. Tulard,' Dictionnaire du Second Empire', Paris, Fayard, 1995, p.607 C. Chevillot, " La troisième République ", in C. Barbillon, C. Chevillot, G. Bresc-Bautier (sous dir.), 'Sculptures du XVIIème au XXème siècle : Musée des Beaux-arts de Lyon', Paris, Somogy éditions d'art, Lyon, Musée des beaux-arts de Lyon, 2017, p.256 A. Pingeot, " Les artistes français à Rome ", dans 'Maesta di Roma: da Napoleone all'unità d'Italia, da Ingres a Degas', cat. exp., Rome, Villa Medici, 7 mars-29 juin 2003, Milan, Electa, 2003, p. 475-476. Estimation 800 - 1 000 €

          Artcurial
        • Eugène GUILLAUME Montbard, 1822 - Rome, 1905 Mnésymaque Bronze à patine brun clair richement nuancé de vert
          Feb. 22, 2022

          Eugène GUILLAUME Montbard, 1822 - Rome, 1905 Mnésymaque Bronze à patine brun clair richement nuancé de vert

          Est: €2,000 - €3,000

          Eugène GUILLAUME Montbard, 1822 - Rome, 1905 Mnésymaque Bronze à patine brun clair richement nuancé de vert signé 'Eug. Guillaume' sur la droite de la terrasse, porte le numéro '1' et le cachet du fondeur 'Cire perdue C. Valsuani', porte un cachet avec une Victoire ailée Hauteur : 37 cm (14,56 in.) Repose sur un socle en marbre noir Hauteur totale : 44,50 cm (17,52 in.) Provenance : Collection de la famille Lefuel ; Puis par descendance Commentaire : EUGENE GUILLAUME ET HECTOR LEFUEL Rares sont les artistes qui ont connu autant de distinctions et d'honneurs dans leur vie que le sculpteur Eugène Guillaume : Prix de Rome en 1845, chevalier de la Légion d'honneur en 1855, Membre de l'Institut en 1862, professeur puis directeur de l'École des Beaux-Arts en 1863 et 1865, nommé directeur de l'Académie des Beaux-Arts en 1878-79, directeur de l'Académie nationale de France à Rome de 1891 à 1904, professeur d'esthétique au Collège de France en 1882, enfin élu au siège du duc d'Aumale à l'Académie française en 1898. Ce palmarès vertigineux met en lumière son investissement sans faille dans le monde de l'art. Critique d'art et penseur, il établit publiquement des positions esthétiques et théoriques pour la sculpture par l'intermédiaire de nombreuses publications. Il est tout aussi investi dans le développement de l'enseignement du dessin. Il reçoit des missions institutionnelles en étant membre de la commission de l'Instruction publique, puis inspecteur général de l'enseignement du dessin ; enfin il est également membre du Jury des Salons de 1863 à 1890 (voir la valise comprenant un certain nombre des ouvrages publiés d'Eugène Guillaume et son sceau (lot 21)). Ces missions et distinctions sont aussi pléthoriques que sa carrière de sculpteur et il s'agit bien là d'un tour de force que d'avoir su mener de front une carrière officielle aussi remplie et un travail de création aussi foisonnant. Le journaliste Henry Jouin loue d'ailleurs Eugène Guillaume, premier sculpteur à être élu à l'Académie française en ces termes en 1898 : " Il nous plait de rencontrer un homme en mesure de tenir la plume ou le ciseau avec une égale sûreté sachant se mouvoir en liberté dans les régions de l'esthétique la plus élevée1 " Cet ensemble d'œuvres conservé précieusement par la famille Lefuel apparentée à l'artiste et présenté aujourd'hui offre un large éclairage sur les thèmes qui ont fait la réputation de ce sculpteur au parcours exemplaire : Né à Montbard et formé à l'école de dessin de Dijon avant de rejoindre Paris en 1841 à l'âge de 19 ans, Eugène Guillaume commence sa formation à l'École des Beaux-Arts dans l'atelier du célèbre James Pradier : le portrait en plâtre (lot 5) réalisé avec une grande sensibilité par son maître donne l'image d'un jeune provincial aux allures romantiques, tel un Rastignac qui n'attend que l'opportunité de faire éclore son talent et d'accéder au succès. Talent et succès trouvent rapidement leur concrétisation. Le portrait de profil en médaillon (lot 28) réalisé en 1857 par son camarade de classe à Rome Gabriel Jules Thomas le présente dans cette posture académique que l'on retrouve ensuite, à la fin de sa vie dans le magnifique portrait peint de Paul Baudry (lot 7) et son buste posthume par Hippolyte Lefèbvre (lot 22). Sous l'influence et la direction de Pradier dont l'enseignement se définit par une admiration absolue de la sculpture grecque, il fait sien l'art classique qui ne l'a plus jamais quitté. Encouragé par son maître, il remporte donc le prix de Rome de 1845 avec son œuvre Thésée trouvant sur un rocher l'épée de son père. Son séjour dans la Cité éternelle conforte son amour profond de l'art antique et des principes académiques qui se révèle dans la très jolie suite du Mnésymaque (lots 24,25 et 26), Danaé (lot 1), Diane et Endymion (lot 3), l'ensemble de six esquisses en terre crue (lot 23), enfin le Lion d'après la Loggia dei Lanzi de Florence (lot 12). À son premier Salon en 1852, il envoie son ultime travail de cinquième et dernière année de la Villa Médicis, une figure assise en marbre d'Anacréon qui connait un beau succès : " Il y a dans son bagage une statue qui est tout à fait grecque d'inspiration, de rythme, j'allais dire de chant, tant elle a l'air de scander et de parler les vers que la Muse met sur ses lèvres : c'est l'Anacréon2 ". Elle est suivie, comme en témoigne ici le bronze (lot 6), d'une édition en trois formats par Delafontaine (1774-1860). De retour en France, il devient sous le Second Empire et la Troisième République un artiste incontournable dans les commandes publiques. Il se spécialise dans la réalisation de monuments en hommage aux Grands hommes sur l'ensemble du territoire français, comme en témoigne la réduction en bronze du Monument de Philippe Girard (lot 20), inventeur de la filature mécanique du lin, érigé en 1882 en Avignon. Passionné par la figure de Napoléon, il exécute à la demande du prince Napoléon un important cycle " napoléonien ". Outre l'imposante sculpture en marbre représentant Napoléon Ier législateur (disparu dans l'incendie du palais des Tuileries en 1871), une série de bustes de Napoléon à différentes étapes de sa vie est commandée à l'artiste : élève à Brienne, général en chef de l'Armée d'Italie, Premier Consul, Empereur, en 1812, à Sainte-Hélène (les plâtres sont au château de Malmaison, les marbres à Prangins et à Arenenberg). Un Bonaparte en pied en lieutenant d'artillerie (lot 11) clôt le cycle en 1870. Une esquisse en cire d'une statue équestre de Napoléon Ier à cheval en tenue militaire (lot 2, finalement non exécutée) prévue pour la cour Napoléon du Louvre est également présentée, s'ajoutant à un corpus de plusieurs travaux préparatoires de 1862. Ce travail occupe tout entier l'artiste au point qu'il lui permet d'inscrire son œuvre dans une dimension plus élargie de l'histoire de l'art : " Du point de vue de l'art on peut faire observer que la part de la vérité matérielle est trop forte et qu'un ouvrage destiné à durer a besoin d'être plus dépouillé et présente dans des conditions propres à tous les temps. Les exigences de l'art doivent-elles céder à celles de l'histoire telle que nous l'entendons aujourd'hui ?3 " Il excelle dans la réalisation de portraits dans le cadre de ces commandes officielles mais aussi dans le cadre privé : auprès des bustes d'anonymes en bronze ou terre cuite qui lui sont attribués Portrait de jeune femme (lot 9) et portraits d'homme en plâtre patiné (lot 17) et plâtre patiné façon bronze (lot 8)) se distinguent le portrait présumé de sa fille Thérèse (1857-1949) (lot 18), présentée voilée comme une jeune romaine ou encore le buste en bronze plein de distinction de l'architecte historiciste Hector Lefuel (1810-1880) (lot 10). La rencontre d'Eugène Guillaume avec Hector Lefuel - lauréat du prix de Rome en 1839, pensionnaire de la Villa Médicis les années précédant l'arrivé du sculpteur, directeur des travaux de Meudon, de la Manufacture de Sèvres et du château de Fontainebleau, membre de l'Institut constitue non seulement un jalon important dans sa carrière mais aussi dans la connaissance et la conservation des œuvres de l'artiste. D'un point de vue professionnel, Lefuel introduit Eugène Guillaume en 1857 sur le chantier mené par Napoléon III d'agrandissement et d'aménagement de l'ensemble " Louvre Tuileries ". Du point de vue privé, cette relation avec Hector Lefuel se conclut par le mariage en 1878 entre Thérèse Guillaume, fille d'Eugène et Henri Lefuel, fils d'Hector. L'alliance de ces deux familles est la raison pour laquelle les descendants Lefuel ont conservé conjointement le fonds d'atelier d'Eugène Guillaume et des œuvres associées à la grande figure de l'architecte. Trois portraits de Lefuel réalisés par des sculpteurs différents témoignent de la relation du maître d'œuvre et des artistes qui obtenaient des commandes sur les grands chantiers officiels, ici celui de la réunion des Tuileries au Louvre grâce à ses recommandation et protection. Outre le buste en bronze représentant l'homme en costume de ville réalisé par Eugène Guillaume, la famille conservait encore le buste sans accoutrement exécuté par le sculpteur Francisque Duret (lot 4). Alexandre Oliva offre quant à lui un modèle drapé à l'antique, dont on présente ici trois exemplaires (lots 13, 14 et 15). 1. Henry Jouin, " Un sculpteur écrivain, M. Eugène Guillaume ", in La Nouvelle Revue, livraison du 15 septembre 1898, 20eme année, t. CXIV, Paris administration et rédaction, pp.269-275. 2. J. Buisson, " Le salon de 1881, 3e article, la Sculpture ", in 'Gazette des Beaux-Arts', 1881, t.2, p.210-238, p.212. 3. Fond d'archives d'Eugène Guillaume, liasse 201, chemise 2/3, note jointe aux esquisses de la statue équestre de Napoléon par Eugène Guillaume (L202-68). Archives : Fonds Eugène Guillaume conservé au Musée d'Orsay, Paris. Littérature en rapport : T. Veron, " Eugène Guillaume ", in 'De l'Art. et des artistes de mon temps, Salon de 1877', Poitiers, 1877 J. Buisson, " Le salon de 1881, 3e article, la Sculpture ", in 'Gazette des Beaux-Arts', 1881.2 p.210-238, p.212 H. Marguy, 'Eugène Guillaume', Montargis, impr. de E. Laurent, 1911 S. Lami, 'Dictionnaire des sculpteurs de l'École française au XIXe siècle', t. III, 1919, p.112 et suiv. F. Heilbrun, G.Bresc-Bautier, 'Le Photographe et l'architecte : Édouard Baldus, Hector-Martin Lefuel et le chantier du nouveau Louvre de Napoléon III', collection Dossiers du Musée du Louvre / Dossier du Département des sculptures, no 47, Paris, RMN, 1995 J. Tulard,' Dictionnaire du Second Empire', Paris, Fayard, 1995, p.607 C. Chevillot, " La troisième République ", in C. Barbillon, C. Chevillot, G. Bresc-Bautier (sous dir.), 'Sculptures du XVIIème au XXème siècle : Musée des Beaux-arts de Lyon', Paris, Somogy éditions d'art, Lyon, Musée des beaux-arts de Lyon, 2017, p.256 A. Pingeot, " Les artistes français à Rome ", dans 'Maesta di Roma: da Napoleone all'unità d'Italia, da Ingres a Degas', cat. exp., Rome, Villa Medici, 7 mars-29 juin 2003, Milan, Electa, 2003, p. 475-476. Estimation 2 000 - 3 000 €

          Artcurial
        • Eugène GUILLAUME Montbard, 1822 - Rome, 1905 Ensemble de six esquisses Terre crue
          Feb. 22, 2022

          Eugène GUILLAUME Montbard, 1822 - Rome, 1905 Ensemble de six esquisses Terre crue

          Est: €200 - €300

          Eugène GUILLAUME Montbard, 1822 - Rome, 1905 Ensemble de six esquisses Terre crue Dimensions : entre 10 cm (3,94 in.) et 30 cm (11,81 in.) chaque élément (Accidentées et lacunaires) On y joint 6 éléments en terre crue Provenance : Collection de la famille Lefuel ; Puis par descendance Commentaire : EUGENE GUILLAUME ET HECTOR LEFUEL Rares sont les artistes qui ont connu autant de distinctions et d'honneurs dans leur vie que le sculpteur Eugène Guillaume : Prix de Rome en 1845, chevalier de la Légion d'honneur en 1855, Membre de l'Institut en 1862, professeur puis directeur de l'École des Beaux-Arts en 1863 et 1865, nommé directeur de l'Académie des Beaux-Arts en 1878-79, directeur de l'Académie nationale de France à Rome de 1891 à 1904, professeur d'esthétique au Collège de France en 1882, enfin élu au siège du duc d'Aumale à l'Académie française en 1898. Ce palmarès vertigineux met en lumière son investissement sans faille dans le monde de l'art. Critique d'art et penseur, il établit publiquement des positions esthétiques et théoriques pour la sculpture par l'intermédiaire de nombreuses publications. Il est tout aussi investi dans le développement de l'enseignement du dessin. Il reçoit des missions institutionnelles en étant membre de la commission de l'Instruction publique, puis inspecteur général de l'enseignement du dessin ; enfin il est également membre du Jury des Salons de 1863 à 1890 (voir la valise comprenant un certain nombre des ouvrages publiés d'Eugène Guillaume et son sceau (lot 21)). Ces missions et distinctions sont aussi pléthoriques que sa carrière de sculpteur et il s'agit bien là d'un tour de force que d'avoir su mener de front une carrière officielle aussi remplie et un travail de création aussi foisonnant. Le journaliste Henry Jouin loue d'ailleurs Eugène Guillaume, premier sculpteur à être élu à l'Académie française en ces termes en 1898 : " Il nous plait de rencontrer un homme en mesure de tenir la plume ou le ciseau avec une égale sûreté sachant se mouvoir en liberté dans les régions de l'esthétique la plus élevée1 " Cet ensemble d'œuvres conservé précieusement par la famille Lefuel apparentée à l'artiste et présenté aujourd'hui offre un large éclairage sur les thèmes qui ont fait la réputation de ce sculpteur au parcours exemplaire : Né à Montbard et formé à l'école de dessin de Dijon avant de rejoindre Paris en 1841 à l'âge de 19 ans, Eugène Guillaume commence sa formation à l'École des Beaux-Arts dans l'atelier du célèbre James Pradier : le portrait en plâtre (lot 5) réalisé avec une grande sensibilité par son maître donne l'image d'un jeune provincial aux allures romantiques, tel un Rastignac qui n'attend que l'opportunité de faire éclore son talent et d'accéder au succès. Talent et succès trouvent rapidement leur concrétisation. Le portrait de profil en médaillon (lot 28) réalisé en 1857 par son camarade de classe à Rome Gabriel Jules Thomas le présente dans cette posture académique que l'on retrouve ensuite, à la fin de sa vie dans le magnifique portrait peint de Paul Baudry (lot 7) et son buste posthume par Hippolyte Lefèbvre (lot 22). Sous l'influence et la direction de Pradier dont l'enseignement se définit par une admiration absolue de la sculpture grecque, il fait sien l'art classique qui ne l'a plus jamais quitté. Encouragé par son maître, il remporte donc le prix de Rome de 1845 avec son œuvre Thésée trouvant sur un rocher l'épée de son père. Son séjour dans la Cité éternelle conforte son amour profond de l'art antique et des principes académiques qui se révèle dans la très jolie suite du Mnésymaque (lots 24,25 et 26), Danaé (lot 1), Diane et Endymion (lot 3), l'ensemble de six esquisses en terre crue (lot 23), enfin le Lion d'après la Loggia dei Lanzi de Florence (lot 12). À son premier Salon en 1852, il envoie son ultime travail de cinquième et dernière année de la Villa Médicis, une figure assise en marbre d'Anacréon qui connait un beau succès : " Il y a dans son bagage une statue qui est tout à fait grecque d'inspiration, de rythme, j'allais dire de chant, tant elle a l'air de scander et de parler les vers que la Muse met sur ses lèvres : c'est l'Anacréon2 ". Elle est suivie, comme en témoigne ici le bronze (lot 6), d'une édition en trois formats par Delafontaine (1774-1860). De retour en France, il devient sous le Second Empire et la Troisième République un artiste incontournable dans les commandes publiques. Il se spécialise dans la réalisation de monuments en hommage aux Grands hommes sur l'ensemble du territoire français, comme en témoigne la réduction en bronze du Monument de Philippe Girard (lot 20), inventeur de la filature mécanique du lin, érigé en 1882 en Avignon. Passionné par la figure de Napoléon, il exécute à la demande du prince Napoléon un important cycle " napoléonien ". Outre l'imposante sculpture en marbre représentant Napoléon Ier législateur (disparu dans l'incendie du palais des Tuileries en 1871), une série de bustes de Napoléon à différentes étapes de sa vie est commandée à l'artiste : élève à Brienne, général en chef de l'Armée d'Italie, Premier Consul, Empereur, en 1812, à Sainte-Hélène (les plâtres sont au château de Malmaison, les marbres à Prangins et à Arenenberg). Un Bonaparte en pied en lieutenant d'artillerie (lot 11) clôt le cycle en 1870. Une esquisse en cire d'une statue équestre de Napoléon Ier à cheval en tenue militaire (lot 2, finalement non exécutée) prévue pour la cour Napoléon du Louvre est également présentée, s'ajoutant à un corpus de plusieurs travaux préparatoires de 1862. Ce travail occupe tout entier l'artiste au point qu'il lui permet d'inscrire son œuvre dans une dimension plus élargie de l'histoire de l'art : " Du point de vue de l'art on peut faire observer que la part de la vérité matérielle est trop forte et qu'un ouvrage destiné à durer a besoin d'être plus dépouillé et présente dans des conditions propres à tous les temps. Les exigences de l'art doivent-elles céder à celles de l'histoire telle que nous l'entendons aujourd'hui ?3 " Il excelle dans la réalisation de portraits dans le cadre de ces commandes officielles mais aussi dans le cadre privé : auprès des bustes d'anonymes en bronze ou terre cuite qui lui sont attribués Portrait de jeune femme (lot 9) et portraits d'homme en plâtre patiné (lot 17) et plâtre patiné façon bronze (lot 8)) se distinguent le portrait présumé de sa fille Thérèse (1857-1949) (lot 18), présentée voilée comme une jeune romaine ou encore le buste en bronze plein de distinction de l'architecte historiciste Hector Lefuel (1810-1880) (lot 10). La rencontre d'Eugène Guillaume avec Hector Lefuel - lauréat du prix de Rome en 1839, pensionnaire de la Villa Médicis les années précédant l'arrivé du sculpteur, directeur des travaux de Meudon, de la Manufacture de Sèvres et du château de Fontainebleau, membre de l'Institut constitue non seulement un jalon important dans sa carrière mais aussi dans la connaissance et la conservation des œuvres de l'artiste. D'un point de vue professionnel, Lefuel introduit Eugène Guillaume en 1857 sur le chantier mené par Napoléon III d'agrandissement et d'aménagement de l'ensemble " Louvre Tuileries ". Du point de vue privé, cette relation avec Hector Lefuel se conclut par le mariage en 1878 entre Thérèse Guillaume, fille d'Eugène et Henri Lefuel, fils d'Hector. L'alliance de ces deux familles est la raison pour laquelle les descendants Lefuel ont conservé conjointement le fonds d'atelier d'Eugène Guillaume et des œuvres associées à la grande figure de l'architecte. Trois portraits de Lefuel réalisés par des sculpteurs différents témoignent de la relation du maître d'œuvre et des artistes qui obtenaient des commandes sur les grands chantiers officiels, ici celui de la réunion des Tuileries au Louvre grâce à ses recommandation et protection. Outre le buste en bronze représentant l'homme en costume de ville réalisé par Eugène Guillaume, la famille conservait encore le buste sans accoutrement exécuté par le sculpteur Francisque Duret (lot 4). Alexandre Oliva offre quant à lui un modèle drapé à l'antique, dont on présente ici trois exemplaires (lots 13, 14 et 15). 1. Henry Jouin, " Un sculpteur écrivain, M. Eugène Guillaume ", in La Nouvelle Revue, livraison du 15 septembre 1898, 20eme année, t. CXIV, Paris administration et rédaction, pp.269-275. 2. J. Buisson, " Le salon de 1881, 3e article, la Sculpture ", in 'Gazette des Beaux-Arts', 1881, t.2, p.210-238, p.212. 3. Fond d'archives d'Eugène Guillaume, liasse 201, chemise 2/3, note jointe aux esquisses de la statue équestre de Napoléon par Eugène Guillaume (L202-68). Archives : Fonds Eugène Guillaume conservé au Musée d'Orsay, Paris. Littérature en rapport : T. Veron, " Eugène Guillaume ", in 'De l'Art. et des artistes de mon temps, Salon de 1877', Poitiers, 1877 J. Buisson, " Le salon de 1881, 3e article, la Sculpture ", in 'Gazette des Beaux-Arts', 1881.2 p.210-238, p.212 H. Marguy, 'Eugène Guillaume', Montargis, impr. de E. Laurent, 1911 S. Lami, 'Dictionnaire des sculpteurs de l'École française au XIXe siècle', t. III, 1919, p.112 et suiv. F. Heilbrun, G.Bresc-Bautier, 'Le Photographe et l'architecte : Édouard Baldus, Hector-Martin Lefuel et le chantier du nouveau Louvre de Napoléon III', collection Dossiers du Musée du Louvre / Dossier du Département des sculptures, no 47, Paris, RMN, 1995 J. Tulard,' Dictionnaire du Second Empire', Paris, Fayard, 1995, p.607 C. Chevillot, " La troisième République ", in C. Barbillon, C. Chevillot, G. Bresc-Bautier (sous dir.), 'Sculptures du XVIIème au XXème siècle : Musée des Beaux-arts de Lyon', Paris, Somogy éditions d'art, Lyon, Musée des beaux-arts de Lyon, 2017, p.256 A. Pingeot, " Les artistes français à Rome ", dans 'Maesta di Roma: da Napoleone all'unità d'Italia, da Ingres a Degas', cat. exp., Rome, Villa Medici, 7 mars-29 juin 2003, Milan, Electa, 2003, p. 475-476. Estimation 200 - 300 €

          Artcurial
        • Eugène GUILLAUME Montbard, 1822 - Rome, 1905 Napoléon Ier à cheval en tenue militaire Cire
          Nov. 09, 2021

          Eugène GUILLAUME Montbard, 1822 - Rome, 1905 Napoléon Ier à cheval en tenue militaire Cire

          Est: €4,000 - €6,000

          Eugène GUILLAUME Montbard, 1822 - Rome, 1905 Napoléon Ier à cheval en tenue militaire Cire Repose sur une base en bois clair et en bois noirci Hauteur totale : 33 cm (13 in.) Napoleon the 1st on horseback in military clothing, wax, by E. Guillaume h: 23 w: 28,50 d: 9 cm Commentaire : En 1862, alors que les grands travaux d'aménagement entrepris par Napoléon III pour réunir le Louvre aux Tuileries battent leur plein, l'idée germe de faire édifier une sculpture monumentale de l'oncle de l'Empereur pour la cour Napoléon. Cette cire constitue l'une des cinq esquisses réalisées pour le projet qui fut finalement abandonné en 1870 laissant vacante une place finalement occupée depuis 1988 par la pyramide de Leoh Ming Pei. Estimation 4 000 - 6 000 €

          Artcurial
        • Eugène GUILLAUME, (1822-1905). Sculpteur, professe…
          Dec. 07, 2020

          Eugène GUILLAUME, (1822-1905). Sculpteur, professe…

          Est: €3,000 - €5,000

          Eugène GUILLAUME, (1822-1905). Sculpteur, professeur et critique d’art français. Bel ensemble d’académicien : -Bicorne en feutre taupé, plumes noires, ganse brodée, cocarde tricolore. Fabriqué par Dubusc à Paris. -Habit d’académicien en drap noir, broderie verte en deux tons, fermant sur le devant par huit gros boutons brodés, deux gros boutons en martingale et deux petits boutons aux manches. -Et son épée d’académicien au modèle des épées d’officier de la cour , Napoléon III. Fusée à baguettes de bronze ciselées et baguette d’acier poli. Garde à chainette. Pommeau et clavier à jours à l’aigle. Fourreau en cuir à deux garnitures en laiton gravées. Provenance : Collection Eugène Guillaume, collection Hector Le Fuel et resté dans leur descendance jusqu’à ce jour. Créé par la constitution de l’An III (1795), l’Institut de France avec ses cinq classes, reprend la composition des académies royales, supprimées deux ans plus tôt en 1793. Au XIXe siècle, ses membres incarnent l’élite intellectuelle de la France et la réception des nouveaux membres fait partie des événements les plus mondains de la capitale. Depuis sa création, par un arrêté du Consulat du 13 mai 1801, article II, les membres de l’Institut revêtent un uniforme civil “habit, gilet ou veste, culotte ou pantalon noirs, ornés de broderies en feuilles d’olivier en soie vert foncé, chapeau à la française”. Le «grand» en drap noir avec des broderies en plein, le célèbre “habit vert”, le seul encore porté aujourd’hui dont la forme n’a subi que très peu de variantes sauf le “petit” avec seulement des broderies sur les parements de manches et le collet.

          Osenat
        • Eugène Jean Baptiste Claude GUILLAUME (1822-1905) …
          Dec. 07, 2020

          Eugène Jean Baptiste Claude GUILLAUME (1822-1905) …

          Est: €15,000 - €20,000

          Eugène Jean Baptiste Claude GUILLAUME (1822-1905) Buste en marbre blanc représentant un portrait de « Napoléon Ier paisible, altier un peu désabusé, dans sa maturité, sa lèvre dédaigneuse affirme la fermeté de caractère qui va le conduire à défier le tsar » Il repose sur une base carée à piedouche. Marqué 1812. et signé Eugne Guillaume. (Petits frottements, égrenures) Deuxième tiers du XIXe siècle. H : 80 cm Présenté sur une gaine en bois relaqué vert mouluré. Provenance : Collection Eugène Guillaume, Collection Hector Le Fuel et resté dans sa descendance jusqu’à ce jour Cf : Napoléon en 1812, Buste en marbre exposition Universelle de 1867 catalogue général, groupe I, classe 3, p. 47 n°119.

          Osenat
        • Jean Baptiste Eugène GUILLAUME (1822-1905) Buste e…
          Dec. 07, 2020

          Jean Baptiste Eugène GUILLAUME (1822-1905) Buste e…

          Est: €20,000 - €30,000

          Jean Baptiste Eugène GUILLAUME (1822-1905) Buste en marbre blanc représentant un portrait idéalisé de l’Empereur Napoléon Ier en costume de sacre. Il repose sur une base carée à piedouche. Marqué 1806 et signé Eugne Guillaume. (Petits frottements, égrenures) Deuxième tiers du XIXe siècle. H : 80 cm Présenté sur une gaine en bois relaqué vert mouluré. Provenance : Collection Eugène Guillaume, Collection Hector Le Fuel et resté dans sa descendance jusqu’à ce jour Cf : Napoléon Empereur Buste en marbre exposition Universelle de 1867, catalogue général, groupe I, classe 3, p. 47, n°118

          Osenat
        • Eugène Jean Baptiste Claude GUILLAUME (1822-1905) …
          Dec. 07, 2020

          Eugène Jean Baptiste Claude GUILLAUME (1822-1905) …

          Est: €20,000 - €30,000

          Eugène Jean Baptiste Claude GUILLAUME (1822-1905) Buste en marbre blanc représentant un portrait plein d’énergie de Bonaparte Général en chef de l’armée d’Italie. Il repose sur une base carée à piedouche. Marqué 1797 et signé Eugne Guillaume. (Petits frottements, égrenures) Deuxième tiers du XIXe siècle. H : 80 cm Présenté sur une gaine en bois relaqué vert mouluré. Provenance : Collection Eugène Guillaume, Collection Hector Le Fuel et resté dans sa descendance jusqu’à ce jour. Cf : Napoléon Général en chef de l’armée d’Italie, Buste en marbre exposition Universelle de 1867 catalogue général, groupe I, classe 3, p. 47, n°116

          Osenat
        • JEAN-BAPTISTE-CLAUDE-EUGENE GUILLAUME (1822–1905) BUSTE EN MARBRE BLANC REP
          Nov. 24, 2020

          JEAN-BAPTISTE-CLAUDE-EUGENE GUILLAUME (1822–1905) BUSTE EN MARBRE BLANC REP

          Est: €40,000 - €60,000

          JEAN-BAPTISTE-CLAUDE-EUGENE GUILLAUME (1822–1905) BUSTE EN MARBRE BLANC REPRESENTANT LE ROI GEORGE V DE HANOVRE (1819–1878) H.: 95,6 cm. (37 ¼ in.) ; L. : 75 cm. (29 ½ in.) ; P.: 42 cm. (16 ½ in.)

          Christie's
        • Eugène GUILLAUME – 1822-1905 « V’LÀ LES GENDARMES » Bronze à patine br
          Mar. 24, 2019

          Eugène GUILLAUME – 1822-1905 « V’LÀ LES GENDARMES » Bronze à patine br

          Est: €1,200 - €1,500

          Eugène GUILLAUME – 1822-1905 « V’LÀ LES GENDARMES » Bronze à patine brun rouge signé et titré. Ancienne épreuve d’édition. H. sur socle : 56 cm

          Eric Pillon Enchères
        • Jean-Baptiste Claude Eugène Guillaume (1822-1905): Floral Still Life Plaque
          Mar. 23, 2019

          Jean-Baptiste Claude Eugène Guillaume (1822-1905): Floral Still Life Plaque

          Est: $2,000 - $4,000

          Bronze, singed 'Jean-Baptiste Claude Eugène Guillaume' lower left.Note: Guillaume was born in France at Montbard on the Côte-d'Or. He studied under Cavelier, Millet, and Barrias, at the École des Beaux-Arts, which he entered in 1841, and where he gained the prix de Rome in 1845 with Theseus finding on a rock his father's sword. He became director of the École des Beaux-Arts in 1864, and director-general of Fine Arts from 1878–79.He was a prolific writer, principally on sculpture and architecture of the Classic period and of the Italian Renaissance period. He was elected a member of the Académie Française in 1898, and in 1891 was sent to Rome as director of the Académie de France in that city. He held the directorship until 1904. He was also elected an honorary member of the Royal Academy, London, 1869.

          STAIR
        • Ecole française du milieu du XIXe siècle entourage d'Eugène Guillaume (1822-1905) Paire de sphinges chevauchés par des amours aux g..
          Sep. 24, 2018

          Ecole française du milieu du XIXe siècle entourage d'Eugène Guillaume (1822-1905) Paire de sphinges chevauchés par des amours aux g..

          Est: €120,000 - €160,000

          Ecole française du milieu du XIXe siècle entourage d'Eugène Guillaume (1822-1905) Paire de sphinges chevauchés par des amours aux guirlandes Pierre de Saint-Maximin H. 148 x L. 163 x P. 65 cm A French half of 19th century pair of Saint-Maximin stone sphinges surmonted by children holding flower garlands, entourage of Eugene Guillaume H. 58,27 x W. 64,17 x P. 25,59 in. Ce lot est installé dans la cour d'Artcurial. This lot is installed in Artcurial's yard. Commentaire : Cette paire de sphinges évoque celle créée par Eugène Guillaume, ornant l'entrée du musée de la Légion d'honneur et du jardin du Château de Vaux-le-Vicomte. Notre paire de sphinges peut également être rapprochée de la paire de sphinges dite " de Marly ", détruite à la Révolution. Estimation 120 000 - 160 000 €

          Artcurial
        • Anacreont
          May. 28, 2018

          Anacreont

          Est: €400 - €600

          Anacreont, patinated bronze sculpture according to the original of Eugène Guillaume (1822-1905) in d'Orsay Museum, Paris, French, 20th C., marked AD - DELAFONTAINE, Dim. - 52 cm

          Cabral Moncada Leilões
        • EUGÈNE GUILLAUME, 1822 - 1905, VERS 1862-1870 NAPOLÉON IER À CHEVAL  | Napoléon Ier à cheval 
          Nov. 28, 2016

          EUGÈNE GUILLAUME, 1822 - 1905, VERS 1862-1870 NAPOLÉON IER À CHEVAL  | Napoléon Ier à cheval 

          Est: €6,000 - €8,000

          Il s'agit de l'une des cinq esquisses en cire réalisées pour une commande du 26 août 1862, pour la cour Napoléon, dans le cadre de grands travaux d'aménagement entrepris par Napoléon III pour réunir le Louvre aux Tuileries. Le projet est abandonné en 1870, et la cour voit s'ériger en 1988 la grande pyramide de Ieoh Ming Pei.

          Sotheby's
        • After Jean Baptiste Claude Eugene Guillaume (French, 1822-1905) V'lailes Gendarmes, the bronze figure of a boy with a fishing rod cas
          Apr. 06, 2013

          After Jean Baptiste Claude Eugene Guillaume (French, 1822-1905) V'lailes Gendarmes, the bronze figure of a boy with a fishing rod cas

          Est: $700 - $900

          After Jean Baptiste Claude Eugene Guillaume (French, 1822-1905) V'lailes Gendarmes, the bronze figure of a boy with a fishing rod cast wearing a hat and holding his trousers and fishing rod in one hand and holding the other aloft, stepping off the naturalistic base, on a square pedestal, signed "Guillaume," bronze ht. 21 3/4 in.

          Skinner
        • JEAN BAPTISTE CLAUDE EUGÈNE GUILLAUME
          Dec. 06, 2011

          JEAN BAPTISTE CLAUDE EUGÈNE GUILLAUME

          Est: £6,000 - £8,000

          FRENCH 1822-1905 THE WAX MODEL FOR NAPOLÉON PREMIER À CHEVAL EN TENUE MILITAIRE wax on an ebonised wood base in a perspex and wood case wax on ebonized base: 31.5 by 25.5cm., 12 3/8 by 10in. overall: 38 by 34cm., 15 by 13 3/8 in.

          Sotheby's
        • A pair of spelter candlesticks of a jockey and a
          Nov. 29, 2011

          A pair of spelter candlesticks of a jockey and a

          Est: £300 - £500

          A pair of spelter candlesticks of a jockey and a bookie, late 19th century, signed Eugène Guillaume, each with candle sconces to the tops, painted on plinths, 31.5cm (2)

          Sworders
        • Eugène GUILLAUME (1822-1905). V'là les gendarmes. Sujet en bronze à patine brune
          May. 29, 2011

          Eugène GUILLAUME (1822-1905). V'là les gendarmes. Sujet en bronze à patine brune

          Est: €3,500 - €4,000

          Eugène GUILLAUME (1822-1905). V'là les gendarmes. Sujet en bronze à patine brune. H. 57 cm

          Hôtel des Ventes d'Enghien
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